[Merci Flèche ^^]
La partie qui va suivre ne doit pas susciter votre pitié, merci, parce que j'ai bien conscience que mon cas est vraiment minime comparé à certains. Vous ne voyez sans doute pas ce que je veux dire, parce que vous n'avez sans doute pas vu ce que j'ai vu là-bas -non, j'ai pas fait la guerre, rassurez-vous.
Ah et j'écris pas ça pour me plaindre ou quoi, juste parce que en écrivant plus de chose pourront peut être s'extériorisées.
Âmes très sensibles s'abstenir !
Quand j'étais petite, j'adorais la fondue bourguignonne. Alors un soir, en rentrant de l'école, ma mère, pour me faire plaisir, m'en a fait.
On était dans la maison d'une amie à elle, avec une autre amie. Y'avait ma lapine Fifi, aussi, que j'avais eu pas longtemps avant, juste à côté de la table où on manger.
C'était un 23 septembre. J'avais pris un bain, enfilait une culotte et un marcel, m'étais coiffée et parfumée et avait rejoint la salle-à-manger.
Sur la table, il y avait donc le plat à fondu, avec le fromage dedans, et la viande à côté.
Je m'étais assise, trop contente de manger ça.
Je me souviens avoir eu un pressentiment, aussi. Je me souviens avoir voulu me lever pour prétexté aller chercher mon doudou, parce que justement, j'avais senti un truc. Mais je ne me suis pas lever. J'aurais mieux fait.
Le plat était proche de moi, parce que j'étais petite alors c'était plus pratique.
On a rajouter de l'huile dans le plat (ou un truc du genre). Mais on avait chaud. Alors on a entre-ouvert légèrement la baie-vitrée du salon (il n'y a pas de séparation entre le salon, la salle à manger et la cuisine). Grossière erreur.
Ca a attiser le feu sous le plat à fondue, et en une fraction de seconde, le feu était sur moi.
Isabelle et Isa (les deux amies à ma mère) ont essayer d'éteindre les flammes avec des torchons (humides je crois) pendant que ma mère appeler les pompiers. Toutes deux ont eu les mains brûlées (on ne voit plus grand chose des cicatrices, maintenant).
Ensuite, on m'a conduit sous la douche. Je me souviens que j'avais froid, que je tremblais et que je pleurais. Je me souviens aussi avoir vu ma peau partir en lambeau sous l'eau.
Après, on m'a allonger sur le lit de la chambre d'ami sous les couvertures pour que je me réchauffe le temps que les pompiers arrivent.
Je sais que ma mère est montée avec moi dans l'ambulance et que ses amies nous ont suivit en voiture (d'ailleurs je me demande comment elles ont fait avec leurs mains brûlées...).
Je ne me souviens pas bien de mon arriver à l'hôpital. Juste une odeur atroce qui pourrait même me faire pleurer tellement c'est le seul souvenir douloureux dont je me souvienne particulièrement (ou disons que je supporte mieux les autres) -d'ailleurs un jour ma mère avait fait des champignons et la maison avait pris cette insupportable odeur. Je n'ai jamais pu les manger et je me suis enfermée dans ma chambre avec la fenêtre ouverte.
Bizarrement, mon t-shirt n'avait rien, lui. Et les seules parties de mon corps qui avait subi les flammes étaient mon menton, ma main gauche et mon avant bras droit. Pourquoi ? Aucune idée.
Ce dont je me souviens particulièrement aussi, c'est d'une sorte de parc à jeux mais avec des lits à l'intérieur et une télé. Je me souviens aussi de l'odeur du produit soporifique pour m'endormir durant l'opération (j'ai eu une greffe de peau sur mon avant-bras droit).
Ils ont pris la peau de mon cuir chevelu. Autrement dit, ils m'ont rasé. C'était la prise de peau la plus sûre et la moins voyante avec le temps, puisque les cheveux auraient fini par repousser.
Seulement, ça m'a complètement traumatiser, et depuis je ne veux plus avoir les cheveux court (c'est à peine si je vais chez le coiffeur une fois par an x) ).
Je me souviens très bien aussi des soins de tous les jours, à savoir je parle de là de la toilette (du matin particulièrement). On enlever mes bandages pour désinfecter, inspecter la guérison et en remettre d'autre. C'était très douloureux.
J'avais une attelle au bras droit avec des compressifs et des montres au deux mains (les montres c'est des bulles en plastique censé compresser la peau pour l'assouplir) et un masque au visage (toujours avec des bulles). D'ailleurs c'était assez chiant avec mes lunettes, puisque les vices étaient quasiment au même niveau que mes branches de lunettes.
Je me souviens très bien de l'hôpital et du self, aussi : c'était un château et le self était grand mais bruyant et le carrelage était rouge sombre.
C'est à cause (ou grâce) à mon accident que j'ai arrêter de sucé mon pousse, puisque j'avais les bandages (et les compressifs).
Je me souviens aussi que mon doudou avait pris la mauvaise odeur de l'hôpital et qu'on avait dû le laver (il a dû passer à la machine quatre fois dans sa vie grand max x) ).
Ensuite, j'ai eu des séances de kiné quotidiennes, même le dimanche (la patronne a été assez gentille de m'accepter un dimanche). On m'a envoyer chez un psy, aussi.
Un truc assez inutile, je trouve. Je veux dire, envoyer une gosse de cinq ans chez un psy, qu'est-ce que vous voulez qu'elle lui dise, à la psy ?
Perso', il y avait des jouets et je prenais toujours le dinosaure (un brachiosaure, je crois -ou long-coup). Moi, j'avais rien à lui raconter, je voulais juste qu'elle joue avec moi. Sauf que bah elle, elle voulait que je lui dise quoi faire ! Nan mais ho, genre un gosse quand il te demande de jouer avec lui, il faut qu'il te donne des répliques et tout ?!
'Fin bref, je crois que j'ai un truc contre eux depuis.
J'ai fait pas mal de cure, aussi. Mais pas les cures que vous pensez, non. Pas les bains de boue et les saunas, non. Les douches filiformes, le bain de bulle (mon préféré), le visage, les jets d'eau... D'ailleurs quand on rentré là-bas, ça santé l'oeuf pourri x) -sisi j'vous jure ! C'pas des salades.
Petit à petit, les séances de kiné ont diminuées, les séances chez la psy se sont arrêtées, jusqu'à il y a 2 ans où on a arrêté le kiné.
J'ai fait 6 ans de cure, ça fait 9 ans que je me suis brûlée (donc 3 ans que j'ai arrêté les cures aussi).
A cause de mon accident, au cp, j'ai loupé les bases des mathématiques, du coup maintenant je suis dyscalculique (j'arrive pas à défaire les chiffres des énoncés dans un problème, mais bizarrement, les maths de seconde me paraisse facile et j'ai d'assez bonnes notes comparés à mes 2 et 4 en sixième x) )
Je sais que c'est un sujet sensible de ma vie, mais j'en parle plutôt facilement. Même si les gens me soul chaque année dans ma classe à me demander ce que j'ai aux bras et au menton.
Je pense qu'avec le temps, j'ai pris du recul, et ça ne me fait presque plus rien. Après tout, personne ne sait si ma vie aurait été mieux si je n'était pas passer par là. Même si j'ai vu des choses horribles là-bas et que c'était tout sauf une partie de plaisir, on a rencontré des gens sympas, avec ma mère.
Et comme elle dit, on ne s'en rend compte qu'une fois qu'on l'a vécu -elle dit ça parce qu'à cause de moi, elle a arrêté de travailler et que dès que les gens la voyaient, ils lui demander si elle avait repris le travail, parce que ''j'allais mieux''. Mais pour elle, sa priorité c'était de s'occuper de moi. Et ça, tant qu'on ne l'a pas vécu, on ne peut pas comprendre.
Enfin ! Désolé de vous avoir baragouiner cette sombre partie de ma vie ! Bon, en même temps, je vous avez prévenu, que j'allais parler de ma vie et vous dévoiler la face cacher d'un Coussin !
En tout cas, bravo à ceux et celles qui ont eu le courage de lire jusqu'au bout !! *vous avez gagner un bisous !*
[La suite au prochain épisode, les mamies* ! 8D Commentez, lâchez-vous ! -juste, pas de pitié, j'vis très bien]
*terme employer il y a fort longtemps (17ème siècle) pour désigner les amies
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