« Je ne veux plus perdre ce que j'ai de plus précieux, plus jamais.»

Histoire :
Hippocampe. Petit Hippocampe. Personne ne sait pourquoi cette petite porte ce nom, ce nom qui ne la définit en rien. Personne ne sait pourquoi cette petite porte ce nom, pas même ses parents, ses parents qui n’ont jamais le temps pour elle. La petite sait déjà se débrouiller seule, à seulement quelques jours. Tout le monde la considère comme une petite naïve, la naïve du groupe. Elle est aimée, mais se demande toujours pourquoi, pourquoi elle est considérée comme telle, elle qui est si gentille, si douce.
« Dis, pourquoi est ce qu’on me trouve naïve »
- Enfin, ma petite Hippocampe, tout le monde ne te trouve pas naïve.
- Et ceux qui ne font pas partie du ‘tout le monde’, j’ai l’impression qu’ils me trouvent naïve.
- Mais pas du tout.

C’était très souvent ça, et la petite repartait avec un grand sourire aux lèvres. Oui, Hippo est une fille au grand cœur, elle fait tout pour satisfaire les autres.

~

« Dis, pourquoi tu t’appelles Petit Hippocampe?» - Je ne sais pas, ce sont mes parents qui m’ont donné ce nom
- ça fait bizarre, en plus tu ne ressembles pas à un hippocampe.
- C’est quoi un Hippocaaaampeeee ?
- Je ne sais pas, mais si je porte ce nom, c’est que je dois avoir un lien avec, non ?
- Pff, tu parles, faut que t’arrêtes de te croire tout ce que tes parents disent, t’es vraiment trop bête comme fille. Ah si, un hippocampe c’est moche, comme toi, vous avez bien un lien, wow !
- Qu’est ce que tu parles à ma sœur toi ?
- Oh, grand frèèèèèèreeeeeuh ! »

Hippo’ avait un frère, ou plutôt un grand frère. Celui-ci était le seul à s’intéresser à elle, le seul qui l’acceptait telle qu’elle était, c’était lui qui s’occupait le plus souvent d’elle. Ils étaient presque comme le ying et le yang. Ils s’appréciaient énormément, c’était le plus souvent son frère qui défendait la petite, lui qui était toujours là pour elle. La plupart du temps, ils étaient tous les deux et Nuage du Brasier parlait de ses exploits à sa petite sœur. Ils avaient onze lunes de différences, mais ils s’en fichaient.

« Qu’est ce qu’ils t’ont dit Hippocampe ?
- meuh riiiieeeen ! - Le grand frère est toujours là quand y faut pas. Cerna l’un des chatons.
- Un problème ?
-Ta sœur est une fille nulle et débile. Elle croit tout et rien. Même toi tu te dis ça, mais tu n’assumes pas, c’est ce que mes parents m’ont dit. »


Malgré ces remarques, Hippocampe restait souriante, ce sourire qui agaçait certaines personnes, mais qui faisait fondre le cœur des autres. Hippocampe se cachait derrière ce sourire qu’elle s’est créé très tôt, juste après s’être fait insulter par les autres. Oui, Hippocampe se faisait insulter, de chaque côté, c’est encore le cas pour aujourd’hui. Le fait d’avoir une imbécile au sourire d’ange dans les rangs du clan ne plaisait guère aux vieux chatons et à certains apprentis. Seuls les anciens l’appréciaient à sa juste valeur, mais ça, Hippocampe ne s’en doutait pas, elle restait dans son petit monde, elle pensait que chaque personne était gentille avec chaque personne. Que tout le monde allait devenir heureux, que ce monde resterait bleu jusqu’à la fin.

Petit Hippocampe a failli ne jamais voir le jour, sa naissance était prématurée, elle est née au bout d’un petit mois de gestation. Sa mère aussi, à eu la même chance qu’Hippo’. Son père a eu du mal à accepter le fait qu’Hippo ne sera jamais la vaillante guerrière qu’il aurait tant voulu avoir. C’est pour ça que cette petite est ce qu’elle est aujourd’hui. Son père n’a jamais eu de temps pour elle, et sa mère s’éteignait de jour en jour. Personne n’avait le temps de s’occuper d’elle, parfois, elle s’endormait le ventre presque vide, sa mère était à bout de forces, mais heureusement, la mort ne l’a pas emporté.
Sa mère se remit sur pattes, longtemps après la naissance prématurée d’Hippo. Mais rien n’avait changé, elle ne s’occupait toujours pas de sa fille. Hippo’ restait seule la plupart du temps, excepté les fois ou elle se rendait dans la tanière des anciens, pour écouter les nombreuses histoires que ceux-ci lui racontaient ou bien elle rendait visite à son grand frère. Sa vie semblait nulle, sans couleur, mais pourtant, elle n’en faisait rien paraître, toujours à rire, à aider les autres, voulant se rendre utile au moindre moment, en bref, elle passait son temps à s’occuper des autres, mais ne pensait jamais à elle-même, elle se disait que peut-être qu’en se rendait utile, elle allait paraître plus importante aux yeux des autres. C’était une quête de soi, elle voulait chercher ce qu’elle voulait être vraiment.

-~-

« Maman ! Maman ! » - Hm ? Qu’est ce qu’il y a, Petit Hippocampe ?
- J’ai une question, maman.
-*soupir* Est-elle si importante que ça ?
-Oh oui ! Oui oui..o
-Et bien dépêches-toi de me la poser enfin.
-Pourquoi je m’appelle Petit Hippocampe, tout le monde me demande pourquoi, on me demandepourquoi tout le temps, alors pourquooooi ?
-J’en sais rien.
-Hein ?
-J’en sais rien. Je viens te le dire, ça te suffit ?
-Mais, non, moi je veux savoir, tu ne m’as pas dis pourquoi.
-Ecoute, je viens te dire que je n’en savais rien, OK ? Ta question est tout simplement puérile, qu’est -ce qu’on s’en fiche de savoir le pourquoi du comment, Hippocampe pourquoi cette question ridicule ? Tu réfléchis avant de faire des nœuds au cerveau oui ou mince ? Je t’ai déjà demandé pourquoi je m’appelais Danse du Papillon oui ou non ? Mais mince à la fin.
-Mais..je demandais juste ça.
-Et bien je m’en fiche de tes questions, et dorénavant, je ne veux plus que tu me poses tes questions, je suis occupée. J’ai déjà perdu assez de temps à rester cloitrée dans cette pouponnière, voilà que maintenant je dois en perdre avec tes questions qui ne veulent rien dire. »

À ce moment-là, la petite ne savait plus trop quoi penser, mais son sourire refaisait toujours surface. Elle ne savait pas quoi faire, ni quoi dire, alors elle laissant son sourire faire la part des choses, c’était comme ça qu’elle cachait sa tristesse, en souriant, malgré la perte de sa mère psychologiquement, la petite restait heureuse, au grand cœur et restait à croire que ce monde reste et restera bleu, elle avait beau se faire insulter, elle restait elle-même, Petit Hippocampe.