Douce Orchidée. Mes rencontres étaient inéluctables ~

Chapitre 2 - Une vie, qui a trop vite basculer. /span>

C'était une simple nuit. Une nuit trop courte pour certains, mais bien trop longue pour Petite Orchidée. La petite n'arrivait pas à trouver le sommeil. C'est lors de cette fameuse nuit, que sa vie bien simple allait vite basculer.

« Allez. Lèves-toi. J'ai quelque chose à te montrer sur le chemin du Tonnerre. »

Son père venait de faire irruption dans la pouponnière. Son pelage se fondait parfaitement dans la pénombre de celle-ci. Excitée, la chatonne se mit debout sur ses quatre pattes et laissa parler ses émotions.

« C'est vrai ? Oh ! Alors il faut avertir maman, je vais la réveiller !
- Non ! Ta mère ne nous est d'aucune utilité. Elle ne fera que nous retarder. Viens, et dépêche-toi.
- Bon bon, j'arrive.

Les filets venaient de se refermer sur elle. Impossible de dire non à son père, elle le suivit sans dire un mot de peur de se faire taper. Son père était d'un naturel violent, il ne valait mieux pas l'énerver trop vite. Accompagnée de son père, Petit Orchidée avait la boule au ventre. Sa mère n’était pas là. Elle était seule avec le guerrier qui n’avait eu aucune compassion pour elle durant ses deux dernières lunes. Et maintenant voilà qu’elle marchait à côté de lui. Sans s’en rendre compte, Petite Orchidée était arrivée devant une large bande noire, ou déboulait à toute vitesse des énormes monstres.

« Bien. Nous allons traverser. »

Petite Orchidée se tourna vers son père, angoissée, presque tétanisée.

« Mais ça a l’air dangereux !
- Tu vas passer la première, et je te suivrais derrière. OK ? Répliqua le guerrier, faisant mine de n’avoir rien entendu.
- Non ! Je ne veux pas y aller, c’est trop dangereux !
- Dépêches-toi ! »

N’ayant aucune réponse de la part de sa fille, Monarque soupira un instant, avant de pousser sa fille au beau milieu du chemin. « AIE. » Un instant s’écoula avant que la petite ne se rendit compte de la situation.

« Pourquoi tu m’as poussé ?! J’ai peur ! »

Petite Orchidée se releva, avant de commencer à trottiner vers son père.

« Tu es plus bête que je l’imaginais. Si je t’ai emmené ici, c’est juste pour en finir une bonne fois pour toute avec toi, rien de plus. J’effacerai ta mort, ne t’inquiète pas. »

La chatonne s’arrêta sur le coup, les yeux écarquillés. Pour se débarrasser d’elle, mais pourquoi ? Sentant son pouls s’accélérer, elle chercha du regard la moindre issue pour regagner l’autre côté du chemin, avant d’être interrompue par le bruit d’un monstre déboulant vers elle à vive allure.

« Adieu, Petite Horreur. »

Petite Orchidée se retourna vers la lumière jaune qui éclairait la totalité du chemin noir. Elle émanait du monstre, qui se rapprochait au fur et à mesure d’elle à une vitesse époustouflante. Voyant sa minuscule vie défiler devant elle, la petite ferma les yeux. Attendant de se faire cogner par l’immense bête noire. Elle compta les secondes, jusqu’à ce qu’un violent coup de patte la fît sortir de sa condamnation. Rouvrant les yeux, la petite se rendit compte qu’elle était de l’autre côté du chemin. Mais trop vite, elle posa les yeux sur la personne qui venait de la sauver. En l’occurrence, sa mère.

« MAMAN ! »

La chatonne déboula à toute vitesse vers sa mère, qui se baignait dans une mare teintée de rouge.

« Maman ! .. Ne meurs pas maman ! Tiens bon. »

Elle pleurait, elle pleurait tellement qu’elle finissait par voir trouble.

« Va-t’en. Ne reste pas planter là... Cours, vite.
- C’est bien dommage que tu soirs morte, Valse des Lucioles, je vais du coup devoir me trouver une autre compagne pour me faire d’autres gosses. Ce que tu peux être égoïste.
- NON ! je ne peux pas te laisser là !
- Un jour.. Tu me vengeras, ma fille.. »

Sur ces six pauvres mots, Valse des Lucioles laissa retomber sa tête sur le sol recouvert de sang. Elle était morte. A ce moment, la chatonne releva ses yeux embués de larmes vers son père. Rien ne pouvait décrire ce qu’elle ressentait à ce moment.

« Toi.. Regarde ce que tu as fait ! TU AS VOULU ME TUER ! MAIS C’EST MAMAN QUI EST MORTE !.. TU N’ES PAS MON PÈRE, OU TU N’EST PLUS MON PERE ! CROIS-MOI SUR PAROLE QU’UN JOUR, JE TE TUERAIS DE MES PROPRES PATTES ET J’AURAIS A VENGEANCE. »

Les larmes aux yeux, Petite Orchidée se retourna et courut s’enfuir vers la forêt qui se dressait devant elle, le cœur empli de haine et de désespoir, mais avec la détermination de vouloir venger sa mère, morte à sa place.

Chapitre 3 - Après la pluie, le beau temps.

« Maman.. Maman .. »

Elle venait de voir sa mère mourir. Petite Orchidée venait de tout perdre, de tout lâcher. Son camp, ses amis, tout. Elle n’en revenait pas. Son père avait essayé de la tuer en la menant tout droit vers le chemin du Tonnerre, mais c’est sa mère, son innocente de mère, qui est morte à sa place. La chatonne ne s’arrêtait plus de courir dans la forêt, sans même savoir ou aller, tournant à gauche ou à droite parfois. Mais à la fin, la fatigue et la tristesse avaient pris le dessus, et la petite s’arrêta de courir, pleurant à chaudes larmes.

« MAAMAN ! Ne me laisse pas toute seule ! MAMAAN ! »

Personne ne l’entendait crier. Maintenant, elle était seule. Ses larmes venaient s’échouer sur le sol, les unes après les autres. En un instant, tout venait de changer. Sa vie venait de basculer. Elle devait se débrouiller seule et survivre toute seule, mais comment faire quand on a seulement deux lunes ? Comment chasser pour se nourrir ? Elle ne savait même pas où elle était, elle était perdue, elle pouvait se trouver sur un territoire d’un clan ennemi, Petite Orchidée n’en savait rien. D’un coup, les paupières de la minette devinrent lourdes, si bien qu’elle ne put résister aux appels du sommeil.

Le jour pointa le bout de son nez, et Petite Orchidée était déjà réveillée. Ses yeux étaient gonflés, et son pelage ébouriffé. La chaleur de sa mère lui manquait. Son ventre gargouillait, mais elle savait qu’elle ne pouvait rien manger. Même si elle en avait envie, la petite n’aurait jamais pu attraper quelque chose, de plus elle était bien trop faible. Sa première nuit toute seule avait été éprouvante. Des bruits de tout et n’importe quoi n’avait pas aidé la petite à se rassurer. Du coup, elle se sentait terriblement fatiguée, et allait devoir rester le ventre vide jusqu’à ce qu’un miracle arrive. Petite Orchidée passa la moitié de sa matinée à imaginer la suite de sa pauvre vie, si jamais elle aurait l’honneur de rester en vie. Elle se décida tout de même à chercher quelque chose, ou même quelqu’un qui saurait l’aider, même si aujourd’hui, plus personne ne pourrait l’aider. A quoi bon. Personne n’allait pouvoir faire revivre sa mère morte. Une larme s’échoua sur le sol, tandis que Petite Orchidée commença à se lever. Elle marcha lentement, la tête baissée et les yeux rivés sur le sol, sans regarder où elle marchait. Soudain, une odeur, une odeur de chat rempli ses narines. Plusieurs odeurs. Elles venaient toutes du même endroit. Subitement, la petite se mit à courir aussi vite qu’elle le put en direction des odeurs. Elle pleurait tout en courant, tellement elle souhaitait mettre fin à son cauchemar. Petite Orchidée termina sa course en se cognant contre un chat gris tigré, aux yeux verts, accompagné d’une chatte blanche aux yeux bleus et d’un chat noir aux yeux bleus.

« Hm.. Je peux savoir ce qui est en train de se passer ?
- Oooh ! Qu’est qu’elle est mignonne !
- Valse Hivernale, je demande ce qui se passe, pas ce que ce petit truc est.
- Fermer-la vous deux. Et poussez-vous bordel.
- Elle est mignonneeee !
- … Tu comprends ce qu’on te demande Valse Hivernale ?
- Roh, ça va Feuille de Romarin, pas la peine de hurler.
- Et moi, est-ce qu’on comprend ce que je demande ?!
- Ah, pardon Poussière d’Onyx. »

Feuille de Romarin et Valse Hivernal se dégagèrent du chemin, pour laisser place au matou noir.

« Comment tu t’appelles ma petite ? Qu’est-ce que tu fiches ici ?
- Oooh ! C’est une fille ?!
- Boucle là !
- Taisez-vous à la fin !
- Ma.. »

Poussière d’Onyx se retourna vers la petite, et l’incita à continuer d’un geste de la tête.

« Ma.. ma maman !..
- Où elle est ta maman ?
- Valse Hivernale tais-toi !
- ELLE EST MORTE... »

Petite Orchidée courut se blottir dans le pelage de la guerrière blanche, tandis qu’un énorme silence s’abattit sur le groupe.

« ..
- …
- On ne va tout de même pas la laisser toute seule ?
- Hm.. Le souci c’est qu’il faudrait en parler à Etoile des Vents.
- Cette petite vient du clan des Ténèbres.
- ?!
- C’est vrai ?
- Oui. Alors on ne doit rien décider. C’est à Etoile des Vents de le faire. »

Feuille de Romarin hocha la tête en guise d’approbation, suivit par Valse Hivernale.

« Tu vas venir avec nous. J’imagine que tu connais le clan de la Neige ?
- …
- Tu lui fais peur Poussière d’Onyx !
- Bon. On y va. Tant pis pour les plantes médicinales. On reviendra plus tard. »

Et c’est ainsi que Petite Orchidée fut amenée au clan de la Neige. Mais évidemment, la suite de son aventure ne s’arrête pas là.

[ Ce troisième chapitre s'achève, elle espérant qu'il ne soit pas trop long ou ennuyant. :) J'ai pris comme personnage Feuille de Romarin, Valse Hivernale et le guérisseur Poussière d'Onyx. Je précise que les paroles de Petite Orchidée seront toujours en blanc ;) ]