Quatre Clans, Une Destinée

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 Petit Malheur - [Complete]

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Kira
Chaton

Kira
Messages : 109
Date d'Inscription : 01/09/2014


Personnage
Âge: X lunes (mois de changement)
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Petit Malheur - [Complete] Empty
MessageSujet: Petit Malheur - [Complete]   Petit Malheur - [Complete] EmptyDim 9 Aoû 2015 - 12:38


Présentation de Petit Malheur.

Vous :

Prénom : Pwêt, il a pas changé, depuis
Âge : 14 ans
Sexe : Hermaphrodite, femme les jours pairs, mec les impairs.
Puf : Kira, il a pas changé non plus x)
As-tu lu le règlement ? Bawi o/
Si oui, donne moi les codes : Validée par Harfy ~
Comment as-tu connu le forum ? Depuis le temps…
Un conseil pour l'améliorer ? Euuuuh…

Votre Personnage :

Nom : Petit Malheur
Âge : Sept lunes
Sexe : Femelle ♀
Clan : Solitaire [mais pas de la Tribu]
Rang : Chaton

Lien(s) familiau(x) : KiteMère décédée : Elle est morte en mettant au monde Petit Malheur. Cet événement tragique donnera son nom à la petite, et, bien qu’elle n’ait jamais connu sa génitrice, bien qu’elle soit innocente, tout lui sera retombé dessus.
Voracité du Python – Guerrier du Clan des Bois qui s’est exilé pour suivre sa compagne, solitaire, et vivre avec elle et son petit à venir. Il déteste sa fille depuis la mort de Kite et fait tout pour lui faire payer l’injustice qui a eu lieu, bien que la petite soit innocente.




Physique :
La douce lune venait étreindre la forêt de ses bras lumineux, éclairant les arbres d’argent. Les feuilles jonchaient le sol, mortes sans avoir pu lutter contre le cruel cycle de la vie et des saisons. L’heure froide arrivait à grand pas, et le vent frais qui soufflait sur les terres en était le bien sombre messager.

Elle marchait seule, dans la brume nocturne. Se glissant comme une ombre parmi les fougères, ses petites pattes menues ne faisaient aucun bruit, laissant ses coussinets ne faire qu’un avec la terre. Silencieuse, elle respectait le deuil apparent de la forêt dont seuls les hululements lugubres des chouettes venaient briser le calme. La brise glacée venait caresser son long pelage noir comme le jais, aussi obscur que d’épaisses ténèbres, pourtant étincelant d’argent, ainsi baigné par les doux rayons lunaires.

Sa silhouette menue se fondait parfaitement dans le paysage spectral, où l’astre nocturne, de son unique et effrayant œil immaculé et limpide observait la forêt, son regard inquiétant se reflétant sur les arbres dénudés de leurs belles feuilles. Aucun muscle puissant ne venait casser cette courbe sublime et régulière, gracieuse et fière, dont la fourrure aussi douce que des nuages semblait s’envoler au gré des vents. Une puissante impression de légèreté et de majesté se dégageait de cette ombre si fine et mystérieuse qui fuyait furtivement au travers des bois.

Elle s’arrêta auprès d’une claire rivière qui serpentait, suivant son tranquille chemin jusqu’à son irrémédiable fin. Pourtant, à la voir courir ainsi, traversant les terres, on aurait pu la croire éternelle. Mais la réalité était telle que tout se finissait un jour, même les plus belles choses, et la belle source d’eau finirait à son tour par s’assécher, annonçant la destruction de la beauté alentour. Le doux visage félin penché sur le liquide limpide était reflété d’argent par la lueur maternelle de la lune, ainsi que celle des étoiles valsant librement dans la voûte céleste.

L’eau claire renvoyant son image à la façon d’un miroir de cristal, elle détailla un instant les traits de son visage. Légèrement arrondi, fin, bien que poilu sur ses joues délicates, il arborait, en haut du crâne, deux grandes oreilles qui semblaient capables de percer à jour n’importe quel crissement, n’importe quel couinement qu’une souris aurait pu émettre à des miles à la ronde. Cela ne restait évidemment qu’une impression, et bien que fausse, elle restait très forte. Ses deux yeux brillants fixaient le liquide de la source avec un air désespéré. Le gauche, froid, était nuancé de bleu. Pas d’un bleu pur comme un ciel d’été, mais plus une sorte de couleur se rapprochant du bleu glacier, quelque chose qui fait frissonner à la vue. L’autre, ardent, étincelant d’or, rappelait étrangement la chaleur, et semblait à la fois effrayant. Ce mélange de couleurs pourtant pas exceptionnel formait une sorte d’ensemble à en faire frémir les plus braves. Peut-être parce que les iris étaient le reflet de son âme, au moins autant qu’une rivière claire reflète un visage penché dessus…

Une goutte humide et brillante roula, fonçant son pelage déjà ténébreux, marquant sa joue droite d’une trace de pureté. La petite perle de rosée vint s’écraser dans la rivière, et mourut en troublant l’eau. Son museau fin se retroussa légèrement dans un reniflement de tristesse, et son petit nez s’agita brièvement.

Elle en avait assez de contempler le reflet du monstre qu’elle était. Elle en avait assez de se voir ainsi baignée de lumière alors qu’elle n’était qu’une ombre perdue dans la pureté de ce monde. Alors qu’elle était pluie froide et néfaste, tous étaient un soleil radieux qui illuminait la forêt de doux rayons dorés et orangés.

Alors, elle se leva, et fixa longuement l’astre nocturne. Puis son regard glissa le long de la magnifique voûte céleste, s’arrêtant pour admirer les danses splendides des étoiles. Elle voyait de la beauté partout, sauf en elle. Au fond, peut-être que ce que j’ai pu décrire était faux, et complètement empreint de pitié pour cette malheureuse contemplatrice. Peut-être qu’au fond, elle n’est que le reflet hideux de ce qu’elle est réellement, une chose tout à fait commune, que l’on oublie trop facilement, et qui ne dure jamais.



Caractère :
Au fond, pourquoi continuait-elle de marcher, seule dans le noir, sans personne pour la guider ? Elle pourrait bien abandonner. Elle n’avait aucune envie de lutter pour préserver sa soi-disante vie qu’un quelconque Clan des Lumières lui aurait accordée. D’ailleurs, qui parlait de vie ? Elle arrivait à peine à survivre. Elle ne savait ni chasser, ni se battre. Elle mourrait de faim, quoiqu’elle puisse tenter de faire.

Elle était pessimiste, toujours à voir le mauvais côté des choses. Mais après tout, en quoi la vie était belle ? La vie se résumait-elle à tuer sa mère et se faire abandonner ensuite par son père ? Etait-ce ce que les fameux ancêtres appelaient « vivre ». Elle ne voyait pas du tout ce que cela avait de beau, et elle ne comprenait pas les chats qui lui disaient que la vie était précieuse et qu’il fallait en profiter, et réaliser ses rêves.

Des rêves ? Petit Malheur en ignorait bien la signification. Elle ne rêvait de rien. Elle voudrait juste n’avoir jamais existé. Cela aurait été bien mieux pour tout le monde, dans l’histoire. Et, alors que son regard se troublait, elle se demandait comment cela se serait-il déroulé si elle n’avait pas impitoyablement assassiné sa mère.

Oui, elle était bien rêveuse, cette petite ombre de minuit, marchant seule vers l’inconnu, ne craignant même pas de se faire engloutir par les froides ténèbres. Elle n’avait pas peur. Pourquoi aurait-elle été effrayée par le noir, par un avenir qu’elle n’aurait même pas ? Pourquoi la suite de sa « si précieuse » vie l’aurait-elle inquiétée ? Elle en connaissait déjà l’irrémédiable fin : la mort, douce fleur qui l’étreindrait dans ses bras venimeux. Elle s’était résignée, et elle n’avait aucune intention de ne serait-ce que tenter de nager à contre-courant. La rivière tumultueuse qui s’étendait devant elle ne le lui permettrait jamais, et la chute qui l’attendait serait longue et douloureuse, mais sa fin serait là, réconfortante.

Oui, elle était bien malheureuse, cette petite étoile perdue. A quoi bon essayer de trouver le bonheur ? Existait-il seulement quelqu’un pour l’aimer et l’épauler alors qu’elle n’avait fait que pourrir la vie de tout un chacun. Elle avait signé la mort de sa tendre mère de sa patte et avait ainsi brisé le cœur de son pauvre père. Après cela, il était difficile pour elle d’imaginer une autre réaction de sa part que l’abandon. De toute façon, où qu’elle aille, elle ne faisait qu’attirer le chagrin. Au fond, elle ressemblait peut-être à une de ces flammes, dont les papillons de nuit, si beaux mais pourtant si effrayants sont friands. Peut-être qu’au final, elle n’était qu’une messagère à tous ces présages.

Oui, depuis bien longtemps, elle avait cessé d’espérer, cette malheureuse contemplatrice de la lune. Et dans le ciel, l’astre la couvait de son regard composé d’un unique œil d’argent. Que pouvait-elle faire ? Elle ne savait pas où aller, ni que faire. Sa fin était proche, et les miracles ne tombaient jamais du ciel.

« Tu as l’air épuisée, petite. Ça va ? Tu es perdue ? Mais dis-moi, mon petit oiseau, où sont tes parents ? »

Et elle sursauta. Qu’il était si facile de la déstabiliser. Et la voix douce du grand félin roux qui se tenait devant elle ne lui indiqua pas de danger immédiat. Il en était toujours ainsi avec elle. Elle ne voyait jamais le mal nulle part, sauf en elle-même. Comme si tous les félins auraient- pu être de meilleurs êtres que sa personne corrompue jusqu’à la moelle. Pourtant, et elle l’ignorait, certains avaient fait bien pire…
Oui, qu’elle était bien naïve cette petite messagère du chagrin.

« Comment t’appelles-tu, petite ?
- Petit Malheur.
- Petit Malheur ? Mais c’est un nom répugnant !
- Je sais.
- Pourquoi tu t’appelles comme ça ?
- Parce que j’ai tué ma mère et que j’ai gâché la vie de mon père. »

Il sursauta. Personne ne s’y attendait, à celle-là. Comment un être à l’apparence si innocente pouvait-elle commettre des atrocités sans nom ? Telle était sa nature, aussi répugnante que le chagrin qu’elle attirait sur la tête de ceux qui avaient le malheur de se lier par elle d’une façon ou d’une autre. C’était une bonne raison pour qu’elle renonce à tout jamais à l’idée d’avoir des amis.
Oui, elle était bien seule, cette petite rêveuse nocturne.

« Comment ça, tu as tué ta mère ?
- Bah oui, quand je suis née, on m’a dit, elle s’est vidée de son sang, et elle est morte. C’est moi qui l’ai tuée, donc.
- Mais tu ne l’as pas voulu. »

Et il soupira. A l’entendre, on y décela du soulagement. La même chose qu’à chaque fois. Personne ne comprenait réellement à quel point elle était noire de l’intérieur.

« Qu’est-ce que ça change que je l’ai voulu ou non ?
- Tu es innocente !
- Non, c’est en mettant au monde ma sombre personne qu’elle a perdu la vie, si je n’avais pas existé, elle ne serait pas morte, donc c’est de ma faute. »

Autant parler à un arbre. Et encore, celui-ci ne se murerait pas dans des idées absurdes. Mais après tout, elle y croyait dur comme fer, pourquoi lui briser ses mentalités ?
Ah, qu’elle était bien têtue, cette malheureuse âme noire.

Et il partit, sans mot dire. Il avait abandonné. Ils abandonnaient tous. Tout le monde posait les questions absurdes. Tout le monde lui tenait tête. Mais au fond, personne ne l’aidait. Peut-être que c’était la mauvaise saison qui rendait les chats si aigris ? Ou peut-être que sa simple personne suffisait à les dissuader d’en faire plus.
Après tout, qui aurait consacré un peu de son temps à un véritable monstre ?

Moi-même j’ai envie de renoncer rien qu’à écrire cela. Pourtant, il faut bien dire ce qu’elle est. De toute façon, quoi que vous vouliez faire ou dire, abandonnez. Vous gagnerez là un temps précieux.



Histoire :

La lune brillait dans le ciel, d’un éclat argenté qui illuminait la forêt en contrebas. De la neige tombait lentement du ciel enveloppé d’un épais manteau de nuages blancs. Il faisait froid. Si froid que la neige et le gel avaient glacé les cœurs des félins qui s’étaient abrités dans cet océan d’arbres gelés. L’odeur du chagrin flottait dans l’air, et les cristaux blancs tombaient comme si le ciel pleurait des larmes gelées. Un vent glacé soufflait furieusement par moment, cruel, tentant de faire subir à la pauvre forêt sa morsure gelée.

Les arbres congelés semblaient tordus, leurs branches tranchantes semblables à des lames de glaces courbées vers d’éventuels visiteurs, prêts à les éventrer à la moindre intrusion. Dépourvus d’habits, ils semblaient d’autant plus menaçants, ainsi couverts de givre. Et en cet instant, bien que la lumière s’infiltrât dans les bois, ils semblaient plus sombre que jamais, teintés ainsi de blanc, telles des sentinelles fantomatiques.

Elle se battait pour sa vie. Elle se battait pour leurs vies. La sienne et celle qu’elle mettait au monde. Et ses hurlements déchiraient le silence oppressant brisé uniquement par les gémissements furieux du vent. La neige sous ses pattes se teintait de rouge. Un rouge si pur et pourtant si sombre. Son sang, ce qu’elle devrait sacrifier pour donner la vie.

Sa voix brisée ne lui permettait plus d’évacuer sa douleur intense. Mais ses spasmes douloureux étaient la preuve des tortures qu’elle devait endurer. Et il se tenait là, près d’elle, accompagnant chacun de ses gestes, chacun de ses cris. Il avait toujours été là à chacun de ses pas, et serait toujours là quoi qu’il lui en coûte.

Il avait sacrifié son Clan, sa patrie, sa famille pour elle. Il avait sacrifié son honneur de guerrier pour rester à ses côtés. Il avait décidé de perdre l’amitié et la considération des siens pour la voir sourire encore une fois.

Des larmes roulèrent sur la joue de la femelle. Le mâle comprit. Il posa délicatement son museau contre le sien, pour la rassurer. Mais elle savait. Elle savait qu’elle avait perdu. Elle avait lutté pour deux vies, une seule continuerait d’exister. Elle devait faire un choix, aussi déchirant fût-il. Elle lui sourit. Et des larmes ravagèrent le visage du matou brun devant elle. Et d’un regard, ils se dirent tout ce qu’ils ne pourraient plus jamais prononcer. En une seule seconde, ils avaient réussi à exprimer tout l’amour qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre.

Alors, dans un dernier spasme, elle fit son choix. Et lentement, elle sombra dans le néant. Et elle laissa la mort l’enlacer de ses bras ténébreux. Pour que son enfant survive, elle avait décidé de sacrifier sa vie. Et ce fut son ultime sacrifice, le sacrifice de son existence afin que l’être qu’elle aimait le plus au monde ait une chance de connaître l’avenir.

Et le mâle brun, dans un dernier gémissement, la laissa à son dernier sacrifice. Et les yeux remplis de larmes, il fixa un instant la boule de poils aussi noire que le chagrin blottie aux pattes de la femelle. Et deux mots lui échappèrent, emprunts d’amertume et de haine.

« Petit Malheur. »

~~~


Il ne s’occupait pas d’elle, ou du moins très peu. Elle crevait de faim, et se demandait pourquoi il n’était pas là pour elle. Elle n’avait rien fait, elle ne méritait pas un tel sort. Du moins, elle tentait de se consoler avec ces maigres pensées. En réalité, elle avait commis le crime ultime dès sa naissance. Dès que la vie naquit en elle, elle arracha violemment celle de sa génitrice, la condamnant à jamais. Et cela, elle ne pourrait jamais se le pardonner, et elle savait que son père ne le lui pardonnerait pas non plus. Comment pouvait-on être un assassin si jeune ? Elle était un monstre, une abomination de la nature. Elle ne méritait pas de vivre.

Au moins, Voracité du Python avait la bonté et le cœur de lui apporter quelques proies, une fois de temps en temps. S’il haïssait sa fille, il faisait de son mieux pour faire taire sa répugnance naturelle à son égard et s’occuper un minimum d’elle. Au fond, elle était sortie des entrailles de sa bien-aimée, et cela suffisait pour qu’il fasse quelques efforts pour elle. Mais au fond, il la détestait, et ne le cachait pas.

Il ne jouait pas avec elle, il ne lui parlait presque pas, et ne lui faisait aucune promesse d’avenir. Il n’avait qu’une hâte : qu’elle grandisse, et quitte le nid familial, là où il n’aurait plus à supporter sa vue. Car Petit Malheur se doutait bien qu’il souffrait rien qu’à la voir. C’était évident, et cela se voyait à son regard lorsqu’il se posait sur elle.

L’Hiver avait aigri tous les chats de la forêt, y compris son père. Même le soleil semblait fuir ce froid soudain, caché derrière une épaisse couche de nuages blancs. Ou peut-être avait-il simplement abandonné ses enfants à leur sort, les laissant crever de froid, dehors. C’était triste. L’Hiver était triste, la vie était triste. Petit Malheur aussi était triste. C’était là la base même de sa nature.

Quand son père daignait lui parler, il lui disait qu’elle n’entrerait jamais au Clan des Lumières, pour avoir commis un acte répugnant – le meurtre de sa mère ! – le jour où la vie lui avait été insufflée. Il disait que les ancêtres ne la regarderaient jamais, et qu’ils étaient déçus qu’elle ait gâché la vie de deux êtres qui s’aimaient. Elle avait entaché de malheur une chose si belle et pure, et souillait de sa nature tous ceux qu’elle approchait.

Cela la désolait profondément, car elle savait qu’elle ne pouvait rien faire pour changer. Et au fond, elle aurait bien aimé se racheter, d’une quelconque façon. Elle se disait qu’elle pouvait mourir, mais c’aurait été injuste, pour sa mère qui était morte pour que justement elle puisse vivre. Son châtiment serait donc de porter sa mort sur la conscience, jusqu’à son irrémédiable fin, vivre avec les regrets et la haine de tous. Voilà à quoi se résumerait cette chose si pure et belle qui s’appelait « la vie ». Sa vie…

~~~


Du jour au lendemain, il cessa de venir. Elle crevait de faim, et le froid menaçait de la dévorer de ses crocs glacés. A partir du moment où elle ne le vit plus venir, elle sut qu’elle était condamnée. Mais elle n’éprouva pas de haine. Juste des remords, et une gratitude presque insensée. Il avait fait de son mieux pour supporter l’incarnation de ses cauchemars, et il avait dû arriver à un point où il n’y arrivait plus. Petit Malheur n’arrivait pas à lui en vouloir, car il s’était accroché pour supporter sa présence et nourrir celle qui avait tué l’être qui comptait le plus à ses yeux.

Au contraire, elle était triste de lui avoir infligé tant de mal, et elle se demandait si un jour il s’en remettrait…

Elle errait seule, morte de faim, se laissant tomber sur le sol couvert de neige quand elle était trop épuisée pour continuer. Elle se savait déjà morte, et à ses yeux, elle n’était qu’un cadavre ambulant. Elle n’avait aucun avenir. Et elle n’en aurait jamais.

Parfois, de gentils félins proposaient de partager leur maigre pitance avec le pauvre chaton, qui attirait leur pitié. Elle acceptait souvent, guidée par son instinct de survie, mais refusait quand elle était encore lucide, bien qu’affamée. A quoi bon gaspiller ses réserves pour un mort en sursis ? Car ce n’était plus qu’une question de temps.

Beaucoup cherchaient à s’occuper d’elle, à son grand étonnement. Ils n’avaient pas le cœur à laisser un chaton mourir de froid au-dehors, même si bien d’autres chats se contentaient de la regarder d’un air méfiant, effrayés à l’idée qu’elle tente de leur voler leur ration. Mais elle ne voulait plus rien, elle était perdue, et savait qu’elle ne tarderait plus à s’en aller. En cet instant, l’idée de cesser d’exister lui paraissait plus que délicieuse.

Souvent, ceux qui tentaient de la prendre sous leur aile abandonnaient devant l’obstination de la petite. Elle se savait vouée à mourir, et n’était pas prête à vivre avec les regrets. Alors elle préférait de loin se laisser dépérir.

Pourtant l’hiver toucherait bientôt à sa fin, et elle grandissait. Si elle ne mourrait pas avant la saison froide, elle doutait d’y arriver une fois la saison des feuilles nouvelles venue. La faim était un atroce fléau, certes, mais l’instinct de survie jouerait en sa faveur – hélas, aurait-elle aimé ajouter.

Mais au fond, tout cela lui importait peu. Pour elle elle était morte à l’intérieur, c’était déjà une belle victoire. Elle était un zombie, vagabondant là où elle pouvait vagabonder, mangeant ce qu’elle pouvait manger, dormant quand elle pouvait dormir. Sa vie se résumait à ça. Et elle ne comprenait pas ce que les autres chats y voyaient de si beau.
Pour elle tout avait perdu ses couleurs – pire encore, ça n’en avait jamais eu ! – et n’était qu’une suite d’actions toute plus tristes et maussades les unes que les autres.
Au fond, son nom n’aurait pas eu plus de sens qu’en cet instant, pour elle.

~~~


Elle avait rencontré un étrange petit groupe de solitaires. Il y en avait un en particulier qui s’était intéressé à elle, contrairement aux autres qui étaient restés plutôt froids. Mais elle s’en fichait royalement. Elle n’avait pas besoin qu’on lui accorde de l’importance.

Pourtant Noir Désir était collant. Et assez sympathique, aussi. Peut-être trop. Peut-être qu’il avait l’espoir de faire quelque chose d’elle.

Ils avaient passé beaucoup de temps ensemble. Ils avaient fait les quatre cents coups, et pour la première fois de sa vie, peut-être qu’elle avait vraiment fini par s’amuser, vraiment. Et peut-être qu’elle avait commencé à délaisser sa carapace froide pour quelque chose de plus tendre et agréable.

Peut-être qu’au fond elle l’aimait bien – voire plus que bien – ce Noir Désir…

Et pourtant, cet idiot ne pensait qu’à sa sœur… Cela lui avait brisé le cœur – encore bien fragile – de savoir qu’il ne lui accordait pas l’intérêt qu’elle aurait voulu. Le seul être qui aurait jamais pu l’aimer ne l’aimait pas. En fait, ce gosse s’amusait juste. Il s’amusait à la briser encore plus. La bâtir pour mieux la détruire.
C’était un peu comme ça qu’elle présentait les choses.

Elle ne voulait plus souffrir. Mais elle ne voulait plus aimer, elle ne voulait plus non plus sentir ce que sentaient le commun des mortels. Elle voulait abandonner toute once de sentiments. Quitter son corps et s’en aller au loin. Pourquoi cette trahison faisait-elle si mal ?

Jour après jour, il lui semblait que son nom prenait toujours plus de sens. Petit Malheur. Elle attirait le malheur sur les autres, ainsi que sur sa propre tête. A moins que les autres n’aient décidé de la châtier pour ses péchés. C’était aussi une possibilité envisageable.
Mais si elle avait pu pardonner l’odieux abandon de son père, elle n’arrivait pas à pardonner Noir Désir.

Ses sentiments s’effaçaient avec le temps. Elle aurait voulu qu’il souffre aussi, pour qu’il comprenne à quel point c’était dur. Peu à peu, le mâle s’était aussi détourné de sa sœur, au plus grand dégoût de sa rivale. C’était trop triste de se voir abandonnée pour une autre qu’il avait cessé d’aimer quelques temps plus tard.

Mais elle, elle s’en moquait, elle avait réussi à passer outre ses sentiments, et parvenait tant bien que mal à en rester le plus loin possible, ne se contentant plus que de survivre, sans chercher à partir en quête du bonheur et du luxe. Une vie misérable lui convenait bien.

Le pire, c’est quand le matou vint la supplier de revenir, clamant qu’il l’aimait. Un poison sans nom se mit alors à couler dans ses veines, occultant toutes ses pensées. Il cherchait à la briser encore une fois, mais elle ne se laisserait pas avoir.

C’était à son tour de lui montrer toute la souffrance qu’on pouvait éprouver à l’idée d’être abandonné. Abandonné par tout, par ceux qu’on aimait, ceux qu’on n’aimait pas, et la vie elle-même.

Et en cet instant, elle comprit parfaitement pourquoi elle portait ce nom. Incarnation du malheur, être maudit, souillé par ses péchés.

Petit Malheur, juste Petit Malheur. Et rien d’autre n’aurait pu mieux lui convenir.

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MessageSujet: Re: Petit Malheur - [Complete]   Petit Malheur - [Complete] EmptyDim 9 Aoû 2015 - 13:05

"Bienvenue" mais en fait non puisque tu est déjà d'ici x)
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Cœur de Ronce
Admine Twist ▬ Guerrier

Cœur de Ronce
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MessageSujet: Re: Petit Malheur - [Complete]   Petit Malheur - [Complete] EmptyDim 9 Aoû 2015 - 13:32

En espérant qu'il t'inspire ! Bienvenue ♥
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MessageSujet: Re: Petit Malheur - [Complete]   Petit Malheur - [Complete] EmptyDim 9 Aoû 2015 - 14:05

Reeeeee ♥♥♥
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Parure du Paon
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Parure du Paon
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MessageSujet: Re: Petit Malheur - [Complete]   Petit Malheur - [Complete] EmptyDim 9 Aoû 2015 - 14:39

Re bienvenue!
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Etoile des Vents

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MessageSujet: Re: Petit Malheur - [Complete]   Petit Malheur - [Complete] EmptyMer 12 Aoû 2015 - 17:25

Welc-Welc et re-Welc :)

EDIT : Tout est bon, je valide tes codes et te donne ta couleur et tout ~
-signer Harfy
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Fleur de Lin
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Fleur de Lin
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MessageSujet: Re: Petit Malheur - [Complete]   Petit Malheur - [Complete] EmptyMer 12 Aoû 2015 - 17:47

Re bienvenue.
Meuf. Faut un lien avec Kan'. Vite. QAQ
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MessageSujet: Re: Petit Malheur - [Complete]   Petit Malheur - [Complete] EmptyMer 12 Aoû 2015 - 17:54

Re - bienvenue :D
Il nous faudra un lien Pluie/Mal :D
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MessageSujet: Re: Petit Malheur - [Complete]   Petit Malheur - [Complete] Empty

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