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| Sujet: Rebelle et violente, une solitaire meurtrie par des tragédies entre en piste | Brise Mar 19 Mai 2015 - 19:19 | |
| > Brise " /> Nom : Petite Brume, Nuageuse Brume, Brise Clan : solitaireAge en lunes : quarantaineRang : solitaireLiens familiaux, amicaux avec d'autres membres : Familiaux : Avec Cerf(mort, solitaire), elle est la mère de Pluie. Avec Gardien des Ombres(mort, tribu des solos') elle est la mère de Nuage Silencieux et Nuage de Léopard. Frère : Apogée Lunaire (pas de la même portée)Liens avec la tribu: à voir il faudra beaucoup de négatifMâle ou femelle ? : femelle
Regardez-moi bien attentivement. Tout mon corps porte les cicatrices de mon passé. Vous voyez ces zones sans poils au niveau de ma hance? Cicatrice. Au niveau de mon visage, qui part de mon oreille droite jusqu'au museau du côté gauche? Cicatrice. Le long de mon dos? De même. J'ai un pelage gris clair uniforme. Mes poils courts me protègent juste assez du vent et de la fraîcheur des périodes glaciales. Mes longues griffes effilées, aiguisées, sont prêtes à vous égorger si vous me provoquez. Mes longs crocs ont déjà infligés des blessures sanglantes à mes adversaires. Mais ce sont mes yeux que l'on va retenir le plus de moi: parfois gris, et parfois d'un bleu profond, impénétrable... La luminosité influence étrangement leur couleur... Ce caractère coloré, mes deux seuls enfants survivants les ont obtenus... Enfin, s'ils sont encore vivants... Ma queue plutôt courte m'offre un désavantage dans les arbres. Mais j'ai pu le combler grace à beaucoup d'entraînement et mes longues pattes puissantes. Je suis d'une grande carrure, et quand mes yeux lancent des éclairs et que mon pelage triple de volume, je suis vraiment terrifiante. Agile, rapide, je sais très bien utiliser ma tête... Mais lorsque la colère m'aveugle, mes actions ne sont plus contrôlées. C'est lorsqu'elle m'aveugle que je perds...
Juste un petit conseil. Ne m'approchez pas. Je vous aurais prévenu. Je préviens toujours.
Je suis rebelle. Depuis toute petite j'ai détesté me plier aux règles et coutumes. Vraiment tout me dégoûte. N'essayer pas de me mettre en cage. Vous le regretterez. Aggressive. Oh oui. Les évènements de ma vie passée m'ont rendu asocial. Glaciale et Sans pitié. Vous croyiez vraiment que vous pouvez me faire ressentir de la pitié? Que j'ai de la peine pour vous? Non. La vie est bien gentille avec vous. Elle n'a pas chômer avec moi. Vous pourriez peut être me prendre pour quelqu'un de cruelle. Je m'en fous de votre avis. Je suis fière et digne. Je respecte mes principes. Je n'ai pas beaucoup d'humour donc mieux ne vaut pas trop blaguer avec moi. Après, ce ne sont que des conseils. Si vous êtes suicidaires, ne les suivez pas. Je vous préviens juste...
- Enfance :
"Petite Brume!! Debout! C'est l'heure!" Je grognais... Pourquoi me réveillaient-ils? Ah oui, le baptême... Aujourd'hui j'allais devenir apprentie. Super. Contrairement à tous les autres chatons de la pouponnière, je n'étais pas particulièrement excitée. Je ne sais pas, ce clan des étoiles me répugne, depuis la fois où j'avais vu un baptême pour la première fois du haut de mes trois lunes. D'où s'accorde-t-il le droit d'avoir tous ces pouvoirs ? Comment ça se fait qu’ils peuvent avoir une influence sur le monde des vivants ? Ne sont-ils pas censés être morts? Et pourquoi il n'y aurait que le guérisseur et le chef qui pourrait recevoir des signes d'eux? Et pourquoi le chef aurait-il le droit de changer notre nom, hein? Si on ne l'aimait pas? Pour résumé, cette journée-là m'avait mise de mauvais poil. J'avais posé toutes ces questions à ma mère, qui voulait me faire croire que je comprendrais plus tard. N’importe quoi. Insatisfaite, j'étais aller voir un grand nombre de guerrier. Mais aucun n’avait su me répondre. Si je n'avais pas ce profond respect de notre chef, j'aurais été capable d'aller même lui demander. Donc me voilà à six lunes, prête à passer au stade de l'apprentissage. J'avouerai, même si l'évènement m'énervait, que j'avais hâte de commencer les choses sérieuses. Apprendre à devenir guerrière. Etre enfin indépendante, libre, pouvoir chasser, etc. Le rêve ! Je m’extirpai de mes pensées et baillai. Je finis par bouger. Une rapide toilette et hop! J'étais parfaitement propre. D'un pas gracieux je m'étais dirigée vers le promontoire. Notre chef était là, imposante et fière. Bon, c'est vrai, elle en jetait pas mal. Elle commença le blabla habituel, puis entrepris de baptiser tous les autres chatons de la pouponnière pour enfin finir par moi. Agacée d'être prise en dernière, je m'avançai tout de même et exécutai, en ronchonnant intérieurement, la tradition. Je regardai ensuite mon mentor, les yeux brillants. Ma soif d'apprendre allait-elle être enfin satisfaite? Je m'appelais Nuageuse Brume. Et j’avais hâte de tout connaître sur la vie de guerrier. Une lune plus tard... Je regardais intriguée dans la pouponnière. Ma mère venait tout juste de mettre bas d'une portée. Mes frères et sœurs tétaient goulûment le lait. Qu'ils étaient mignons! Il y en avait un qui était tout noir. Le seul et l'unique. Je l’aimais déjà celui-là. J'étais certaine que nous allions bien nous entendre... Tous les apprentis m'énervent. Ils me traitent d'insociable. Pff, eux, ils ont rien compris. J'en ai par-dessus la tête de toutes ces histoires. Pourquoi n'aurais-je pas le droit de m'aventurer en terre libre seule, sans autorisation de mon mentor? Pourquoi ne pourrais-je pas avoir d'ami en dehors du clan? Question de loyauté, c'est ça, fichez-vous bien de ma tête. Et puis, je ne comprends vraiment pas en quoi ce code du guerrier est important. Evidemment, certaine de ses valeurs me paraissent essentielles. Mais d'autres! Je secoue la tête. Le voilà, tiens, mon mentor. Il n'essaye même pas de comprendre mon désarroi lui. Il ne fait que me rabâcher les mêmes choses. Et comme je suis une tête de mule, il me punit encore et encore. Il n'en a même pas le droit. Il se prend pour qui pour m'interdire de manger? M’interdire de me promener? D'aller à une assemblée? Et ses cours sont d'un ennui ! Non, vraiment, j'en ai ras-le-bol. Quelques lunes plus tard Pff. Je viens de sortir d’une nuit agitée, et mon mentor m'appelle déjà. Comme d’habitude, je lui répond et lui tiens tête, trouvant une excuse bidon pour le contredire. J'adore ça, le voir s'énerver contre moi. Même si je suis incroyablement douée en chasse et en combat, il me rabaisse dès qu'il peut. Alors je me venge et j'y arrive particulièrement bien. Tiens, il m’ordonne de m’occuper des corvées, à la place des autres apprentis. Je ricane et hop, tiens, une réponse cinglante en pleine tête. Puis, je disparais pour exécuter ses punitions. Après avoir fini toutes mes corvées d'une vitesse exemplaire, je m'extirpe du camp et me sauve. Je quitte mon territoire, celui des ténèbres pour atteindre les terres libres. Je m'enfonce le plus loin possible. Je respire l'air frais et savoure cet instant de liberté volé. Il fait si beau ici ! Si bon ! Puis je me décide à rentrer. L'aller-retour est si long! J'atteins la frontière d’un pas rapide et la traverse. Je continue encore un peu, en trottinant. Soudain, j'entends des pas derrière moi. En virevoltant, je me mets à l'affût. Comme je l'ai si bien appris, mais pas grâce seulement à mon mentor, je me mets en position de combat, pour le prendre par surprise. Immobile, je retiens ma respiration. Un élégant chat sort des fourrés. Massif, tigré noir et gris. Je pourrais le prendre pour un adulte s’il n'y avait pas ces yeux. Enfantins, rieurs, et ailleurs. Un jeu d'enfant, il n'était absolument pas attentif. Sans perdre une seule seconde, je lui bondis dessus et le plaque avec force. Je feule: "Qu'est-ce-que tu fous là?" Il se prenait pour qui cet abruti? Traverser les terres du clan des ténèbres, comme ça, genre tranquille je suis chez moi ici! Mais le pire est de croiser son regard moqueur. Je n'ai qu'une envie, planter mes crocs dans son cou. Je grogne, mais il n'est pas du tout apeuré. Il doit bien voir que je suis extrêmement énervée. Il me lance, amusé: "Oh, tu sais, je vagabonde ici et là. Je suis un solitaire libre comme l'air alors..." J'appuie violemment sur sa gorge, l'empêchant de parler davantage. Je relâche la pression ensuite et il se met à tousser. Il continue, toujours aussi agaçant: "Oula, faut se calmer hein! Je ne fais que passer, j'veux pas d'histoire avec une hystérique comme toi" Je lui crache au visage: "Tu n'as pas à pénétrer dans ces terres. Espèce d'idiot. Dégage de ma vue. Si je perçois ton odeur ne serait-ce qu'une seule fois, ne viens pas te plaindre des blessures que je t'infligerais." Après ces paroles rageuses, je le relâche, les yeux fous de rage. Il me sourit, m'exaspérant encore plus. Je n’y tiens plus, je l’avais prévenu. Je bondis sur lui et le mords à l'épaule. Il miaule de douleur, surpris. S'engage ensuite un violent combat, vite interrompu par les bruits de pas précipité. J'haletais un instant et fis un signe afin d’arrêter le combat. Je lançais à ce solitaire au moins aussi doué que moi au combat: "Pars d'ici si tu ne veux pas te faire réduire en bouillie par la patrouille de mon clan. Ce sont des adultes expérimentés et tu ne tiendrais pas deux secondes." Il me sourit, mais cette fois ci son sourire ne m'énerva pas. Etait-ce la reconnaissance que je décelai dans son regard ? Il me chuchota avant de filer: "Je me nomme Cerf." Je soupirai, je saignais de l'épaule gauche et j'avais subi de nombreuses griffures. Je souriais. Ce combat avait été fantastique. C'est dans un état étrange que je revins. Les réprobations des guerriers de la patrouille et celles de mon mentor me passèrent dessus comme du savon. J'étais heureuse, simplement. Bien sûr, je fus punie pour avoir quitté le camp sans autorisation et pour ne pas avoir rapporté de nourriture. Mes excuses auraient été vaine, alors j'étais restée silencieuse et avait accepté sans rechigner… Une lune plus tard Ce fut lors d'une chasse dans les terres libres que je le revis. Cerf. Sa voix me hantait chaque nuit depuis ma rencontre avec lui, et le revoilà, tout guilleret devant moi. Je souriais. Il ne m’avait pas aperçue. Je rassemblais mes pattes sous moi et bondis une nouvelle fois sur lui, le prenant encore par surprise. Il tomba à la reverse, et je le plaquai fermement au sol. Sur son visage étonné, je vis aussi une joie de me revoir. Je lui dis, joyeuse: "Bah alors, tu es toujours aussi facile à surprendre! Moi c'est Nuageuse Brise au faite." Je souriai puis le relâchai. Nous commençâmes à discuter tranquillement, je lui expliquais ma vie, il faisait de même pour la sienne. Il était libre... Ce devait être incroyable... Moi qui détestais une grande partie des traditions de mon clan, voilà que j'en rencontre un qui n'a pas à les subir. Je proposais une partie de chasse. L'après-midi passa à une vitesse fulgurante et je dus bien vite rentrer. Triste, je promis de le revoir. Cerf... Je galopais tout le retour avec ce prénom qui résonnait dans ma tête. Je devenais de plus en plus agressive avec les miens. Mes parents, tout le monde. Mon mentor ne me supportait plus, et je prenais un malin plaisir à lui désobéir sans arrêt. Bien sûr, je savais m'arrêter juste avant d'avoir une trop grosse sanction. J'adorais le faire rager. Le seul chat ténébreux que j'aimais, je pense que c'était mon charbonneux frère, Patte Lunaire. Il était si mignon! Personne ne croyait en lui. C'est vrai qu'il était bien chétif. Comme tout le monde le reniait, je passais du temps avec lui, à lui conter mes entrainements. Je lui décrivais les terres libres, tout, sous l'œil attentif de ma mère que je haïssais, elle aussi. Hélas, il était si frêle que tout le monde pensait qu'il n'allait pas survivre au froid. Je ne savais pas quoi penser mais je croyais en lui. Je prenais le temps de passer mon temps libre entre lui et Cerf... Je crois que même si je n'étais pas toujours agréable et que je refoulais méchamment ses questions parfois, il m'appréciait, ce petit frère... Mes frères et sœurs périrent de la maladie. Bien sûr, leur perte a causé un immense chagrin dans le clan. J'espérais de toutes mes forces que Patte Lunaire survivrait. Et ce fut le cas. J'y avais cru. J'étais la seule. Il avait réussi. J'étais heureuse ! Son baptême approchait à grand pas. Il était né lorsque j'avais sept lunes. J'en avais maintenant douze et je pourrais être nommé guerrière si mon mentor n'en faisait pas à sa tête. Pour lui, je ne respecte pas assez le code du guerrier. Je n’en ai rien à faire. De toute façon, je vais partir. J'en ai discuté avec Cerf. Nous sommes en couple maintenant... depuis quelques temps déjà. Je suis seulement triste de ne pas pouvoir parler de Cerf à Patte Lunaire. Je préfère éviter de faire cette erreur. Bien que j'ai une confiance absolue en lui. J'avais parlé avec la chef, Etoile d’Améthyste. J'avais demandé, lorsque je serais nommée guerrière, à prendre le nom de Brise. Elle avait refusé. Ce nom était trop court et ne respectait pas les normes. J'avais haussé les épaules et était sortie sans un mot. Ca y est, le baptême de Patte Lunaire est en train de se passer. Il rayonnait. Il était devenu imposant, et a eu le plaisir d'avoir le chef comme mentor. J'espérais qu'il s'en sortirait bien et qu'il ne m'en voudrait pas. Je clamai son nouveau nom, Nuage Lunaire avec force, puis m'éclipsai sans bruit... Je l'avais informé auparavant de mon désir de me nommer Brise... J'espère qu'il se souviendrait de moi avec ce nom-là, et non Nuageuse Brume... Désolé mon petit frère... Je rejoignis Cerf. Je lui dis mon nouveau prénom, Brise. Il hocha la tête gravement. Comme décidé, nous engageâmes ensemble un violent combat. Enfin... C'est l'impression que cela devait donner. Quoiqu'il en soit, quand assez de mon sang fut répandu au sol, nous partîmes. Cerf s'était roulé auparavant dans de la boue, masquant ainsi son odeur. Je pris garde à effacer mes traces à un moment donné. Maintenant, on pouvait me croire disparue, ou morte. Cela m'était égal. J'étais avec Cerf. J'étais libre, comme la Brise....
- Naissance de Pluie:
J'étais pleine. Oui, j'attendais des petits! J'étais si heureuse avec mon Cerf adoré. Bien sur, comme un bon couple, nous nous disputions... Parfois même violemment. Une fois, nous nous étions même battu. Mais après notre lien était encore plus fort. Le couple parfait quoi. A nous deux, nous étions redoutables. Incroyablement bien coordonnés. Génialement bien synchronisés. Mais un chat étrange est venu saccager notre merveilleuse existence. Elle, car c'était une femelle, disait appartenir à une tribu géniale qui regroupait tous les chats solitaires. Leur but était d'être fort ensemble. Elle avait fait un blabla faramineux et débile. Elle nous avait promis une protection. Cerf et moi l'avons remballé. Je n'avais pas quitté un clan pour rejoindre une tribu. Je n'avais pas quitter un chef et une organisation pour en retrouver une autre. Je n'avais pas embrassé la liberté pour l'abandoner à la première proposition. Alors nous fûmes catégorique. C'était un impérial non. Elle changea alors de ton et devint menaçante. N'en pouvant plus de ce félin qui ne comprenait pas le language, je passais à un différent mode de communication. Sans que Cerf puisse m'en empêcher, je lui sautais dessus. Je l'avais plaqué violemment au sol et infligé de profondes blessures au niveau du flanc, puis lui avait craché au visage. Jamais jamais. Elle roula sur le côté, ce qui me déstabilisa. Je fis une roulage sur le côté, la relâchant momentanément. J'allais repartir à l'assaut quand elle repris la parole. Elle nous donna une lune pour réfléchir. Si nous refusions, nous devions mourir. Je l'envoyai paître une nouvelle fois. Mais elle ne s'énerva pas et se contenta de me sourire, puis elle tourna les talons et disparut... Je regardais Cerf inquiète maintenant. J'allai mettre bas dans pile poil une lune... Et si notre bonheur allait être détruit à cause d'eux? Je savais qu'elle nous tuerait sans hésiter. Et si elle prenait des renforts nous serions perdu. Mais il n'était pas question d'accepter. Hors de question de perdre notre indépendance et notre liberté.
Plic, ploc, plic, ploc. L'averse tomba à flot. Je le regardai, à cran. J'avais bien peur... Nous nous étions cachés dans l'espoir qu'ils ne nous retrouvent pas. Il n'y a pas longtemps, j'avais vu l'un d'eux tuer un pauvre chat sans défense. J'avais couru vers Cerf et nous nous étions mis d'accord directement. Disparaître était bien plus intelligent. Je donnai un coup de tête affectueux à mon partenaire qui me regardait. Je gémis, ma mise bas n'allait pas tarder... Heureusement que l'on avait trouvé cet abri! Au moins nous étions au sec... Soudain, je me pétrifiai en apercevant des silhouettes au loin... Grands, costauds, larges carrures. Cela ne peut être qu'eux... Ils vont nous faire la peau. Juste parce qu'on a refusé leur offre. Ils étaient malins et étaient venus à plusieurs... Cerf et moi échangeons un regard entendu. Il m'aida à me relever. Le deal était : les petits avant notre couple. Je reculai, prête à m'enfuir au bon moment. Pour nos enfants. Cerf va se sacrifier pour eux. Je laissai échapper une larme qui coula lentement sur ma joue. Je lèchai mon compagnon une dernière fois entre les oreilles, puis il prit une grande inspiration. Cerf déglutit et s'avança, bouillonnant. Nos ennemis l'avaient découvert. Cerf se jeta sur eux, prêt à en découdre, crocs et griffes parés à passer à l'action. Dès que je pus, je m'élançai dehors, en esquivant les trois chats qui se battaient. Je courus le plus vite possible. Des coups de patte se faisaient sentir dans mon ventre : mes chatons voulaient sortir. Pas tout de suite, attendez mes chéris. Je vous en supplie. Je trouvai un buisson épineux et m'y réfugiai. Il me protégeait assez de la pluie. Je ne pouvais aller plus loin. Je jetai un coup d'oeil à l'extérieur. Personne ne m'avait suivi. Je poussai un miaulement de soulagement imperceptible... Je commençai à perdre les eaux... Je souffrai en silence... Ma mise bas était horriblement douloureuse... Mais je devais survivre... Pour eux. Enfin vint le dernier... Ou du moins, je croyais. Trois chatons... Mais deux étaient déjà décédé. L'un d'eux avait tout de même survécu. Une petite femelle tigrée... Je la léchai avec l'énergie qui me restait et lui chuchotai son nom: "Ma petite Pluie" Les ténèbres m'envahirent...
C'est le bruissement des épines qui me réveilla. Un chat me regardai. D'un regard supliant, je gémis et réussis à articuler:
"Ma petite Pluie... pitié"
C'était rare que j'implore la générosité de quelqu'un... Mais elle devait survivre! A ma grande joie, il hocha la tête et me dis, en accompagnant ses dires de gestes de la queue:
"Courez à l'autre bout, là-bas. Il y a une minuscule caverne. Prenez un des chatons morts pour faire croire que vous avez mis bas là-bas. Je m'occupe d'effacer les traces. Courage. Vite, ils arrivent."
J'acquiesçai. Il m'aida à me relever. Je pris un de mes chatons morts. Il enterra le second. Puis j'obéis et courus sans un regard derrière moi, en espérant de toute mes forces qu'il s'occuperait bien de ma petite Pluie... Je foulais la terre meuble de mes pattes meurtries. Ma vision était floue, je voyais si mal. Soudain, je m'arrêtais brusquement, prise d'une nouvelle contraction. Encore! Non... Je ne pouvais rester là ou le plan était fichu. Grâce à un dernier effort j'atteignis la grotte. Je m'écroulai au sol. Le pauvre chaton mort-né tomba lourdement au sol. Je me contractai de douleur et poussai un hurlement. Puis vint le temps de la suite de la mise bas. Je poussais de toute mes forces, mais j'étais exténuée. Je me sentais faiblir de plus en plus... Un premier chaton, magnifique, naquit. Je le lèchai avec tendresse, puis continuai mon travail... Hélas, une silhouette féminine se dessina à l'entrée. Je gémis puis essayai de placer un feulement entre mes poussées. Elle s'approcha de moi. J'essayai de protéger mon petit avec ma queue tout en faisant naître le suivant, mais c'était tout bonnement impossible. La malfaisante chatte le prit dans sa gueule et le balança à l'extérieur, sous l'averse gelée. Un craquement sinistre me parvint... Probablement celui du corps du pauvre bébé... Je poussai un hurlement de détresse, qui fut suivit du cri de mon autre petit... Son premier et dernier... Il fut tué de la même abominable façon. J'haletais, sans pouvoir reprendre une respiration correcte. Non, la mienne était sifflante et rauque, mes forces m'abandonnaient peu à peu. Mon ennemie me regardait de haut avec un affreux rictus dessiné au coin de la bouche. Je réussi un pousser un feulement avant que ma tête ne donne au sol. L'écho amplifia le son du choc pour le rendre insupportable. Mes pauvres petits... Un d'eux ressemblait tant à Cerf... Voilà qu'ils me les ont tous pris! Mes chéris... Mon adversaire s'approcha de moi et me renifla. Puis elle partit, et un écran noir me brouilla la vue... Je m'évanouis...
- Séjour chez la tribu:
Lorsque je me réveillais, d'affreuses odeurs assaillirent mes narines. Une horrible envie de vomir m'enserra la gorge. Je toussai longuement, puis étudiai mon environnement. Je ne le connaissais pas. J'allai me lever quand je fus bousculée par un chat. Il me regarda d'une façon si malveillante que j'en eu des frissons. Il m'ordonna de le suivre. Je le fixai droit dans les yeux et lui crachai au visage, puis m'écriai:
"Je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi."
Il me gifla si violemment que je restais sonnée... Puis il m'obligea à bouger. On m'emmena dans un endroit qui ressemblait à une sorte de clairière où une multitude de chats les plus affreux les uns que les autres étaient rassemblés. Des yeux perçants, glacials et malveillants me fixaient. Je suivais le chat la tête haute et passais entre eux en les ignorant superbement, le regard droit devant moi. On me stoppa, j'obéis lentement. Le chef, un chat poilus à la pelisse noire commença à parler, à prononcer un rapide mot sur moi, comme quoi j'étais à leur service ou je ne sais quoi. Quand il eut fini, je le regardais bien droit dans les yeux pour répondre, doucement, comme un murmurre, la voix tremblante de rage: "Jamais" Ce fut mes dernières paroles ici... Pendant que celui qui semblait être leur chef faisait son discours peu intéressant, je m'étais énuméré mentalement des règles que j'allais suivre pour conserver ma fierté et ma dignité durant mon "séjour". Faire ce qu'ils demandent seulement quand ils sont à la limite de mettre leur menace à exécution. Si la tâche à faire est trop humiliante subir leurs menaces sans lâcher un seul gémissement. Surtout ne pas montrer un seul moment de faiblesse. Ne plus faire sortir un son de sa bouche. Jamais pour n'importe quelle raison. Pour montrer sa colère et sa haine utiliser le regard. A chaque occasion essayer de fuir. Ils veulent me garder ? Qu'à cela ne tienne. Ils subiront les conséquences de m'avoir comme prisonnière. Les lunes passèrent, j'obéissais à la lettre à mon règlement, mais cela n'était pas de tout repos. J'étais meurtrie par les coups que je recevais. Je n'avais plus que la peau sur les os. Ils ne me nourrissaient que très peu, et même parfois c'était moi qui refusait de ma nourrir. Certains entrainaient leurs apprentis sur moi. Au début, je me défendais comme une lionne défend ses petits. Mais au fur et à mesure mes forces faiblissaient. Alors, je me laissais faire, indifférente, en lançant quelque coups de griffes par ci par là. Chaque fois que je voyais une opportunitée pour m'enfuir, je la saisissais. En vain. Ils me rattrapaient toujours et me foutaient une raclée. Malgré la douleur et la peur de la douleur, je recommençais. De jour comme de nuit. Je ne leur laissais pas un instant de repos. Mais j'étais fatiguée. Il m'était de plus en plus difficile de respecter mes règles. Ce fut sans compter sur ce Gardien des Ombres. Il prenait un plaisir fou à venir me voir lorsque j'étais exténuée et incapable de riposter. Il aimait ce sentimenent de domination. Mes yeux furibonds étaient ma seule arme dans des moments pareils. Les jours passèrent et ils venaient passer presque tout son misérable temps avec moi. Vint une nuit où il eut envie de plus. Je n'avais pas pu me défendre, rien. Une pointe de folie commençait doucement à s'immiscer en moi. Puis mes sentiments envers Gardien des Ombres basculèrent le jour où il me défendit. J'étais pleine, de lui, alors pour s'amuser des apprentis voulaient voir si j'allais perdre la portée si ils me tailladaient le ventre. Epuisée, je ne pouvais que subir. Gardien des Ombres est arrivé en trombe et leur a foutu une bonne raclée. Jamais ces apprentis ne se sont approchés de moi ensuite. Mais encore, cela ne m'avait fait ni chaud ni froid. Ce furent ses paroles qui modifièrent tout: "Je suis désolé." Je l'avais regardé avec des yeux ronds. Il s'excusait! Mais je m'étais dit qu'il voulait simplement jouer avec mon esprit. Alors je l'ai fusillé du regard puis j'ai fixé le vide, comme à mon habitude.
- Fuite et naissance de Nuage Silencieux:
Les jours passaient, mon ventre s'arrondissait et Gardien des Ombres devenait de plus en plus protecteur et tendre. S'il était à mes côtés plus personne ne m'approchait. Il faut dire qu'il était très imposant Gardien des Ombres. Tout le monde évitait un combat avec lui. La majorité du butin de ses chasses m'était destinée. Aussi étrangement que cela puisse paraître je finis par tomber amoureuse de mon ancien bourreau, maintenant devenu ma bonne étoile. S'il n'avait pas été là, je serais probablement morte. Pas spécialement de mes blessures, mais morte d'ennui, de tristesse... Je ne sais pas. Un jour Gardien des Ombres me proposa une chose unique. Je me souviendrais toute ma vie de ses paroles. Si douce dans un monde si cruel:
"Tu sais... Je t'aime vraiment maintenant. Je sais que tu es malheureuse ici... Tu as été malheureuse à cause de moi. J'ai fait tout mon possible pour rendre ta vie plus confortable ici mais je sais que jamais tu ne te sentiras bien... Il se mit à chuchoter. Je ne sais pas si notre portée tu l'aimes. Moi je l'aime de tout mon coeur... Je... Je veux vivre avec toi... Il murmurait maintenant, si voix était presque inaudible mais je compris à ma plus grande joie chacun de ses mots, chacune de ses syllables. Fuyons d'ici. Je te promets sur ma vie que jamais je ne t'abandonnerais. Fuyons. Je t'aiderais coûte que coûte."
J'avais esquissé un léger sourire puis avait acquiescé. Je n'avais toujours pas parlé. Dire que Gardien des Ombres ne connaissait même pas le son de ma voix. Mais même si je l'aimais, je m'étais promis de ne pas parler en ce lieu maudit. Le soir-même, nous nous étions glissé hors du camp. Pour le gardien, mon nouveau compagnon avait trouvé une excuse bidon. Puis nous avions couru. Aussi vite que mes maigres forces le pouvait. Gardien des Ombres m'encourageait d'une voix douce et réconfortante. J'étais heureuse. Il prenait un si grand risque pour moi. Les solitaires le trouvaient, il était mort assurément. Je voulais tant que mes petits aient un père à leur côté. J'avais bien peur de mettre une nouvelle fois au monde. Cette épreuve était si douloureuse! Et cela m'étonnerait que Pluie ait survécu alors... Ne pas y penser, continuer sa course. Mais j'étais à bout de force. Mes muscles n'étaient plus entraînés à ce genre d'effort. Mes pattes ne pouvaient plus me supporter. Je m'effondrais au sol. Ma tête le tapa lourdement et j'en restais étourdie. Mais mon compagnon ne voulait pas abandonner. Il me prit par la peau du coup et réussit à me caser sur son dos. Il reprit la galopade de plus belle. Alourdi par mon poid, lui aussi se fatiguait vite. Je glissais le long de son flanc après avoir repéré un buisson épineux parfait pour se cacher. Je rampais en sa direction et une fois à l'intérieur, je laissais échapper un soupir de soulagement. Gardien des Ombres restait à l'entrée. Je soupirais une nouvelle fois puis grimaçais. Il m'entendit pour la première... et dernière fois:
« - Ils...Les chatons...Ils arrivent... »
Il me regarda de son regard doux qui m'avait charmé. Je lui souris faiblement. Hélas, e destin ne voulut pas que nous restâmes ensemble. Des bruits de course retentirent au loin. Je jetais un regard désespéré au futur père... qui me regarda déterminé. Il partit. Je vis qu'il cacha toutes mes traces. J'étais en sécurité. Puis je commençais à perdre les eaux. Je gémis faiblement et me tordis de douleur. J'attendais son retour... J'avais un si mauvais présentiment! Une nouvelle contraction et voilà une jolie boule de poil qui naquit. Je la lèchais puis fus prise d'une autre contraction qui donna vie à une seconde et dernière boule de poil... Je les lèchais, tout mon amour maternel se retrouvait dans cet acte anodin. Je les contemplais, ébahie par tant de beauté regroupé dans deux minuscules êtres.. Je leur fit leur toute première toilette, tendrement. A ma plus grande surprise, je remarquais que le petit mâle ressemblait comme deux gouttes d'eau à son père. Et la femelle avait revêtu un pelage totalement tacheté. Une larme perla au coin de mon oeil. De joie. Ils étaient si sublimes tous les deux. Quand j'eus repris assez de force je les pris délicatement dans la gueule et marchai pour trouver un abri. Mais avant cela, je retournai sur mes pas avec le mince espoir de retrouver Gardien des Ombres vivant. Mais ce fut une vision morbide qui s'offrit à moi. Son pauvre corps avait été totalement détruit tant ces solitaires avaient été fou de rage... et heureux de pouvoir se défouler sur lui. Je posais mes chatons à terre et enterrais le père. Je ne versais pas de larmes. Je murmurrais un simple adieu puis repris mon chemin...
- Lunes de bonheur:
J'avais trouvé une minuscule grotte douillette pour vivre. Pour voir mon fils et ma fille grandir. Le premier, c'était Tempête. Et la deuxième était Léopard, en hommage à sa belle pelisse. J'étais heureuse à les voir s'épanouir de jour en jour. Je les aimais tant. Il était joyeux, avide de connaissance. La seconde autant que son frère. Un peu plus frêle et petite que lui cependant. Mais tout aussi remplie de joie de vivre. Magnifique. Leurs seuls ressemblances avec moi étaient leurs yeux. Aussi bleus que les miens. Je leur avais appris tout ce que je savais sur les plantes et la base pour la chasse. Ils étaient encore trop jeune à mon sens pour que je lui apprenne à se battre. Même si j'avais appris les bases... très vaguement. Heureuse et comblée, voilà comment je vivais, même éloignée de tous. Mon petit allait maintenant sur ses quatre lunes et il était déjà grand fort et robuste. Il pouvait passer facilement comme un chaton de six lunes. Et Léopard, moins grande, gagnait en grâce et me ressemblait de plus en plus dans sa manière de marcher.Je leur avais également appris des valeurs auxquelles je tenais comme le respect, toujours se battre pour ses rêves, la liberté,... Je leur parlais aussi de Pluie... Je leur avais tout raconté, en ommettant les détails les plus choquants. J'avais laissé plané ce doute. Etait-elle vivante. Cet Inconnu l'avait-il vraiment élevé correctement?
- Et tout bascula:
Un jour comme les autres, j'avais envoyé Tempête chercher une herbe qui nous manquait pendait que je chassais de mon côté. Et Léopard devait garder la grotte. Hélas, je fis une rencontre que j'aurais aimé ne jamais faire. Un chat de la tribu. Il m'attaqua. Nous combatîmes ensemble bien longtemps. J'étais démontée, folle de rage. J'étas aveuglée par mes sentiments. Il trouva une faille et me bloqua au sol. Il m'ordonna de revenir dans la tribu. Je pleurais et lui crachais au visage. Puis je montrais mon consentement en adoptant une attitude soumise. Mais il pouvait rêver que j'y retourne. A la première occasion je m'enfuis à toute vitesse. Quand il remarqua ma fuite il était trop tard. J'étais terrorisée à l'idée que mon fils soit retrouvé. Mais cette journée fut bien sombre... Jamais je ne revis mon fils chéri... Car quand je revins, seule Léopard était présente dans la grotte. Ma pauvre chérie. Je lui dis que Tempête avait été capturé par la tribu. Et qu'il fallait partir tout de suite. Hélas pour nous, le lendemain, un nouveau chat de la tribu nous trouva. J'intimais à Léopard de s'enfuir le plus loin possible, c'est ce qu'elle fit... Le combat fut atroce. Mais j'avais été affaiblie. Nous échangeâmes coups de griffes, coups de patte sans cesse. Un plus puissant que les autres m'atteignit au visage. Ma tête tapa lourdement le sol, et je fus étourdie. Le guerrier s'approcha de Léopard. Il voulut l'amener avec lui, mais elle se défendit. Il la blessa. A ce moment là, je lui sautais dessus. Je criais à ma fille:
"Cours, c'est un ordre! Ne te retourne pas!"
Elle obéit, et mon combat continua. Longtemps, très longtemps. Je finis par mettre en déroute le combattant. Haletante et épuisée, je puisais dans mes dernières forces pour retrouver ma fille... Mais je perdis connaissance avant. Je finis par réussir à me soigner avec grandes difficultés. Mais à quel prix? Cela prit trop de temps. Quand je fus de nouveau sur patte, la trace de Léopard avait bel et bien disparue...
Maintenant j'erre. Je suis une âme damnée qui détruit tout sur mon passage dans une folie vengeresse. Je survis, je ne vis pas. Je souffre mais ne le montre pas. J'essaye d'oublier et de me concentrer sur un avenir. Sans y parvenir. J'ignore si mes deux seuls chatons sont en vie. J'ignore si moi-même je continue à vivre ou alors si je ne suis qu'un fantôme qui parcourt ces lieux. Il vaut mieux ne pas croiser mon chemin. Je vous aurais prévenu. Je préviens toujours. Après il ne faut pas se plaindre d'avoir mal.
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