Etoile des Vents
Messages : 6661 Date d'Inscription : 10/02/2014
Personnage Âge: X lunes (mois de changement) Rang: Votre Personnage : | Sujet: Re: Résultats BDM N*3 ! Mer 6 Jan 2016 - 13:06 | |
| THEME LGDC- Malheurs du Temps:
Une fois encore, je suis là, posté au poste que je me suis moi-même assigné, cette petite colline qui offre une vue sur le ciel nocturne. La lune éclaire que très faiblement la terre, ce n’est qu’un croissant ce soir. Le regard encore rivé sur le ciel, je pousse un léger soupir. Contempler les étoiles me rappelle tous mon passé, mes rêves, lorsque j’observe la voûte céleste, toutes mes pensées défiles, je repense à ce jour, ce maudit jour qui a changé ma vie, lorsque par colère j’ai blessé la personne que j’aime le plus au monde, Chêne Liège. Je baisse la tête, les larmes coulent doucement sur mes joues, c’est de ma faute et je ne peux m’en prendre qu’à moi-même, je le sais bien. Lassé par les étoiles et leur mère, je fais demi-tour, empruntant un chemin aléatoire, j’avance d’un pas lent, je laisse mes pattes me guider seules. Je repasse en boucle, encore et encore cette scène. Qu’est-ce que j’aimerais pouvoir remonter dans le temps, qu’est-ce que j’aimerais pouvoir me racheter un jour. Malheureusement, je n’y crois plus vraiment, la faute a été faite et elle est à présent irréparable. Je ravale un sanglot tout en essayant de stopper mes larmes, fines goûtes de rosée glissant sur mon poil noir. Je secoue la tête, il est temps que je reprenne mes moyens, je suis un guerrier tout de même, plus un chaton ! Cette idée en tête, je parviens à faire cesser mes pleurs, ce n’est qu’une excuse mais cela suffira pour le moment…
A présent, je marche depuis une heure, je ne sais pas où je vais, ce que je veux faire, peut être que je tourne en rond, je ne sais pas et à vrai dire je m’en fiche. J’étouffe au camp et cette sortie nocturne ne peut me faire que du bien. Mes pensées divaguent de nouveau, mais cette fois c’est le visage de Petit Scarabée qui me vient. Ce n’est même pas mon fils, mais je crois que c’est ce qui se rapproche le plus d’une famille pour moi. Oui c’est ça, les chats du clan peuvent dire ce qu’ils veulent, ce jeune chaton bicolore est mon fils, Nuage du Léopard était bien une fille pour Dernier Souffle, cela était pareil non ? J’avais trouvé cette petite boule de poils, seule, dans la forêt, c’est grâce à moi qu’il vit encore, je pense que je peux le considérer comme mon enfant. Je pousse un nouveau soupir, je me fais des nœuds au cerveau pour rien. Un cri me sort finalement de mes pensées, je secoue la tête et me lance à toute allure vers l’origine du son…
J’arrive bientôt en vue de la rivière, un chat blanc tente désespérément de s’accrocher à la rive. Le voilà qui coule et qui remonte à la surface. Je cours pour m’approcher du bord. C’est un chat du clan des Flammes, nos deux clans sont en guerre. Je ne devrais pas l’aider, des questions se poussent les unes contre les autres dans ma tête, je ne sais pas si je dois aider le malheureux ou si je dois au contraire le laisser se noyer dans la rivière. Je ne serais pas accusé. Je secoue la tête, comme puis-je penser ça ? Une vie est une vie, et aucune ne vaut plus qu’une autre. Mais le temps que je reprenne mes esprits le matou avait lâché la rive et se faisait emporter par le courant. Je me feule dessus intérieurement et bondit dans la rivière. C’est dangereux et stupide mais c’est tous ce qui me vient à l’esprit à ce moment-là. Je nage dans le sens du courant, ce qui me donne une grande vitesse. L’eau glaciale transperce ma fourrure et ma chair, me frigorifiant. J’halète, ce peu de temps dans l’eau m’a épuisé. Je secoue la tête et reprend ma nage à vitesse folle. Je ne tarde pas à rattraper la victime des eaux et l’attrape par la peau du cou. Je grogne sous l’effort lorsque je fais demi-tour, nageant alors à contre-courant. Je manque de sombrer mais je tiens bon. Le courant est plus puissant et m’entraine avec mon fardeau. Je grogne, je regarde de tous côté à la rechercher d’un endroit où déposer le matou qui semblait s’être évanouit. Je trouve du côté droit de la rive, un petit endroit plat. Je m’y propulse à l’aide de mes pattes et y jette, sans grande douceur, mon paquet. Je m’agrippe à ce morceau de terre pour m’y hisser. Le chat ennemi se fini par se relever et nos regards se trouvent, alors que je pensais y voir une lueur de remerciement, je ne parviens à y déceler que de la haine. Je le regarde, plus du tout sûr de mon choix. Il se rapproche de moi, encore la moitié du corps dans l’eau froide de cette dangereuse rivière, d’un pas chancelant il arrive à ma hauteur. Y mettant surement toute la force qui lui reste, il parvient à me griffer la joue, me faisant lâcher prise sous la vive douleur. Je ne parviens pas à lutter longtemps contre la force du fort courant d’eau et je finis par sombrer…
Nous sommes en temps de guerre, et moi j’ai pourtant décidé de secourir l’ennemi, voilà ce qu’apporte le fait de vouloir aider tous chats se trouvant en difficulté. Je sens mes pattes toucher le fond, je tente de taper le sol dur de mes pattes pour remonter à la surface mais c’est à peine si je parviens à donner un coup, je ferme les yeux, je sens mon esprit partir. J’essaye une nouvelle fois de taper le fond, cette fois je réussis à sortir la tête de l’eau, mais seulement un court instant, me voilà de nouveau totalement immergé, le froid me brûle tout comme mes poumons qui commencent à manquer d’air. Des bulles s’échappent de mon nez et de ma bouche. Mes bronches sont en feu à force d’avaler de l’eau. J’ai besoin d’air et je n’ai plus la force d’aller en chercher. Moi, Malheurs du Temps, guerrier du clan de la Neige, clan réputé pour avoir des chats bon nageur, je vais mourir tué par les eaux. Si j’avais pu, j’aurais soupiré mais faire cela ne m’aurait apporté que de la douleur en plus. Mes larmes salées viennent se mêler à l’eau vive du courant. Je me sens emporté. Je pousse une plainte étouffé par le liquide aqueux, je sers les paupières mais finit par devoir les desserrer. Mes membres ne me répondent plus et je suis à présent étalé au fond de l’eau. La vie me quitte et je sens mon esprit s’éloigner de mon corps glacé. Je parviens tout de même à ouvrir les yeux, l’eau ne me brûles plus, je ne souffre plus. Je crois voir un chat, je dois surement halluciner…
Peu après, le corps du matou fut projeté sur un rocher où il resta à la vue de tout passant par là.
- Nuage du Tigre:
J’aime la nuit. Bien plus que le jour. Lorsqu’il fait nuit on peut éviter de se faire voir, on peut plus facilement piéger nos ennemis et plein d’autres choses encore. Bref, tout ça pour essayer de justifier le fait que je me barre du camp de La Confrérie en pleine nuit, sans avoir de projets particuliers. Et pas vraiment l’intention de m’entraîner. Je pense que je m’exerce déjà suffisamment avec Danse Crépusculaire pas besoin d’en rajouter. D’ailleurs si elle avait prévu de faire une séance nocturne je suis un peu, comme qui dirait, dans un bain de crotte de renard. J’aime beaucoup la Falaise Venteuse, pour des raisons assez diverses. C’est ici que j’ai eu mon premier entraînement avec ma mentor et c’est également la que quelque chose de plutôt bizarre s’est passé entre nous. Mais je n’ai pas envie de m’attarder sur le sujet. Donc j’aime cet endroit, parce qu’il est plutôt beau et agréable certes mais aussi pour son côté véritablement dangereux. Le vent peut vous être fatal si vous ne prenez pas garde. Et chuter de la falaise est assurément mortel. Ce n’est pas un endroit pour les faibles ou les incapables. Mais pourtant il y en a toujours qui veulent se montrer plus téméraire que les autres alors qu’ils savent qu’ils se mettront gravement en danger. « Au secours !! » Qu’es ce que j’avais dit ? Je soupire et m’approche doucement du bord de la falaise, là d’où vient le cri. Je plante fermement mes griffes dans le sol pour éviter de glisser et de me laisser emporter par la brise. Rapidement je sens une odeur, une odeur écœurante qui me blesse en plein cœur. Celle du Clan des Ténèbres, celle de mon ancien clan. Je réprime une envie de fuir a toutes jambes pour continuer à m’avancer et aperçois enfin des pattes qui s’agrippent désespérément au bord de la falaise. Même si ses griffes s’accrochent, il ou elle, ne tiendra pas très longtemps comme ça, dans cette position. Ce serait une mort plutôt con il faut l’avouer. Je me penche et reconnaît enfin le félin. Mon cœur rate un battement. C’est Souffle des Ombres. D’après le dernier rapport des espions de Danse Crépusculaire ce serait le nouveau lieutenant du clan. Je ne me souviens pas de lui avoir beaucoup parlé mais puis-je vraiment laisser un lieutenant mourir ? Un chat qui ne m’a jamais causé du tort ? « Les membres claniques sont des incapables, Nuage du Tigre. Laisse le donc mourir ca les affaiblira davantage. Tu sais que c’est ce qu’il faut faire » me souffle la voix de ma mentor. Je déglutis me sentant vaciller. Je ne veux pas risquer ma vie pour ce chat, mais je ne peux pas non plus le laisser crever comme un chien ! Pourtant je sais que c’est ce que Danse Crépusculaire me dirait de faire. « Eh toi ! Au lieu de rester planter là comme ça, aide-moi ! Je t’en supplie ! » Je croise le regard du jeune lieutenant et me sens faiblir. Bon sang qu’es ce que je dois faire ? Les membres des clans sont faibles et lâches. Je ne leur doit rien. Mais le laisser mourir…Je garde mes yeux saphir fixés sur le chat sentant ma respiration s’accélérer. Il croit que je vais l’aider, il en est persuadé je le vois. C’est vrai après tout qui serait assez mauvais pour laisser un chat tel que lui mourir ? Et bien…un chat de la Confrérie le serait. Je me penche en avant, gardant mes pattes bien fixés dans le sol et laisse apparaitre mes dents dans le noir. Je sais que je fais ce que Danse Crépusculaire voudrait que je fasse. Elle serait fière de moi. Elle me reprocherait juste d’avoir trop longtemps hésité. « Non. Je ne t’aiderais pas. » Je reste planté là , jusqu’à ce que , de fatigue et d’épuisement , le lieutenant du Clan des Ténèbres bascule dans le vide. Thèmes non-LGDC : - Nova:
Musique pour vous ambiancer : Merry Go Round of Life ( music box ), Howl's Moving Castle12 décembre 2015, 23H27 Alors voilà : je pars.Je pense, à juste titre, que cela ne surprendra personne. On ne m'a pas réellement laissé le choix, c'est tombé comme une sentence irrévocable. J'entends encore la voix de maman résonner dans ma tête, calme, mais n'attendant en réponse aucune protestation. Elle n'a même pas l'air d'avoir l'air affectée de ce qu'elle nous annonce : ni triste, ni heureuse. Je n'ai rien répondu, sonnée et résignée. En même temps, j'ai seize ans, qu'est-ce que je peux faire ?Ça couve depuis un bon moment, déjà. J'ai entendu leurs conversations, murmurées, comme des sifflements de serpents, à travers la porte de la cuisine. Pourquoi nous l'avoir caché ? Je cherche encore. Honnêtement, la raison de ce déménagement m'échappe. Je pense que beaucoup de choses m'échappent, en même temps.Mais je n'ai pas l'occasion de réfléchir à tout ça, je n'ai que peu de temps. « Noël sera fêté dans la nouvelle maison », m'a dit ma mère. J'ai des millions d'adieux à faire. J'ai commencé par les plantes du jardin. Ensuite, j'ai salué la taupe qui ravage notre jardin depuis deux longues années. Elle rend papa fou, et voir sa tête quand la bête a une fois de plus créé des taupinières dans la nuit me fait hurler de rire !Après, il a fallu s'occuper de la maison. J'ai effleuré les murs de ma chambre, en détaillant ces tampons que j'avais faits étant petite – mon petit frère et moi étions des artistes de génie, mais malheureusement des incompris. Je suis restée plantée dans chaque pièce au moins dix minutes. J'ai pensivement pris le chat dans mes bras quand je me suis assise dans le salon.C'est bête, tu me diras, mais j'y tiens : aux tampons sur les murs, aux plinthes colorées couvertes de poussière, à en faire avoir une asphyxie à un asthmatique, au linoléum de l'arrière-cuisine que j'ai toujours trouvé terriblement moche … Ce sont des choses futiles, sans doute, mais ça serre le cœur, de devoir quitter tout ça. Tout laisser derrière nous. Le pire de tout, ce doit être d'abandonner les souvenirs.Demain, j'irai dans le village. J'irai revoir la fontaine dans laquelle mon idiot de frère m'a une fois poussée, j'irai revoir les champs où les vaches broutent en été, j'irai serrer dans mes bras mes amis d'enfance. C'est que c'est loin, les Etats-Unis. Tu parles bien anglais, toi ? Moi je déteste l'anglais. Ça tombe plutôt mal, tu vas me dire, mais on réfléchit rarement à l'hypothèse d'une potentielle mutation de travail de son père à l'autre bout de la terre, quand on nous apprend l'anglais à l'école.Environ dix jours pour tout quitter, je viens de réaliser, c'est court ... Je regarde par la fenêtre et le ciel est bleu. Deux bouvreuils et trois mésanges bleues picorent à la mangeoire. Je me demande bien quelle faune on aura aux Etats-Unis ? Il paraît que c'est très différent d'ici. Honnêtement, j'attends d'y arriver pour juger.Maintenant que j'y repense, Marie a pleuré. Je pense même qu'elle a plus pleuré que moi, quand je lui ai dit qu'on ne pourrait pas se voir pendant des mois, voire des années. Je ne sais pas encore trop comment je m'y prendrai pour garder près de moi tous ceux que je laisse ici, j'ai pensé aux boîtes de conserve avec des fils qui les relient, tu vois ? Oui non, d'accord, j'arrête.J'espère vraiment, pour conclure enfin cette longue lettre, que tu te débrouilleras bien ici. Je ne sais pas trop à quoi va ressembler cette nouvelle vie qui m'attend, tout là-bas, mais on continuera à s'envoyer des lettres, hein ? Dis-toi juste qu'on ne pourra plus se les donner en mains propres, et que ça prendra un poil plus de temps. J'en enverrai des tas, à tout le monde, des photos, des sourires, des enveloppes colorées, je le promets. Je vous enverrai à tous, et surtout à toi, des petits bouts d'Amérique.Fais attention à toi, j'y tiens vraiment.
Bisous, Elysée
- Barbe Blanche:
« … Non t’es pas sérieux, là. »
Sébastien se dandinait, mal à l’aise, les yeux fuyants. Comme pot de fin de contrat, c’était réussi : musique, amis, les deux sœurs, les cousins et même sa mère. Feu son père aurait apprécié l’alcool mis à disposition, le même qui avait eu raison de son foie, puis de sa vie finalement. Et ces lumières ! Colorées, magnifiques. Si seulement cette annonce n’avait pas tout glacé, tout le monde serait en train de rire, de blaguer et de se taper affectueusement dans le dos. Comme pot de fin de contrat, c’était insolite.
« Je… Je pensais vous l’avoir dit, marmonna Sébastien en soutenant difficilement le regard de son meilleur ami et ancien colocataire. -Dit quoi ? J’ai pas compris, intervint la plus jeune de ses sœurs. »
L’intéressé lança un regard suppliant à sa sœur cadette, mais cette dernière le fixait froidement, visiblement en colère.
« Ben je… J’ai fini mon contrat dans la centrale, mais rien ne m’empêchait de re-signer un contrat avec. -C’est pas le problème, le coupa Fred, son meilleur ami. Le problème c’est plutôt cette expatriation subite. -Ils ont des centrales à Taiwan, et ils ont besoin d’un ingénieur de recherche sur place. »
Un nouveau silence plana dans la pièce. Arf, si feu son père était là, il l’aurait secoué. Sa mère eut peut-être d’ailleurs le message de l’au-delà, car elle l’aggrippa par les épaules et, au lieu de cahoter, elle le fixa droit dans les yeux.
« Mais… Mais pourquoi avoir accepté ? -C’est un contrat alléchant, maman… »
Elle le lâcha et soupira, Fred se remit à l’assaut.
« Mais attends, tu m’avais dit qu’on irait ensemble postuler à EDF ! On a des centrales en France, soit pas con ! -Roh, mais fous-lui la paix, lâcha Marie, la plus jeune sœur. S’il veut voyager, laisse le faire. -Il se trouvera peut-être une copine là-bas, gloussa un ami dans le fond, mais une fois que des regards assassins se tournèrent vers lui, il conclut son rire par un : Désolé… »
Fred secoua la tête.
« Je comprends vraiment, vraiment pas. T’aurais pu me demander ou me consulter au moins ! -Je ne voulais pas te choquer… -Ben c’est raté ! »
Sur ces mots, fred se retourna, empoigna son sac en oubliant sa vesteet sortit dans un fracas, laissant derrière lui une foule interdite, Sébastien le premier. Ce dernier haussa les épaules et osa un sourire.
« Ce n’est pas un contrat éternel… Je reviendrais pendant les fêtes… Et puis y’a Skype. »
Lucie, la cadette, se tourna vers lui, glaciale.
« Tu te la joues seul, tu seras seul. »
Et elle suivit Fred, moins explosive bien sûr, mais son acte restait tout aussi explicite. Sébastien laissa choir ses épaules, abattu par de telles réactions ; Ce fut Marie qui brisa la glace et qui se mit au centre de la salle, tout sourire.
« Allez, si y’en a qui veulent partir, ils savent désormais où se trouve la porte. Sinon, il reste assez de bières et de petits fours pour souhaiter un chouette voyage à mon frangin. Maman, tu m’aides à débouchonner le champagne ? »
La mère mit un moment avant de percuter qu’on s’adressait à elle, mais elle suivit sa fille sans moufter et bientôt, des murmures fusèrent de part et d’autre des invités. L’un d’eux, un homme âgé, ancien formateur de Sébastien, rejoint ce dernier, son verre de Sauterne 2013 toujours en main.
« T’as finalement signé le contrat de Lungmen ? demanda-t-il sur un ton calme. -Oui… Le PDG m’avait fait une recommandation musclée. -Oui, je sais, je l’ai signé… C’est pas mal, avec un tel contrat, tu pourras revenir à Belleville avec un CV en béton. -Oui je l’espérais… Mais Fred… -Oh, il va être surpris de voir sa mutation. »
Sébastien fronça les sourcils.
« Sa mutation ? -A Chinshan, à quelques dizaines de kilomètre à l’ouest de Lungmen. »
Sébastien entrouvrit la bouche, les yeux écarquillés.
« Ca t’la coupe hein ? ria l’homme en reprenant une gorgée de vin. Hm, il est pas au courant, pas encore, sa recommandation à Belleville n’a pas aboutie, mais Taiwan ça prend de l’ampleur. »
Il donna son verre vide à Sébastien en rajoutant avec un clin d’œil :
« Et pour Lucie, dis-toi que c’est comme des vacances de la laisser en France. »
La soirée se finit avec plus de gaieté que lorsque l’annonce du départ fut faite. Quand tous les invités furent partis, il ne restait que Sébastien, sa sœur et sa mère, pour ramasser les déchets. Ce fut au moment de se coucher, très tard dans la nuit –ou tôt dans le matin diront les optimistes- qu’il reçut un SMS signé Fred : « Putain, j’aime pas les nems, je te hais… »
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