A la croisée des chemins [pv Harfy]

Je m'étais levée bien avant le soleil, inquiète. Pourquoi ? J'en avais pas la moindre idée.. Je faisais toujours des cauchemars à cause des récentes pertes de ma famille.. Et je n'arrivais pas à passer outre. J'étais coincée dans cette boucle infernale. Gardant tout mes sentiments pour moi, spécialement ma peine et mon chagrin. J'avais besoin d'un peu de temps pour moi. Pour me ressourcer.

Le soleil allait bientôt arriver.. Je devais sortir du camp avant de voir la moindre truffe me demandait quelques choses. Je sortais en trombe de ma tanière sous le regard surprit et prêt à combattre du garde. Je le calmais d'un geste avant de le rejoindre. Je l'informais que je sortais faire une patrouille en éclaireur sur les frontières. Je lui laissais le soin de prévenir ma lieutenante avant d'aller dormir.

Le jour se levait tout juste quand je faisais pour la cinquième fois le tour du territoire. Je commençais à m'essouffler mais je n'arrêtais pas pour autant ma ronde. Allant cette fois ci, jusqu'aux quatre pierres. J'allais rebrousser chemin quand un Ténébreux m'interpellait, me saluait avant de me demander ce que je faisais si loin de chez moi. Je me retournais et identifiais Ecorce de Chêne, le lieutenant d'Etoile du Lynx. Je lui offrais un signe de tête avant de m'approcher de lui. Je lui répondais avec naturel :

"-Je faisais le tour de mon territoire et j'en ai profité pour passer dans le coin. Et toi, Ecorce de Chêne ?"

Le lieutenant m'informait qu'il traquait un renard et qu'il se trouvait sur ses terres. L'odeur du renard l'a mené jusqu'ici sans oublier que l'odeur est récente. Cela est inquiétant autant pour son clan que le mien. Le lieutenant fronçait la truffe, avant de me demander :

"-Excuse-moi d'interrompre la conversation mais est-ce que tu ne sentirais pas quelque chose d'inhabituel dans les parages ?"

Je sentais à mon tour les environs, identifiant également un parfum de renard. Je fronçais à mon tour la truffe pendant qu'Ecorce de Chêne, peu rassuré, agitait les oreilles en tout sens. Cherchant sans doute les bruits environnants. Je faisais de même, me disant qu'à deux il serait plus simple de capter les pas du prédateur. Je lançais ensuite au Ténébreux tout en cherchant le renard :

"-Que penses-tu d'une entente provisoire pour repousser ce renard qui menace nos deux clans ?"

Sans regarder le guerrier des Ténèbres, je jetais un regard au environ espérant trouver une pelisse rousse reconnaissable. Un bruit de pas se faisait entendre non loin. Je me tournais vers le son. Je jetais un regard au lieutenant qui ne m'avait toujours pas répondu, pressée de savoir sa réponse, je le fixais un instant avant de commencer à avancer vers le renard. Je reprenais ensuite :

"-Je pense qu'à nous deux, nous pouvons le repousser.."

Le lieutenant adverse semblait incline à me suivre. Nous marchions donc vers la source du bruit. Mon pelage se gonflait quelques peu, tout comme celui du guerrier rival. Nous arrivons assez rapidement face à un renard. Ce dernier se tournait vers nous, à sa démarche assurée, on pouvait deviner qu'il avait déjà affronté plus d'un félin. Je montrais tout de même mes crocs, espérant le dissuader quelques peu, sans succès. Il courait vers nous. Ecorce de Chêne tenait de dire quelques choses avant que le renard se jette sur lui. Il évitait son adversaire par un gracieux bond de côté. Il reprenait ensuite, une fois sur la terre ferme :

"-Il va plutôt falloir jouer la carte de la prudence ! Ce renard n'est très certainement pas né de la dernière pluie et il va falloir plus que quelques coups pour le faire partir !"

Je grognais en me retrouvant à présent face au renard, je jetais un regard au guerrier Ténébreux avant de confirmer ce qu'il disait d'un hochement de tête suivit d'une petite réplique :

"-Tu as bien raison.. Soyons prudent et n'attaquons pas par précipitation."

Le renard quant à lui tentait de me faucher la tête, je me baissais pour esquiver avant de reculer pour rejoindre mon partenaire de bataille. Je surveillais notre opposant qui s'avançait déjà vers nous avec un regard meurtrier, il avait envie de goûter à notre sang, cela se voyait. Je proposais à Ecorce de Chêne une solution :

"-On pourrait essayer de le prendre chacun d'un côté ? Ou bien, tu penses à une autre méthode qui pourrait marcher ?"

HRP:

HRP:

Le lieutenant des Ténèbres semblait d'accord avec ma proposition, il en profitait pour ajouter une remarque pertinente.. Le fait que le renard se jetait avec facilité sur nous. Une tête brûlée peut être ? Cela serait à notre avantage. Il ne fallait pas nous sous-estimer comme ce renard farouche le faisait.. Bien qu'il soit vétéran, il faisait là une grave erreur de jugement. Ecorce du Chêne bondissait d'un côté, je profitais de ce moment pour faire la même chose de l'autre côté. Le renard dans un premier temps, perdu, regarder des deux côtés avant de me poursuivre. Le blanc attire l’œil sans doute. Je pestais contre mon pelage clair voyant dans cette végétation avant de courir. Mais cela n'était pas plus mal.. J'étais la plus rapide de nous deux, le félin étant plus dans la force.. Je m'occuperais donc d'attirer l'attention de la bête pendant qu'Ecorce de Chêne s'affairera sur les blessures à lui infliger.

Je veillais tout de même à ne pas trop m'éloigner du Ténébreux. Il devait pouvoir frapper sans que le renard s'en rende compte. Mais je devais tout de même rester à une certaine distance pour éviter un coup disgracieux à mon égard. Je cherchais le lieutenant du regard, lançant à tâtons sur un ton de rigolade, sachant pertinemment qu'il faisait son possible :

"-Allons bon. Je commence à m'impatienter Ecorce de Chêne."

« Très bien... » marmonna le guerrier gris.

L'imposant mâle avait repéré le renard qui s'était lancé aux trousses de la cheffe flammeuse. Étoile Arctique tenait une bonne distance entre elle et le canidé roux mais elle n'allait pas pouvoir tenir le rythme indéfiniment. Mais du point de vue d’Écorce de Chêne, on dirait que la situation amusait plus que tout la femelle blanche qui ne tarda pas à lui demander du renfort avec un mi-sourire.

« Allons bon. Je commence à m'impatienter Ecorce de Chêne. »

Écorce de Chêne acquiesça et s'arrêta un instant pour étudier le terrain qui s'étendait devant lui. Il savait qu'il ne pourrait pas rattraper les deux coureurs, il devait jouer sur l'effet de surprise et prendre un raccourci. Le lieutenant remarqua un rocher en amont et il ne doutait pas qu’Étoile Arctique et son poursuivant allaient passer à proximité. Pour ne pas prendre de retard, il se dépêcha d'y monter et attendit le bon moment, les muscles prêts à passer à l'action. La fourrure blanche de la flammeuse arriva bientôt dans son champs de vision et Écorce de Chêne compta dans sa tête ; lorsque le renard passa à une ou deux queues de serpent de lui, le lieutenant prit une grosse poussée sur ses pattes arrières et fila comme une bombe sur le canidé qui couina sous le choc. Ils roulèrent quelques mètres plus loin dans un pèle-mêle de fourrure rousse et grise. Le guerrier gris griffait la moindre prise sous ses pattes et tentait d'éviter les mâchoires qui claquaient à quelques centimètres des ses oreilles. Si la situation n'avait rien de marrante, un large sourire se dessina sur les lèvres du matou qui commençait à prendre du plaisir dans la fièvre du combat.

Je me remettais ensuite à courir, faisant faire un peu de sport au renard. Je n'étais pas encore essoufflé mais je ne pourrais pas faire ça indéfiniment. Le lieutenant devrait frapper sans trop tarder. Et justement, Ecorce de Chêne arrivait dans la partie. Faisant un saut depuis un rocher. Il percutait le renard, l'entraînant dans sa chute grâce à son élan. Les deux êtres roulaient sur le sol dans un nuage de terre. Dans un symphonie de mouvements rythmiques, le renard et le lieutenant s'échangeaient des politesses. Le Ténébreux donnant des coups de griffes à tout ce qui pouvait se trouver sous lui et le renard en essayant de le mordre.

Moins rapide que la descente du duo, je les rejoignais une bonne minute plus tard. Je souriais en m'excusant de ce retard auprès de mon compagnon d'armes. Je me lançais ensuite à ses côtés. Giflant le renard griffe sortit comme s'il s'agissait d'une farce. Le renard restait un instant sans bouger avant de me montrer les crocs et de me grogner après. Nous voilà avec un renard bien énervé.. Mais de moins en moins virulent. Nous devions le fatiguer un maximum et le repousser loin de nos terres voir le tuer s'il ne se résignait pas à une retraite.