[Mini-Event] Reconstruction

Petite Lune, assit près de l'entrée de l'antre de Nuit sans Étoiles, écoutait attentivement le brouhaha au camp. Elle s'était rendu auprès de la guérisseuse car depuis l'effondrement de la tanière des guerriers, ses oreilles bourdonnaient ; lui donnant ainsi le tournis. Cependant, ayant trop à faire avec les blessés, Nuit sans Étoiles avait demandé au chaton d'attendre dehors et si possible, de se reposer. Malheureusement, avec l'arrivée de quelques membres du Clan des Flammes, Petite Lune n'arrivait pas à faire abstraction de l'action. Elle écouta le discours d'Étoile Fauve, la mise en garde d'une chatte qu'elle ne connaissait pas mais qu'elle déduisit qu'il devait s'agir soit de la meneuse ou de la lieutenante du clan adverse, et le ronchonnement d'un jeune chat qui lui fit dressé les poils noir de sa nuque. Puis, elle entendit Étoile Fauve annoncer qu'il partait chasser et demandait que des guerriers des deux clans l'accompagne. Petite Lune sentit alors une patrouille se rassembler autour du meneur, composée à moitié de chat des flammes. Surprise que le clan adverse accepte en plus de chasser auprès de son clan, le chaton s'approcha maladroitement du groupe en espérant pouvoir soutirer le nom de certains de ces félins inconnus. Toutefois, la patrouille de chasse quitta le camp avant même qu'elle puisse s'approcher d'assez près pour bien espionner leur conversation. Petite Lune rebroussa alors chemin et manqua de percuter un chat du Clan des Flammes à en juger par son odeur. Elle s'excusa à peine et se dirigea, non pas vers la tanière de la guérisseuse, mais vers les débris de celle des guerriers. Elle s'arrêta à une bonne distance des guerriers qui s'affairaient à sa reconstruction, tendit les oreilles et miaula calmement :

« Bonjour. »

Je n'avais aucune envie de déclencher une guerre entre nos deux clans alors que de base j'étais là pour l'aider.. Il pourrait au moins essayer d'être aimable et sympathique au lieu de me prendre de haut. Je saurais m'en souvenir.. Mais pour l'heure, je devais prendre sur moi. Nous avancions tout les deux sur ses terres avant de se séparer. Je me tournais tout de même en entendant Etoile Fauve en action, pas peu fier, il attendait que je le fixe pour enterrer sa proie. Je levais les yeux au ciel en soupirant. Le meneur rival était rapidement rejoint par ma jeune sœur, Nuage Sylvestre. Je les regardais discuter avant de m'éloigner quand le leader des Bois abandonnait ma sœur sur place. Espérons qu'il n'avait pas été méchant avec elle, sinon, il aurait affaires à moi. On touche pas à la famille, c'est bien connu. Il était temps pour moi de me mettre à la chasse.

Laissant dans un coin de mon esprit Etoile Fauve qui devait sûrement me surveiller, je me mettais en action. Je reniflais les environs, envahissant ma truffe avec de nombreuses odeurs propres au territoire de mon rival. C'était bien la première fois que je me retrouvais où j'étais. Je souriais doucement avant de repérer ce que je cherchais, une cible. Je jetais mon dévolu sur un mulot qui passé dans le coin. Pas de chance pour lui, il était tombé sur un grand nombre de félins. Je le poursuivais pendant plusieurs longueurs de queue avant de le coincer dans un coin et de l'achever sans attendre. Je remerciais ensuite les ancêtres et mère nature pour m'avoir donner cette proie avant de l'enterrer.

A force de s'affairer à la tâche, le matou avait l'impression d'avoir des échardes entre les dents et il commençait à avoir le dos endolori par les missions et impératifs donnés. Ah.. qu'est-ce qu'il commençait à regretter de ne pas être allé chasser avec les autres... Même si voir les autres chasser sur ses terres était un supplice, il ne serait pas là à lever la patte et ramasser de pauvres bouts de bois. D'accord, les félins de l'autre Clan l'ennuyait catégoriquement, mais il devait bien l'avouer : ils étaient d'une grande aide même si ils nuisait aux Terres, les pourrissait même. Mais le travail aurait duré bien plus longtemps sans renforts nécessaires, le lieutenant savait qu'il n'aurait pas été capable de rester calmer, malgré sa vivacité d'esprit et son mental d'acier. Après tout, il avait parfois l'impression de se retrouver face à des buses aux cerveaux de moineaux.

Lâchant un léger soupir, sa queue ondule calmement derrière lui tandis qu'il attrape de nouveaux débris. En se retournant, il remarque un félin sombre stoïque qui semblait le fixer. Le brun plissa des yeux, surpris par l'acte du félin, mais ne s'en préoccupa pas afin de préserver ses nerfs. Bouge ton cul et ne t'avise surtout pas de me parler. Si il avait été averti qu'un cancrelat pareil était dans la même zone que lui, le lieutenant aurait rebroussé chemin autre part et même l'aurait évité superbement. Quelques branches dans la bouche, il s'écarte alors du félin pour déposer ce qu'il avait dans la gueule avec le reste à vive allure. Mais une présence le fait ralentir légèrement : le fameux matou sombre s'était mis à le suivre. Serrant les crocs, le lieutenant cacha son mépris, par respect pour son meneur et éviter de créer un conflit dans des temps pareils. Déposant sa charge, il s'apprêtait à repartir lorsqu'une voix l'arrêta.

Un pâle sourire naquit sur son museau et il se tourna avec lenteur vers le félin, respirant calmement pour éviter de s'énerver. Lorsqu'il croisa le regard du félin adverse, il lui lança un sourire plus grand, voulant paraître amical et reposé. Ce n'était pas le moment de faire n'importe quoi avec ce nuisible, son Clan était fort et ils n'étaient pas des brutes. Autant faire croire aux autres qu'on est amical pour leur sauter dessus ensuite. La question le surpris légèrement et un voile d'étonnement s'était glissé dans ses yeux ambrés-verts.

- C'est bien moi.

Sa réponse était forte tandis qu'il redressait un peu la tête, prêtant une allure de lieutenant qu'il adorait adopter. Il émit un sourire amical et réconfortant tandis qu'il inclinait sa tête légèrement sur le côté.

- Et toi..hm.. qui es-tu ?

[Désolé Petite Lune, je ne savais pas si tu t'adressais à nous : si jamais c'était le cas, envoie-moi un mp et je t'ajoute à la fin de mon Rp ]

Cette partie de chasse devenait bien longue. L'apprentie avait enfin décidé de me lâcher la grappe ; je pouvais repartir à mon boulot. Je regarde autour de moi et ne retrouve pas la meneuse blanche adverse. Je fronce les sourcils me disant qu'il était inadmissible que celle ci chasse sans que je garde un œil sur elle. Je grimpe à un arbre et, filant de branche en branche, la rattrape bien vite. Ce territoire était le mien, je le connaissais sur le bout des griffes. Personne ne pouvait me semer ici, encore moins la chef du Clan des Flammes. Je la vois alors enterrer sa proie. Je bondis de ma branche et atterrit à quelques longueurs de queues de souris d'elle. J'incline la tête et appuie ce geste de paroles simples :

« Belle proie. »

Je reste minimaliste dans mon remerciement je ne compte pas non plus lui lécher la joue et sautiller de pur bonheur avec elle. Je renifle et repère une troisième proie, encore et toujours. Je me tapie juste devant la meneuse et d'une ondulation de queue je lui intime de ne pas faire de bruit. Je me laisse glisser sur le sol, m'approchant doucement mais sûrement de cette proie volante. Elle ne bouge plus, elle m'a sans doute repéré. Je bondis et lui attrape l'extrémité de l'aile. Je l'achève très vite et ne prend pas la peine de l'enterrer.

« C'était moins une. Nous allons rentrer, nous avons déjà 3 proies, nous en attraperons une en route et je pense que l'autre groupe en aura quelques unes aussi. Il est l'heure de retourner au point de rendez-vous en plus. »

Le lieutenant qui affirma son identité ne semblait pas vraiment enclin à discuter. Son ton était un peu bourru et Cœur de Roc n’avait pu manquer sa technique pour l’éviter. Ce fut donc avec beaucoup de surprise qu’il avisa le grand sourire d’Horizon Brumeux quand il lui retourna la question. Un peu surpris le matou s’essaya à lui rendre sa sympathie avant de se rappeler que le félin était un boiseux. Ravalant son sourire, il fit rouler ses muscles sous sa pelisse et répondit d’un ton froid et dur :

- Cœur de Roc, je suis un guerrier des Flammes, mais ça je pense que tu l’avais deviné…

Il continua à avancer aux côté du lieutenant, s’imposant une marche de vétéran, de guerrier aguerri pour paraitre crédible. Il avança vers l’amas de branches qui faisait vraiment pitié à voir. Partout les félins se mettaient au travail mais avec aucune coalition. Chacun travaillait dans son coin, flammeux ensemble et boiseux ensemble, mais l’énergie générale était bêtement perdue. En effet ce manque de communication rendait le travail fourni bien moins productif. Le matou sentit ses poils se dresser et aboya :

- Ecoutez-moi ! Je sais que vous n’êtes pas vraiment ravi de travailler ensemble, je ne le suis pas plus que vous, mais si vous, boiseux, voulez que nous rentrions chez nous rapidement, ce que nous voulons également,  il faut que cette tanière soit réparée au plus vite. Alors faites des groupes, chacun sa tâche et vous serez plus productif !

Il redressa le menton devant les regards qui pour certains le fusillaient pour d’autres l’interrogeaient. Il lui fallut un moment pour comprendre qu’il se trouvait à côté de l’unique figure de pouvoir, l’unique lieutenant alors que les chefs étaient absents, et qu’il aurait dû laisser Horizon Brumeux parler. Mais au lieu de se retirer tête basse pour laisser le boiseux continuer, il se tourna vers lui, le regard fier et enflammé, lui retournant enfin son sourire.

Comme tout les guerriers, je n'avais pas été très contente de voir les Flammeux arrivaient dans mon camp, près de la pouponnière et des petits.. Etant mère, je ne voulais pas voir mes ennemis proche de mes enfants.. Mais il ne fallait pas se voiler la face, on avait besoin d'eux pour tout ranger. Et devoir un truc à nos rivaux étaient vraiment insupportable mais un mal nécessaire pour pouvoir retrouver un quotidien normal. Malheureusement, beaucoup de guerriers ne comprenaient pas le geste du meneur qui était pourtant anti-Flammeux. Si même lui consentait à quérir l'aide des voisins c'est que c'était grave et nécessaire ? Mais ces pas tout les guerriers qui pensent cela.. Ils y voient de la faiblesse de jugement.

La journée était déjà bien entamé et malgré les tensions qui régnait, il n'y avait pas eu d'accident notable. Des petits accrochages sans poursuite. Etoile Fauve comme Etoile Arctique avaient donné leur instruction.. Mais les membres des deux clans y voyaient certaines libertés. Même Horizon Brumeux était hostile envers les Flammeux.. Alors que le lieutenant pourrait donner l'exemple non ?

Les deux meneurs avait quitté le camp avec une apprentie des Flammes et plusieurs autres guerriers des deux clans. Quant à moi, j'étais restée près des guerriers considérés comme sang-chaud. Essayant de calmer le jeu. Mais en voyant Horizon Brumeux s'approcher d'un Flammeux. Je pouvais décemment voir la tournure des événements. Je bondissais pour les rejoindre avant de me faire couper la route par Petite Lune qui se promenait nonchalamment au milieu des ennemis et des guerriers en action. Elle lançait même un 'bonjour' aux deux guerriers en train de se disputer. Je me postais à côté de la petite, lui répondant :

"-Bonjour Petite Lune.. Dis moi, tu devrais pas rester dans la pouponnière toi ?"

Je lui faisais un petit sourire, tapotant sa tête avec ma patte avant. Le guerrier des Flammes répondait au lieutenant Boiseux, n'ayant pas remarquer ma présence :

"-Ecoutez-moi ! Je sais que vous n’êtes pas vraiment ravi de travailler ensemble, je ne le suis pas plus que vous, mais si vous, boiseux, voulez que nous rentrions chez nous rapidement, ce que nous voulons également,  il faut que cette tanière soit réparée au plus vite. Alors faites des groupes, chacun sa tâche et vous serez plus productif !"

Je m'avançais donc, laissant un instant Petite Lune seule. Je me postais entre les deux mâles pour appuyer les paroles du guerrier ennemi :

"-Sans vouloir te manquer de respect Horizon Brumeux, je pense que le Flammeux a raison.. On devrait se bouger pour qu'ils puissent partir au plus vite. Moi même, les voir ici me gène, mais il faut avouer que cette tanière ne va pas se remonter toute seule. Je prends le guerrier avec moi et faites d'autres groupes mixtes ou pas. A vous de voir."

Je faisais par la suite un hochement de tête polie au meneur avant d'entraîner le guerrier rival avec un peu de force. Il pourra m'en vouloir plus tard si ça lui fait plaisir. Mais j'ai bien envie d’honorer les paroles d'Etoile Fauve et je suis sûre que ce guerrier s'en voudrait de ne pas faire de même pour sa meneuse.

HRP:

Je m'apprêtais à repartir en chasse, mais j'étais bien vite interrompu par la venue d'Etoile Fauve. Quand je vous disais qu'il était derrière moi celui là.. Ce n'était pas que de la psychose de ma part. Le meneur me faisait un geste poli, me félicitant de ma prise de manière sobre. Le voir si gentil avec moi commençait à me perturber. C'était pas vraiment naturel de sa part.. J'avais l'impression qu'il était né pour me haïr.. Donc, en plus de me perturber, ses actions étaient aussi intrigante et irritante. Mais je n'allais pas lui dire que notre dynamique de 'je t'aime moi non plus' me manque. Ce serait lui donnait raison et ce n'est pas du tout ce que je voulais. Sans compter que je voyais déjà un sourire de satisfaction se dessinait sur son visage quand je prononcerais la moindre parole.

Je ne réagissais pas en parole, me contentant de faire un hochement de tête des plus classiques. Le meneur me faisait aussitôt signe de me taire. Je le regardais, avançant en position de chasseur avant de lever les yeux au ciel. On aurait dit qu'il faisait ça pour me montrer qu'il était le plus fort sur ces terres mais ça, c'était peut être mon imagination.. Ou une exagération. Après avoir attrapé ce pauvre oiseau, il revenait vers moi et m'annoncer la marche à suivre :

"-C'était moins une. Nous allons rentrer, nous avons déjà 3 proies, nous en attraperons une en route et je pense que l'autre groupe en aura quelques unes aussi. Il est l'heure de retourner au point de rendez-vous en plus."

Tout comme sa précédente réplique, je me contentais d'hocher la tête. Récupérant par la même occasion ma petite proie que je venais tout juste d'enterrer. Une fois le mulot en bouche, je rejoignais le meneur rival, le suivant comme si j'étais l'un de ses subalternes. Et ça.. Ça devait lui faire bien plaisir.

Le lieutenant plissa légèrement les yeux, s'assurant d'une dernière chose. Il avait cru voir des lueurs de sympathie dans les prunelles du guerrier des flammes, chose qui étonnait d'abord le guerrier brun. Puisqu'en effet, il ne s'attendait pas à ceci, malgré le sourire qu'il avait donné au guerrier ennemi. Un sourire engendré par la politesse, pas pour faire ami-ami avec des gens tel que ce minable des flammes. Il avait d'autres choses à faire, principalement pour qu'ils dégagent le plus rapidement possible. Mais il sembla soudainement reprendre conscience de l'événement et le lieutenant regardait dès à présent le sourire du matou s'évanouir. Pour son plus grand plaisir. C'est ça, c'est ça. Ravale ton sourire d'idiot. C'est pas comme ça que ça marche ici. Mais il n'en montra rien, camouflant son énervement derrière ce masque de sympathie qu'il avait adopté.

Coeur de Roc, le fameux, se présente donc. Poli et courtois, le matou hoche la tête légèrement, opinant, comme s'il voulait retenir le nom de celui-ci. Réellement, il s'en fichait, mais ce dernier imposait sa présence au brun, si bien qu'il se devait de faire des efforts pour éviter une nouvelle guerre et cela, au plein milieu du campement. Frustré, il reste près du guerrier des Flammes dans un silence respectueux. Habituellement, il aimait rencontrer les personnes pour mieux les analyser, il l'aurait probablement fait dans d'autres conditions. Le regardant du coin de l'oeil, il fut surpris d'y voir un matou se pavanant à ses côtés comme..un égal. Ce fameux matou n'était pourtant qu'un guerrier, de quel droit se pavanait-il ainsi à ses côtés ? Horizon Brumeux était, pour le moment, la plus puissante personne dans ce camps et il osait faire ceci ? Mais le brun n'était pas au bout de ses surprises : son masque de sympathie tomba lorsque le guerrier ennemi décida de donner des ordres à ses guerriers et cela sous le regard du lieutenant. Dévoilant ainsi un visage froid et sec.

Oh, le lieutenant était connu pour être bourru, bon nombres de félins savait qu'il ne fallait pas contester ses ordres au risque de vexer celui-ci et de s'en faire un ennemi. Il faillit mourir trois fois lorsqu'il entendit la voix impure donner des ordres. Comment osait-il ? C'était d'un irrespect, il en était si affligé ! Et voilà que le cancrelat osait lui renvoyer un sourire ! Le lieutenant se permit alors de lui envoyer un regard sombre et s'apprêtait à lui sauter dessus  pour lui montrer qu'il était faible. C'est moi le plus fort, lui est faible. Qu'il aille crever !

Mais il se retient en entendant la voix angélique et si..parfaite de Mésange Bleue. Ce simple échange suffit à adoucir le lieutenant qui reprit tant bien que mal un sourire crispé pour ne plus paraître en colère. Il les laissa ainsi s'éloigner, jurant dans sa barbe tandis qu'il s'apprêtait à travailler de nouveau seul.

Le regard rivé encore sur ce matou idiot et parfaitement con, le brun le regarda s'avancer, la mâchoire fermement serré. C'est ça, c'est ça. T'as de la chance que la minette t'ai sauvé, crois-moi. Il sentit un rictus mauvais s'attarder sur son visage, furieux envers ce Coeur de Roc. Et croyez-le ou non, il compte bien se souvenir de son nom, dès à présent. T'inquiète pas, on se retrouvera, Coeur de Roc.

C’était prévisible. Sans meneur pour maintenir l’ordre et la paix entre les deux clans, les guerriers avaient commencé à se chamailler comme des chatons. Ils étaient tellement occupés par leur dispute pour savoir qui avait raison, qu’aucun ne répondit à mon appel. Aucun sauf Mésange Bleue:

« Bonjour Petite Lune. Dis-moi, tu ne devrais pas rester dans la pouponnière toi? »

miaula la guerrière avant de me tapoter la tête avec sa queue.

Je n’eus pas le temps de lui répondre car elle s’éloignait déjà vers deux guerriers, la source du conflit. Même moi, un simple chaton, je sais que ce n’est vraiment pas le bon moment pour une dispute, mais comme je ne peux pas les voir, je n’arrive plus à les distinguer à cause de leur vas et vient dans le camp et que leurs odeurs se sont mélangées; que puis-je faire de plus à part rester planté là à rien faire? Retourner à la pouponnière comme me l’a conseillé Mésange Bleue? Pas question. On étouffe à l’intérieur et je désire me rendre utile aux Clans.

Alors que la guerrière s’éloigne avec un guerrier, je m’approche de Horizon Brumeux; le lieutenant de mon clan à en juger par l’odeur que je perçois enfin. En arrivant à sa hauteur, je trébuche sur une brindille et me relève aussitôt en demandant:

« Je peux faire quelque chose pour me rendre utile? »

Le lieutenant ne sembla pas ravi de l’intervention du flammeux à en juger par sa figure froide et renfermée. Ses yeux étaient meurtriers prêt à découper en morceaux Cœur de Roc. Le matou bagarreur se serait bien jaugé à Horizon Brumeux en l’affrontant mais une guerrière boiseuse arriva à temps avant qu’il ne commette une sacrée erreur.

- Sans vouloir te manquer de respect Horizon Brumeux, je pense que le Flammeux a raison.. On devrait se bouger pour qu'ils puissent partir au plus vite. Moi même, les voir ici me gène, mais il faut avouer que cette tanière ne va pas se remonter toute seule. Je prends le guerrier avec moi et faites d'autres groupes mixtes ou pas. A vous de voir.

Cœur de Roc sourit, voilà de quoi mettre le lieutenant dans tous ses états. Le matou brun hocha légèrement la tête vers la femelle qui venait de faire interruption et la suivit, laissant Horizon Brumeux seul dans ses méditations meurtrières. Il fit demi-tour en passant juste devant lui et en laissant passer sa queue sur son nez avec un peu d’arrogance.

Il suivit la guerrière qui l’amenait il ne savait trop où, finalement il s’arrêta et éleva la voix :

- On devrait peut-être trouver du nouveau bois, non ? Beaucoup de branches ont été cassées et sont à présent inutilisables.

Il essayait de se faire le plus courtois possible pour faire bonne figure et faire passer Horizon Brumeux pour le rabat-joie de l’histoire. Et puis avec l’âge il apprenait à se calmer, il fallait faire des efforts et ne pas laisser cours trop souvent à sa colère. Un tour dans la forêt ne lui ferait pas de mal pour se calmer, il aurait surement, en rentrant, moins envie d’estropier les boiseux.