Allons chasser ! [PV Mésange Bleue & Phœnix Ardent]

L'épisode douloureux de l'effondrement de la tanière des guerriers faisait à présent parti du passé. Les chats du Clan des Flammes nous avaient donné un coup de patte pour la reconstruiction, ce qui leur avait permis d'effectuer les réparations plus rapidement. Cependant, Phœnix Ardent craignait sans cesse de devoir leur être redevable... Malgré tout, il fallait que son Clan reprenne des forces, c'est pourquoi Etoile du Fauve avait organisé une patrouille de chasse à l'aube.

Ne parvenant pas à fermer l'oeil de la nuit, le matou avait fait face à sa solitude sous le regard protecteur. Il cogitait sur un peu tout et rien à la fois. Il ressassait des épisodes du passé, comme son apprentissage. Puis il en venait à sa condition actuelle : sans apprenti. Il trépignait d'impatience de pouvoir à nouveau enseigner. Il avait tant de choses à partager et à apprendre ! Il le sentait, le poids du regard de son père posé sur lui. Tout ce qu'il faisait, c'était dans le but de le rendre fier. Ce matou si exigent mais pourtant si juste...

A l'apparition des premières couleures violettes dans le ciel nocture, il s'était alors dirigé vers la nouvelle tanière des guerriers afin de réveiller sa partenaire de patrouille : Mésange Bleue.

« - Mésange Bleue, murmura-t-il en la poussant délicatement du bout du museau. C'est l'heure d'aller chasser. Je t'attends à l'entrée du Camp.»

Le signal donné, il s'en allait en direction de la sortie, sans pour autant la franchir. Mésange Bleue était une chatte courtoise qu'il appréciait. Cela faisait très longtemps qu'il n'était pas parti en patrouille de chasse en sa compagnie. C'était l'occasion de se parler davantage qu'au Camp. En parlant du Camp, il n'avait rien mangé depuis la veille. Cependant, ses préoccupations l'empêchaient de se rendre compte de la faim qui lui tenaillait l'estomac.

J'étais fatiguée et aurais voulu dormir plus longuement.. Mais l'appel de Phoenix Ardent me ramenait bien vite à la réalité. J'étais de patrouille ce matin. J'ouvrais un œil, voyant à peine l'aube dans le ciel. Je cherchais le guerrier du regard sans l’apercevoir. Il m'attendait sûrement à l'entrée du camp. A moitié endormie, je n'avais pas entendu toute sa tirade. Je me levais donc, m'étirant longuement avant de sortir de la tanière. Je me dirigeais vers la pile de gibier, vérifiant son niveau avant de prendre la plus petite proie du tas. La faim me tiraillait tant que je devais la combler. D'habitude, je mange après la chasse mais là, si je n'avais rien dans l'estomac j'allais y penser toute la matinée et cela réduirait mes performances de chasse.

Une fois mon rapide repas fini, j'enterrais les restes aussi vite que je l'avais avalé. Je me léchais les babines dans l'espoir de trouver un morceau oublié. Je me dirigeais ensuite vers Phoenix Ardent qui se trouvait à l'entrée du camp. Je le saluais avant de m'excuser pour le retard.

Mésange Bleue avait fini par émerger de la tanière des guerriers, puis avait fait un petit détour jusqu'à la pile de gibier datant de la veille. Gibier... Avait-il faim ? Oui, ses gargouillis le lui indiquaient clairement. Est-ce qu'il voulait prendre le temps d'aller se rassasier avant sa partie de chasse ? Non, il mangerait lorsque son devoir serait accompli. Il allait donc patienter jusqu'à ce que sa partenaire aurait fini de manger, puis ils pourraient enfin sortir du camp. Il n'eut pas long à attendre car la femelle s'était efforcée d'engloutir son petit déjeuner le plus rapidement possible. Elle avait finalement été enterrer les ossements à la va-vite avant de venir rejoindre le rouquin, toujours assis devant la sortie. Bien, ils pouvaient partir.

Phœnix Ardent s'engageait en premier vers l'extérieur du camp et commençait à trottiner d'un pas assuré vers le chemin des feuilles. De là-bas, ils pourraient choisir vers quelle partie de la forêt ils iraient chasser. Le type de gibier lui importait peu. Qu'ils chassent des souris, des lapins, des musaraignes ou des écureuils, soit. Tant qu'il pouvait se dégourdir les pattes, tout lui convenait ! Il décida alors de laisser le choix à sa partenaire de chasse.

« - Tu as une préférence pour le lieu de chasse ? »

Sans lâcher plus de mot que cela, je m'étais mis à ses côtés. Nous restons ainsi peu de temps avant de sortir du camp. Je laissais le jeune guerrier passait devant moi avant de m'engouffrer à mon tour dans le tunnel d'ajoncs pour rejoindre la sortie. Nous nous dirigeons vers le chemin des feuilles. Bien qu'étant la plus âgée de nous deux et en général guide de patrouille, je le laissais menée la danse. Je restais derrière lui. Ralentissant un peu, il me demandait si j'avais une préférence pour le lieu de chasse. Je l'avais rejoint en quelques foulées avant d'hausser les épaules et de lui dire que non. Je me moquais bien du lieu de chasse et comme lui aussi semblait en avoir que faire. Je soulageais notre fardeau en pointant une direction de la patte avant d'indiquer qu'il s'agissait de notre lieu de chasse. Avant de me diriger vers ce dit lieu de chasse, je me tournais vers mon partenaire pour lui demander si cela lui posait problème.