il ne pas mettre tous les chatons dans le même panier || ft. Petit Bleuet

Il s’ennuyait fort, le petit chaton, enfermé dans cette pouponnière. Rejeté par sa première sœur qui clamait qu’elle avait autre chose à faire que de jouer avec lui et de même avec la deuxième qui préférait dormir plutôt que de bouger, Petit Aconit s’était retrouvé bien seul. Et pas de maman Echo dans son champ de vision… La veine…

Le noiraud soupira et roula sur le côté, exposant son ventre si fragile à l’air libre mais ça n’avait pas d’importance, il n’y avait personne pour lui sauter dessus. Quoique… Si ses sœurs et sa mère n’étaient pas là, il y avait les autres chatons ! Prit d’un nouveau regain d’énergie, il se redressa, la tête bien droite et les yeux recherchant sa ou son potentiel camarade de jeu. Et dehors, devant la pouponnière, il remarqua la silhouette de Petit Bleuet. Il se campa au sol et remua du derrière pour prendre son élan et tel une sauterelle il bondit sur la chatonne au poil de crème.

« ATTRAPÉE ! Tu joues avec moiiii ? »

Il se releva et décida quand même de se présenter, peut-être qu’elle ne le connaissait pas ?

« Moi c’est Petit Aconit ! Petite Corneille et Petite Ophrys veulent pas jouer avec moi… »

La demande peut être un peu invasive de Petit Aconit n’eut pas l’effet escompté espéré par le noiraud. Voilà que ladite Petit Bleuet le repoussait ! Mais il en fallait plus pour décourager le petit. Il s’approcha d’elle et avec ses grands yeux verts, son habituel flot de question et de dialogue reprit le dessus.

« Mais pourquoi tu aimes pas Corneille ? Des fois elle me fait mal mais maman Echo la fâche alors après elle fait plus mal ! Peut-être que tu devrais demander à maman Echo pour pas qu’elle te fasse mal ! »

« Et puis pourquoi tu veux pas jouer avec moi ? Moi je suis pas Corneille, moi je suis Petit Aconit ! »

Et comme il ne pouvait pas s’en empêcher, il tourna autours de Petit Bleuet en sautillant à reculons, ce qui renforçait la voix stridente du noiraud.

« Joues avec moi ! Joues avec moi ! Joues avec moi ! »

A force de tourner comme il le faisait, Petit Aconit finit par se prendre les pattes les unes dans les autres et il glissa au sol. Mais toujours aussi décidé à vouloir trouver un camarade de jeu et surtout qu’il avait Petit Bleuet devant lui, il roula au sol jusque devant ses pattes et lui en donna amicalement.

« S’il te plaîîîîîît… ! »

« Non, je ne veux pas jouer ! Petite Corneille est ta sœur ! En plus, si elle voit que je joue avec toi, elle va sûrement te faire encore plus mal ! »

« Et alors ? Des fois je lui mets la misère à Petite Corneille ! Même que des fois elle crie pour que j’arrête ! Et elle me fait pas peur d’abord, c’est rien qu’une Vielle Corneille Boiteuse ! UNE VCB ! »

Les paroles du chaton étaient peut-être bien fausses, car Petit Aconit gagnait rarement contre sa terrible sœur. Elle était impitoyable il faut dire… MAIS ! Ça n’empêchait pas le noiraud de retourner à la charge. De toute façon il arriverait bien à la battre un jour et elle serait bien obligée de reconnaître sa défaite ! Soudain, une idée fit tilt dans son esprit et les souvenirs émergèrent, datant de quelques jours à peine : un affrontement entre sa sœur et Petit Bleuet. C’est pour ça qu’elle voulait pas jouer avec lui ? Mais il connaissait pleins de cachettes supra-giga-méga géniales dans le camp !!! Et Petit Bleuet commençait sans doute à céder aux demandes d‘Aconit lorsqu’elle soupira longuement.

« Si tu veux on peut jouer à cache-cache à l’autre bout du camp ! Même Petite Corneille peut pas nous trouver, elle arrive jamais à me trouver d’abord ! Je suis trop fort au cache-cache. Et toi t’es forte ? »