Patte Lumineuse de retour sur ses terres natales... pour le meilleur et pour le pire |Harfy & tous les flammeux qui le souhaitent

Le grand jour était arrivé. Summum de mon apprentissage. J'en avais vu des vertes et des pas-mûres. De nombreux changements avaient secoué la Confrérie mais je n'avais pas perdu mon objectif de vue. Oh non, jamais. Et tout était fin prêt.
Mon dernier jour dans la Confrérie touchait à sa fin. Je voulais passer ces derniers instants avec mon amie si chère, Démon Dansant. Elle était devenue une magnifique femelle, et ses techniques dépassaient de loin les miennes dorénavant. Une bataille avec elle, et c'était moi maintenant qui perdait.
Je la laissais et sortis du camp. A partir de maintenant, je n'avais plus de nom. Je n'étais qu'une pauvre gamine retenue prisonnière par un abruti de chat de ville. Je m'en allais justement le rejoindre pour renforcer mon alibi. D'abord je devais quitter les odeurs de la Confrérie. Se rouler dans de la boue puis dans des jardins aux herbes odorantes de la ville. J'atteignis le point de rendez-vous au pas de course la ville où Zaro m'attendait.
Une grimace de dégoût se peignit sur mon visage. Sérieux, il puait. Et pourtant on s'y connaissait en puanteur dans la tribu. On l'avait bien trouvé cet abruti de première. Son odeur allait me coller à la peau pour un bout de temps. Son regard prédateur et malsain était dirigé sur moi, insistant. Bah ouais, ça il aimait avoir une demoiselle en compagnie. Encore heureux que cela ne devait être que pour une semaine.

Jour 1

Il ne retenait pas ses coups. Je devais apparaître le plus misérable possible. Son visage fou était à l'extase lorsqu'il m'ordonnait d'accomplir des tâches ingrates. Oh oui, il aimait ordonner. Mais je savais que je n'avais qu'à me défendre et il allait couiner et vouloir retourner chez les jupons de sa mère.

Jour 2

Il me saoule celui-là. Avec mon entraînement intensif, il n'était pas bien dur d'encaisser ses coups. Mais ce n'était pas dans le programme qu'il se fiche de moi ainsi. Avait-il oublié qui j'étais? Croyait-il vraiment que MOI, j'allais lui faire sa toilette? Déjà que je devais pas faire la mienne, fallait pas exagérer.

Jour 3

Il m'a présenté à des camarades. Faudra les tenir à l'oeil ceux-là, ils ne sont pas dans notre plan. Mais Zaro a bien respecté notre alibi et m'a présenté comme sa prisonnière depuis mon enfance et a réussi à faire taire leurs questionnements.

Jour 4

Aujourd'hui, Zaro a dépassé les bornes. Je lui ai flanqué une correction qu'il n'est pas prêt d'oublier. Etrangement, j'ai vraiment mal partout. Et le regarder manger alors que je n'en avais pas le droit commence à me peser. Surtout qu'il fait bien exprès d'en mettre de partout. Heureusement que ma physiologie me permet de tenir une semaine sans manger. Je ne me pensais pas aussi faible. Comment pouvais-je me morfondre ainsi? J'approchais de mon but. Chaque jour était une victoire.

Jour 5

Plus que deux jours avant ma "fuite". Ainsi, je commence aujourd'hui à ne plus boire. Mes côtes ressortent. Mes coussinets sont brûlés par le béton. Je ne m'étais pas préparée à ça, qu'est ce que cela faisait mal. Mais le délice de bientôt rencontrer ma mère me faisait surmonter toutes les épreuves possibles.

Jour 6

Mes plaies ne cicatrisent bien évidemment pas, et vu où je traîne, j'ai l'impression qu'elles vont s'infecter. Ce serait bête d'en mourir tout de même. Mais je ne vais pas arrêter mon plan pour ça.
J'avais oublié à quel point la soif pouvait se faire ressentir. J'avais la gorge totalement sèche. Cependant, demain, à l'aube, je partirais. Libération et bonheur.
L'objectif est d'abord de courir à travers la ville pour y laisser mon odeur si jamais le clan des flammes avait encore des doutes. J'avais étudié mon itinéraire avec une attention soutenue. Une jeune chatte qui venait d'endurer les pires traumatismes, pourquoi irait-elle chez les flammes n'est-ce-pas ? J'allais avoir une trajectoire très floue, il était clair que "je n'avais pas mes moyens lors de cette traversée, et que je courais le plus loin possible de la ville".
Malgré mes souffrances physiques, mon cerveau tournait à cent à l'heure. Mon échéance s'approchait...

Jour 7

L'aube. Je profitai du sommeil profond de Zaro pour l'assommer. Il n'était pas au courant de ce détail, mais, passons, il comprendrait. Je m'enfuis alors et me mis à courir. A courir toujours plus loin, toujours plus vite. Je forçai ma respiration à se faire saccadée - absolument pas pratique pour une course d'endurance que je m'apprêtais à faire -. Et je courus, courus courus.

Les paysages défilaient. Le manque de nourriture m'avait enlevé des forces considérables et mon état physique dégradé avait diminué mon endurance. Et la soif... Je manquais de tourner de l'oeil par moment. L'adrénaline que j'aurais du ressentir lors de cette "fuite" me manquait cruellement. Ce qui me portait c'était mon avenir prochain dans ce clan d'impies.

Chaque pas était un supplice. J'avais cette impression désagréable d'être une pauvre gamine sans aucune expérience ni entraînement, faible. Continuer de courir m'était impossible... J'avais pourtant passé ma vie à m'y préparer... Etait-ce les "infections" que je suspectais qui me rendaient si... mauvaise.

Me voilà qui marchait difficilement. Tour à tour un voile blanc puis noir m'aveuglait. Je n'étais plus que douleur, et ma conscience m'avait quitté. Seuls des mécanismes acquis par mon entraînement permettaient à mon corps d'atteindre la frontière des flammes... D'avancer un peu... de voir des silhouettes... et de m'effondrer au sol.

Spoiler:

Le jour c'était une nouvelle fois levée sans indifférence face à la perte de deux des nôtres. Je soutenais ma mère, ma sœur adoptive et la lieutenante. Nous commencions tous à désespérer.. Cela faisait déjà un moment qu'on aurait du les retrouver. S'ils étaient vivant. En guise de soutien à la cause, je mettais porté volontaire. Je me retrouvais donc de bon matin au pied du promontoire, entouré de mon frère Nuage Blanc et de son mentor Vent des Dunes qui est aussi l'un des guerriers le plus proche de ma mère. Nous étions ensuite rejoint par Jolie Fleur. Pendant que les leaders nous expliquer rapidement les endroits où nous allions patrouiller en priorité, je jetais un regard inquiet vers Jolie Fleur.

Nous partions ensuite tout les quatre du camp. C'était l'une des dernières patrouilles avec autant de personnes mobilisées qui serait envoyé. J'avais l'envie de revenir victorieux. Nous restions un long moment silencieux. Même Vent des Dunes, le déconneur, ne trouvait rien à redire. Nous nous arrêtions en plein milieu du territoire. Vent des Dunes regardait Jolie Fleur puis moi avant d'annoncer :

"-Nous nous séparons ici. Vous prenez le flanc droit. Nuage Blanc et moi prenons le gauche. Bonne chance."

Après un signe de tête poli, il partaient tout les deux. Je les regardais s'enfuir au loin avant de tourner ma tête vers Jolie Fleur, attendant des instructions de sa part.

HRP Romy:

HRP 2:

Je laissais le temps filer, ne bronchant guère. Comment lui en vouloir de prendre du temps pour réfléchir ou se perdre dans ses pensées ? Elle avait perdu ses chatons, sans savoir ce qu'ils leur étaient arrivé. Je n'étais pas sans espoir mais j'étais réaliste. Nous avions peu de chance de les trouver. Sans oublier que nous étions la dernière grosse patrouille pour tenter de trouver un indice sur leurs disparitions..

Jolie Fleur se reprenait quelques peut. Nos regards se croisèrent, je pouvais ressentir la peine au fond de son cœur à travers ses yeux. Elle ordonnait ensuite :

"-Allons par là."

J'hochais la tête, ne trouvant aucun mot pour la rassurer ou la réconforter. Comme un lâche, je faisais que m'empresser de la suivre. Nous élançant, tous sens en alerte, dans la direction indiqué par ma tutrice. Je lui jetais un regard en coin à l'occasion pour m'assurer que mon aînée se portait le mieux qu'elle pouvait. C'est quand l'espoir s'échappant à chacun de nos pas me faisait que nous allions à nouveau revenir bredouille qu'un petit miracle opérait. Une boule de poil se dessinait à l'horizon. Jolie Fleur et moi échangions un regard. Nous avancions vers celle boule de poil inerte. La taille ne correspondait pas aux petits de Jolie Fleur.. Mais il fallait tout de même voir ce qu'il en retournait. Nous approchions de notre congénère. L'odeur d'une solitaire, une jeune féline. Je jetais un regard à Jolie Fleur avant de tapoter le flanc de la féline. Aucune réaction. Elle était mal en point. J'approchais mon oreille de sa bouche pour vérifier qu'elle respirait. C'était le cas. Je me tournais donc vers la guerrière, inquiet :

"-Je pense qu'on devrait la ramener au camp.. On a presque fini la zone. On pourra revenir une fois qu'on l'aura amené au guérisseur. Qu'en penses-tu ?"