Journée à conneries |Feat Nuage du Saule & Nuage Noir

Fin de matinée. Mon mentor m'avait enfin relâchée, après ses discours interminables, et ses leçons barbante. Je ne comptais plus le nombre de bâillement à m'en décrocher la mâchoire que j'avais pu subir, à cause d’Écorce de Chêne. Lieutenant ou pas, cela ne me faisait guère plus d'effet que de voir une mouche voler. Certes à cette heure je n'avais pas réellement été libérée, mais on m'avait expressément ordonné de faire les litières des anciens, en punition de mon absence totale d'écoute et d'attention. Mais déjà qu'il m'avait bien saoulé, je n'allais pas en plus faire cette tâche ingrate, de mon plein grès. Autant se faire pendre ! Ainsi, dès que son attention s'était portée ailleurs, je m'étais enfouie du camp. J'avais galopé un bon moment, savourant ma pseudo-liberté. J'étais, en ce jour des feuilles nouvelles, une boule comme qui dirait de frustration. Et la frustration, vous devez le savoir autant que moi, a besoin d'être extériorisée. Dans le cas échéant, elle se transforme en boule de colère, puis de haine, et les dégâts sont bien plus importants, voir même dramatiques.

C'est dans cet état d'esprit que j'atteignis la frontière. D'abord sans véritable but mis à part celui d'échapper aux chaînes et obligations, une autre idée avait peu à peu germée dans mon esprit. Je m'étais arrêtée pile à la limite entre le clan des bois et le mien. Observant aux alentours, je finis par remarquer une tâche noire au loin. Un grand sourire narquois se dessina sur mon visage. Je fis un pas en avant, puis en arrière. Puis deux pas en avant, un pas en arrière. J'augmentais ainsi l'amplitude de mes pas jusqu'à ce que l'autre se soit davantage rapproché. Arriva alors le summum de ma provocation matinale : je me laissai tomber complètement sur le sol, et m'étirai de tout mon long.
Oui, je me roulais dans l'herbe des terres ennemies, boiseuses, et ce, en pleine possession de mes moyens.

et en mode: