A la croisée des chemins [pv Harfy]

Écorce de Chêne grognait sous l'effort. Son épaule le faisait souffrir et un léger filet de sang s'en échappait mais le lieutenant faisait fi de la douleur. Il talonnait le ventre du renard, cherchant la peau sous l'épaisse fourrure fauve. Quelques instants plus tard, le poids du canidé roux se fit moins pesant et le guerrier gris put se relever et prendre deux grandes bouffées d'air. Étoile Arctique l'avait rejoint et avait prit le relais, laissant à Écorce de Chêne le temps de se relever. Le matou prit place aux côtés de la flammeuse blanche et distribua une pluie de coup au renard, griffes sorties. Le goupil semblait fatiguer, ses coups perdaient en vigueur et il reculait sous les assauts des deux chats.

« Encore quelques coups et ce renard filera la queue entre les pattes. Ne perdons pas le rythme, Etoile Arctique. »

Écorce de Chêne fit un immense bond pour atterrir lourdement sur leur adversaire. Il s'agrippa du mieux qu'il pu et plongea ses crocs dans la peau du renard, il fronça le nez, dégoutté par l'odeur acide que portait le canidé mais il ne devait pas lâcher. Le renard détourna son attention de la cheffe blanche pour tenter de déloger le matou gris agrippé à son dos.

« C'est le moment ! »

Spoiler:

Ecorce de Chêne semblait remarquer lui aussi la fatigue grandissante du renard vu qu'il m'informait que quelques coups suffisait à le renvoyer la queue entre les pattes. Comme il disait, nous devions pas perdre le rythme si nous voulons enfin sauver nos terres et clans. Ecorce de Chêne se jetait sur le goupil. Bien plus intéressait par son passager indésirable que moi, le lieutenant me disait qu'il fallait agir maintenant. J'hochais la tête avant de frapper le renard. Je le poussais et nous faisais tomber tout les trois. Le goupil se relevait plus vite que prévu.. Se retournant plus furieux que jamais. Bavant de rage, il se lançait sur nous. Je lançais une petite réplique alertant le guerrier Ténébreux du danger avant de le pousser sur le côté sans ménagement. Le renard me percutait donc seule. Le souffle court, je me retrouvais au sol, sonnée. Un filet de sang sortant de mon flanc et un autre de mon crâne.

Le renard se retournait ensuite vers Ecorce de Chêne. Mon regard à présent flou m'empêchait de voir la suite. Je restais à moitié consciente là, gisant au sol.

HRP:

Écorce de Chêne eut le souffle coupé lorsque Étoile Arctique les percuta pour rouler pattes et oreilles emmêlées un peu plus bas. Arrêtés par un trou caché entre les herbes, le lieutenant donna un puissant coup de patte arrières dans l'estomac du renard qui recula sous le choc. Son mouvement en arrière permit aux deux félins de se relever, prêt à contre-attaquer si le goupil venait à se jeter une nouvelle fois sur eux. Écorce de Chêne cligna des yeux pour chasser les gouttes de sang qui lui coulait dans les yeux et tituba légèrement ; et c'est à ce moment précis que le canidé roux décida de se jeter une nouvelle fois sur lui. Alors que le ténébreux pensait qu'il allait s'en sortir avec bien plus que quelques blessures à l'épaule, la trajectoire du renard fut interrompue par un éclair blanc.

« Merde .. ! » Le lieutenant pesta dans son poil.

La cheffe flammeuse percuta de plein fouet le goupil et fut renvoyée à quelques queue de renards de son adversaire. Écorce de Chêne grogna pour attirer l'attention et prit d'un accès d'adrénaline, l'imposant félin gris lui sauta à la gorge. Il fallait rapidement en finir pour ne pas que leur affrontement ne tourne à un véritable bain de sang. Les grognements enragés du renard se muèrent bientôt en des jappements de douleurs, qui s'agitait du mieux qu'il pouvait pour se débarrasser du parasite accroché à sa gorge. Écorce de Chêne héla du mieux qu'il pouvait son alliée blanche mais c'était difficile pour lui entre devoir éviter les mâchoires claquantes du renard, resté fermement attaché à son cou, surtout qu'il ne voyait rien la tête plongée dans le pelage roux à l'odeur écœurante.

« Arc..tiche...vite.. ! »

hrp:

J'étais dans le brouillard, fermant les yeux.. Les ouvrir me forçait à faire un grand effort. Je devais rester ainsi un petit moment avant de pouvoir être utile. Je devais faire un travail psychologique.. Tout était dans la tête, rien n'était réel. Je devais me relever et aider mon rival clanique.

J'entendais vaguement mon nom.. Ecorce de Chêne devait m'appeler. Je me forçais à ouvrir grand les yeux. Le lieutenant des Ténèbres se débattait avec le renard, évitant ses crocs. Il devait penser que j'étais plus en état de me battre.. Il ne s'intéressait plus du tout à moi. Après avoir prit une bonne inspiration, je me levais avec difficulté. Plusieurs grimaces se dessinaient sur mon visage. Je me mettais ensuite à courir dans leur direction, poussant le goupil de nouveau. Ce qui lui coupait la respiration, je lui assénais plusieurs coups de pattes rejoint par le lieutenant avant de le voir détaler. Il s'enfuyait comme un vaurien, oreilles baissées et queue entre les pattes. J'essuyais le filet de sang qui sortait de ma gueule avant de me tourner vers Ecorce de Chêne en souriant doucement. Je m'écroulais ensuite à terre. Mon flanc laissant une belle marre de sang se déversait sur le sol. Je grognais de douleur, n'arrivant pas à me relever.

HRP:

L'impact d’Étoile Arctique contre le renard fit tomber à la renverse le lieutenant, bien qu'il tint bon, toujours accroché à la gorge de leur adversaire. Sentant l'animal roux tomber à terre, Ecorce de Chêne se releva prestement mais ne pu s'empêcher de lâcher une grimace de douleur lorsqu'il posa sa patte à terre. Néanmoins, il n'en tint pas compte car c'était leur dernière chance de vaincre et il ne pouvait pas renoncer maintenant. Il fonça et plongea à nouveau ses crocs dans l'une des pattes du goupil. Prit d'un accès de force soudain et poussé par l'adrénaline, le mâle gris souleva brusquement l'animal pour le rabattre à terre violemment.

Battu, le renard se retira entre les couinements, les grognements et les regards noirs en boitillant à toute vitesse. S'il avait infligé de lourdes blessures aux deux félins, le canidé n'était pas en meilleure forme ; Écorce de Chêne avait laissé une profonde plaie sur la gorge d'où s'échappait un mince filet de sang et son ventre était couvert de griffures, couvrant son pelage blanc de teintes vermeilles. S'il arrivait à s'en sortir, il n'allait sûrement plus jamais traîner près des territoires des quatre clans. Écorce de Chêne le talonna sur quelques mètres et feula, histoire d'être sûr qu'il parte pour de bon.

Satisfait mais meurtri, le ténébreux retourna près de sa camarade temporaire en boitillant, la douleur le rappelant bien vite dans la réalité. Mais la cheffe flammeuse s'écroula au sol, son flanc devenu rouge l'abandonnant de façon traître. Le lieutenant s'approcha d'elle légèrement inquiet. Peu importe la différence de clan, un chat dans le besoin se devait d'être aidé.

~ ~ ~

Écorce de Chêne regardait le ciel, l'esprit vide de toute pensées. Il était assis aux côté d'une Étoile Arctique inconsciente mais couverte de toile d'araignée ; le lieutenant savait que les guérisseurs s'en servait pour stopper les hémorragies et couvrir les plaies et heureusement les rochers et les buissons d'ajonc en regorgeait en cette période. Il aurait très bien pu la laisser là mais le mâle gris en aurait eu gros sur la conscience. Alors qu'il regardait un oiseau pépier haut dans le ciel, il sentit un mouvement de la part de la femelle blanche.

« Etoile Arctique ? Comment te sens-tu ? »

hrp:

Je faisais quelques efforts pour me relever avant de soupirer douloureusement.. Je fermais lentement les yeux et sans vraiment m'en rendre compte, je me retrouvais dans le noir le plus complet. Je voyais la vision de mon défunt compagnon, ce qui m'arrachait une petite larme. Il posait sa truffe contre la mienne avant de me dire que mon heure n'était pas venue. Est ce que j'avais perdu une vie ? L'attitude rassurante du guerrier décédé me disait le contraire. Il se reculait ensuite, me disant de me relever et de me battre.

J'ouvrais les yeux d'un seul coup, bougeant une patte puis deux tout en creusant une grimace sur mon visage. J'entendais Ecorce de Chêne à mes côtés me demandait comment je me sentais. Je lui coulais un regard avant de voir qu'il avait pansé mes plaies par des toiles d'araignées. Elles étaient assez rougeâtre mais elle permettait d'arrêter les saignements. Je faisais un petit sourire avant de répondre au lieutenant rival :

"-Je m'en remettrais disons.."

J'attendais un instant avant de jouer des épaules pour me redresser. De ma position allongée, je me retrouvais à moitié assise. Dans un petit grognement, je finissais de bouger et d'enfin me retrouver dans la même position que mon rival. Je reprenais ensuite, avec gentillesse et sans honte :

"-Merci d'avoir soigné ça."

« Je m'en remettrais disons... »

Écorce de Chêne soupira, avec soulagement. Il s'en saurait voulu de mettre inutilement le Clan des Flammes sur le dos de son propre clan et ce pour une raison totalement absurde. Il la laissa se relever, pensant qu'elle prendrait mal qu'un lieutenant ennemi lui vienne à nouveau en aide.

« Merci d'avoir soigné ça. »

« Ce n'est pas grand chose. Il secoua la tête. Même si tu es d'un clan ennemi au mien, je n'aurais pas pu te laisser dans cette situation. On devrais te ramener chez toi, les guerriers de ton clan vont s'inquiéter si tu n'es pas encore rentrée. »

Le lieutenant se leva et grimaça lorsque sa patte avant toucha le sol, ensuite il s'approcha d’Étoile Arctique et lui offrit son épaule si elle voulait s'y appuyer. Écorce de Chêne regardait la direction qu'avait prit le renard blessé plus tôt et regarda les taches de sang formant le sillon du canidé avec satisfaction.

« Je te laisserais jusqu'à la frontière, je doute que tes guerriers soient heureux de me voir en ta compagnie, surtout aussi blessée. »

Le lieutenant répondait avec modestie que ce n'était rien et que même si nous étions ennemi, il n'aurait pas pu me laisser dans le besoin. Après cette partie bien noble, il poursuivait en affirmant que je devais rentrer auprès de mon clan pour que personne ne s'inquiète. Sur ses derniers mots, il se levait. Il grimaçait aussi, tout autant blessé que moi. Le lieutenant des Ténèbres s'approchait ensuite de moi, m'offrant son épaule. Je le remerciais du regard avant de me lever à mon tour.

Nous commencions à marcher quand Ecorce de Chêne m'informait la procédure qu'il avait en tête. Me laisser à la frontière pour éviter tout conflit.. C'est vrai qu'en voyant nos deux corps blessés, on pourrait croire que nous nous étions combattu l'un contre l'autre. Et que le lieutenant rival poussait l'humiliation de cette possible défaite en me raccompagnant au camp des perdants. En imaginant cela, je me mettais à doucement sourire.. Et cela me faisait penser à nos propres aptitudes physiques. Le Ténébreux était certes un bon combattant, mais je n'étais pas mal non plus.. Et je commençais à jauger nos forces en lorgnant le lieutenant. Réalisant par la suite que je n'avais pas parlé depuis le début du trajet, je m'empressais de corriger le tir, au moins pour répondre au lieutenant :

"-Oui.. Ce serait mieux en effet. Il faudra tout de même informer à nos clans la présence repoussée de ce renard. Libre à toi de divulguée mon nom ou le garder sous silence."

Le trajet se fit dans le silence le plus complet, les deux félins se soutenant l'un et l'autre. De temps à autres, le géant gris se voyait surprendre quelques coups d’œils de la part de la cheffe blanche mais il n'en tint pas compte. Tout ce qu'il souhaitait pour le moment, c'était rentrer au camps et se rouler en boule dans son nid. Mais il savait pertinemment qu'avant de pouvoir accéder à son souhait qu'il devait aller faire son rapport à Étoile du Lynx, écouter les quelques complaintes et questions des guerriers de son clan, éventuellement attribuer la prochaine patrouille et sûrement passer chez le guérisseur. La vie de chat n'était déjà pas de tout repos, celle d'un lieutenant l'était encore plus !
Ce fut Étoile Arctique qui brisa le silence en première, répondant à sa précédente proposition. Il hocha la tête.

« Je ne manquerais pas d'annoncer la fuite du renard mais je préfère garder secret ton nom. J'ignore si évoquer ton nom sera plus ou moins mal vu dans mon Clan, je dirais seulement qu'un chat étranger au clan m'a aidé à le repousser »

Parler en même temps que de marcher faisait passer le temps beaucoup plus vite qu'il ne le pensait. Les premiers marquages flammeux se faisaient sentir et ce même sans voir le début du territoire. Il s'arrêta et annonça son départ.

« Je préfère partir ici et ne pas être vu d'une de tes patrouilles, j'espère que tu comprendras. En tout cas, ce fut un honneur de te battre à tes côtés, ne serait-ce qu'un combat. Tu es redoutable combattante et j'ai apprécié chasser le renard avec toi. Si tu veux bien m'excuser.. »

Écorce de Chêne recula, et salua une dernière fois Étoile Arctique. In rebroussa chemin, quittant les abord du territoire flammeux pour la plaine ouverte des terres libres. Malgré sa patte blessée, il accéléra l'allure ; il passa bientôt du pas rapide à celles d'une course aux foulées longues et souples. Il grimaçait à chaque fois qu'il touchait terre mais à la force de sa volonté il serra seulement les dents. Le matou était déjà absent depuis trop longtemps et il ne voulait pas causer de soucis aux siens. En traçant sa route à travers les pelouses d'herbe haute, le matou s'éloigna du lieu du combat pour rejoindre ses propres terres.

HRP:

Le lieutenant hochait poliment la tête avant de m'annoncer qu'il préférait ne pas divulguer mon nom dans cet affaire. Il ne savait pas vraiment comment son clan pouvait réagir à l'entente de mon nom. Je pouvais le comprendre, j'hochais à mon tour la tête pour lui faire comprendre que je comprenais cela.

Par la suite, nous arrivions au abord de mon territoire. Ecorce de Chêne s'arrêtait, m'informant qu'il ne voulait pas avancer d'avantage pour ne croiser aucune patrouilles et donc ne pas éveiller des soupçons mal placé de la part des membres de mon clan. Il continuait en me disant que c'était un honneur de combattre à mes côtés, que j'étais une redoutable combattante et qu'il avait apprécié ce moment. Il prenait ensuite congé, me saluant une dernière fois avant de partir vers ses propres terres.

Je regardais sa silhouette filait au loin avant de prendre un profonde inspiration.. Mon périple n'était pas terminée.. Je devais encore claudiqué jusqu'au camp. Ne pas perdre la face devant mes guerriers. Je ne devais pas me faire aider comme Ecorce de Chêne avait pu le faire jusqu'à la frontière.

Prenant une démarche qui se voulait assurée et rassurante, je marchais jusqu'à mon camp. Passant la barrière de ronce avec la tête haute, j'appelais le rassemblement pour informer les Flammeux de la récente situation. Je ne donnais pas le nom de mon partenaire de combat, voulant garder secret son nom comme il le ferait pour le mien. Me disant qu'il serait plus simple ainsi. Une fois la foule séparait, je passais chez le guérisseur pour me faire soigner.