Comme un semblant de Patrouille ▬ Flamme Rousse.

Les responsabilités existent pour un guerrier et Cœur de Ronce a tendance à l’oublier. Hier soir, le lieutenant a donné l’ordre au guerrier brun de participer à la patrouille de l’aube avec Flamme Rousse et quelqu’un dont il a totalement oublié le nom. Par habitude, le guerrier ne se lève qu’avec le soleil mais ce matin, il est obligé de se lever à l’aube. Il se lève et soupire. Flamme Rousse est encore assoupi, il arrive à sa distance et lui donne un coup de patte - loin d’être amical - et lui dit :
« - Magne toi, on doit sortir. Plus vite on a finit, plus vite on se recouche. »
Totalement désagréable, le matou sort de la tanière en traînant des pattes envoyant de la poussière sur ses camarades et en tapant dans leurs queues. Énervé à l’idée d’être levé si tôt alors que ses camarades dorment, il ne se gêne pas à troubler leur sommeil.

Flamme Rousse avait prévu les patrouilles de l'Aube dès le lendemain soir. Fatigué et ne tenant presque plus sur ses pattes, il s'était permis une petite sieste avant de partir à la Patrouille. Il avait désigné deux chats pour partir avec lui : Un de ses camarades ainsi qu'un guerrier nommé Coeur de Ronce. Certains disaient de lui qu'il était si désagréable. Le rouquin avait préféré se faire son propre avis sur ce matou. Il n'était peut-être pas si méchant !

Apaisé dans son doux sommeil, son réveil fut quelque peu... Brutal ! Il leva un oeil, puis l'autre, remuant les oreilles vigoureusement. Ses oreilles bourdonnaient. Quand il leva la tête, il vit un grand chat tigré. Il avait donné un sévère coup de pattes dans le pelage du rouquin. Cette journée s'annonçait longue... Il jeta un regard noir à Coeur de Ronce. Non mais, pour qui se prenait-il ?! C'était son supérieur, tout de même !

« - Magne toi, on doit sortir. Plus vite on a finit, plus vite on se recouche. »

Le lieutenant cracha face à cette phrase si méprisante. Finalement, il aurait peut-être dû se fier à ses camarades... Le jeune matou était parti en trombe dehors. Flamme Rousse se leva, à contrecoeur. Etait-il réellement si désagréable, étant jeune ? Non, quand même pas ! Quoique ? Il avait gagné de la sagesse en montant de grade. Peut-être serait-ce de même pour Coeur de Ronce ? Il sortit de la tanière des guerriers en saluant ses quelques camarades à moitiés endormis. Quand il se posta près de Coeur de Ronce, il gronda.

"- Commence déjà par respecter tes aînés !"

Sans attendre de réponse en retour, Flamme Rousse se posta en première place dans la patrouille et il la dirigea jusqu'au fin fond de la forêt. Tandis que le trio foulait le sol de la forêt boisée, le rouquin jeta des regards accusateurs vers le tigré. Il avait eu un comportement irresponsable !

"- Je te trouve très énervé pour le coup. Le matou s'est mal réveillé ?"

Une phrase presque moqueuse, oui. Mais ce n'était pas vraiment l'intention principale de Flamme Rousse. Il voulait simplement qu'il se calme. Bon... Ce n'était peut-être pas la meilleure façon, oui.

Le comportement de Cœur de Ronce ne semble pas plaire à Flamme Rousse. Réveillé brutalement, ce dernier feule lorsque la voix rauque du guerrier brun retentit. Sorti sans même l’attendre, le guerrier mangeait très rapidement une petite souris pour éviter de crever de faim. Le pelage roux de son camarade de patrouille apparaît alors, il se poste à côté du brun et lui dit :
« - Commence déjà par respecter tes aînés ! »
Il ne réagit pas et laisse le lieutenant prendre la tête de la patrouille. Il le suit sans dire un mot comme un chaton venant de se faire réprimander. Cœur de Ronce n’en avait que faire des paroles du lieutenant, pour lui, être aîné ne voulait pas dire être respecté. Le respect se mérite et à ses yeux, personne ne méritait le sien. Les trois marchent sans un mot, Cœur de Ronce ferme la marche et n’a qu’une hâte : rentrer. Flamme Rousse ralentit alors le pas et une fois à la hauteur du matou impatient, il reprend :
« - Je te trouve très énervé pour le coup. Le matou s'est mal réveillé ? »
Ce qu’ignorait le lieutenant, c’est que le guerrier est expert dans l’art de la provocation. Il reste de marbre et ignore totalement la situation, traînant des pattes dans le sable. Laissant sa queue droite et bien fière, il reste au niveau du lieutenant et provoque :
« - Le respect se gagne mon cher. Tu n’as rien fait pour l’obtenir donc bon. Joue pas au plus con avec moi, tu vas perdre. »
Une ondulation de la queue accompagne ces douces paroles. Cœur de Ronce est cinglant, Flamme Rousse est sa cible.

Le guerrier brun semblait maître dans l'Art de la Provocation. Le pauvre lieutenant espérait encore qu'il y avait du bon dans Coeur de Ronce, une petite lueur qui n'attendait qu'à briller. Mais, il n'en était rien. Au lieu d'être exaspéré, comme n'importe quel autre chat, le tigré préféra renvoyer la balle en répondant à une provocation par une autre provocation !

« - Le respect se gagne mon cher. Tu n’as rien fait pour l’obtenir donc bon. Joue pas au plus con avec moi, tu vas perdre. »

Flamme Rousse l'observa, les yeux ronds, éberlué. Mais enfin ! Il n'avait jamais vu pareil guerrier. Quelle honte ! Et il osait se faire nommer Guerrier du Clan des Flammes ?! Le lieutenant battit férocement de la queue, enragé. De un, il ne l'avait pas respecté. De deux, il l'avait traité de "con", enfin, dans un sens. Et puis, comment ça il n'avait rien fait pour l'obtenir ?!

"- Je pense mériter bien plus de respect que TOI ! Je suis ton lieutenant ! Je mérites du respect !

Il jouait à son jeu. Il le savait bien. Mais, il fallait qu'il expose sa rage. Parce que, bordel, ce que ça faisait du bien, quelque fois ! Il détestait jouer les victimes. Et pourtant, on dirait bien qu'il jouait à merveille ce rôle ! Le rouquin avait même appuyé sur le "TOI" et avait craché ce mot avec dégoût, comme s'il avait mangé une souris dégoûtante. Les oreilles rabattues, il grommela quelque mots incompréhensibles avant de gronder.

"- En quoi je joue le con ?! L'ironisme, tu connais ?" Gronda-t-il, les yeux rivés sur son camarade.

Le guerrier roux semble surpris de voir Cœur de Ronce répondre à sa provocation. Le guerrier est audacieux et ne se laisse pas faire lorsque l’on tente de se moquer de lui. Il mène pour le moment la danse mais le lieutenant n’a pas dit son dernier mot. Tel une sangsue, il reste près du guerrier brun lui laissant encore une fois le bénéfice du doute.
« - Je pense mériter bien plus de respect que TOI ! Je suis ton lieutenant ! Je mérites du respect ! »
Un claquement de mâchoire dans le vide se fait entendre venant de l’arrogant. Le lieutenant explose, ne parvenant plus à contenir sa colère à l’égard du brun. Comme s’il regrettait ses paroles, le matou gromelle dans ses moustaches :
« - En quoi je joue le con ?! L'ironie, tu connais ?»
Cœur de Ronce et ironie ? Deux antonymes. Il était temps que Flamme Rousse s’en rende compte, le brun ne le respecterait pas sous prétexte que son rang est supérieur au sien. Cœur de Ronce changera sans doute en grandissant, du haut de ses 20 lunes, il manque cruellement de maturité. Trouvant la réponse du lieutenant peu adapté, il revient à l’attaque :
« - Je n’ai jamais voté pour que tu sois mon lieutenant. Étoile Arctique t’as choisis, je suis en droit de ne pas être en accord avec son choix voilà tout. Pour moi, tu ne vaux pas plus qu’un simple guerrier. Ne prends pas trop la grosse tête. »
Il s’assied bien déterminé à arrêter la patrouille tant que cette discussion n’est pas mise au clair et il en avait que faire de l’autre matou qui attendait à côté, aussi utile qu’une crotte de renard.

« - Je n’ai jamais voté pour que tu sois mon lieutenant. Étoile Arctique t’as choisis, je suis en droit de ne pas être en accord avec son choix voilà tout. Pour moi, tu ne vaux pas plus qu’un simple guerrier. Ne prends pas trop la grosse tête. »

La grosse tête ?! Flamme Rousse fronça les sourcils et se retint de grincer des dents. Quel culot ! Il n'avait jamais vu pareil guerrier. Chaque chat qu'il a connu méritait du respect et était respecté ! Flamme Rousse, un simple guerrier... Si cela ne s'était arrêté qu'à là, ça aurait été irrespectueux, certes, mais ça aurait passé. Là, il en avait trop rajouté, beaucoup trop !

Le rouquin miaula d'une voix posée qui cachait quasi parfaitement sa colère.

"- Je ne prends pas la grosse tête."

C'était vrai. Il avait, au contraire, un grand manque de confiance en lui. Il utilisait son nom de lieutenant pour se faire un minimum respecté mais, au final, ce n'était qu'un rang. Un rang important oui, mais un rang. Le rouquin finit par battre furieusement de la queue. Il jouait son jeu... Il voulait l'énerver. Non, il devait se calmer. Lui qui était si impulsif, d'habitude, il devait calmer ses émotions...

"- En tout cas, j'ai hâte de te voir lieutenant !" Répondit-il avec un ton sarcastique. "- Je suis sûr que tu seras bien meilleur que moi !"

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