Baby-sitter (avec Flamme Rousse)

-Eh ! Attend !

Le matou se retourna et vit une petite boule blanche courir après quelque chose, sûrement une proie. Flamme Rousse paniqua et manqua de hurler pour rattraper le chaton. Il déposa le chaton et fit de petits sauts sur place pour se calmer. Oh non ! Oh non ! Qu'est-ce que je vais faire ?! J'ai laissé un chaton d'à peine 5 lunes dans une forêt gigantesque. Tout va bien ! Flamme Rousse essayait de se réconforter mais l'idée qu'un chat du clan ai vu Petit Cygne en dehors du camp, le mettait dans tout ses états. Sa mère ne me fera plus jamais confiance ! Mon chef ne me fera plus jamais confiance ! Mon Clan ne me fera plus jamais confiance ! C'est horrible ! Bon...J'exagère un peu... Un tout petit peu... Le rouquin, qui venait tout juste de se re-calmer, vit soudain une ombre s'approcher. Mon pire cauchemar. Il se rendit compte bien assez vite, que le chat auquel il avait affaire, était en réalité, le père de Petit Cygne : Cœur de Roc. Le grand guerrier gronda :

-Flamme Rousse...

Le rouquin ravala sa salive. Il se rendit compte qu'il tremblait des pattes. Qu'est-ce que je dois répondre face à ça ? Dire "Alors oui, je me nomme Flamme Rousse et j'ai perdu ton fils. Il s'est sûrement fait mangé par un renard." Si je disais ça, je serais mort et enterré sur place ! Au lieu de répondre quelque chose de soft, Flamme Rousse ne sait pas ce qu'il lui a prit par la tête de répondre :

-Enchanté, moi c'est Flamme Rousse ! Oh, on dirait que l'on porte le même...

Nom. Il n'arriva pas à finir sa phrase, tétanisé par la peur. Les yeux perçants du Guerrier Massif était scotché à lui. Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai l'impression qu'il me déteste alors que l'on ne se connait que de nom... Et en plus, il n'a pas l'air très blagueur... Il observa Coeur de Roc. Ses poils avaient doublés de volumes et son ton était devenu plus menaçants. Allait-il m'attaquer ? Non...Je ...Je suis pacifiste ! O..OK ? Il n'osa pas répondre quelque chose d'ironique. Cette fois, c'en était trop, même pour lui. Il comprit soudain. Il est en train d'observer l'écureuil... Qu'est-ce qu'il me veut...Le Guerrier miaula :

-Aurais-tu enfin décidé de chasser pour ton clan ou ferais-tu cet effort exceptionnel pour ta consommation personnelle ?

Flamme Rousse reçu presque cela comme une insulte de plein fouet. Le rouquin gonfla le torse. Je ne vais tout de même pas me laisser faire par ce vétéran ! Il savait qu'il n'aurait aucune chance contre un combat avec Cœur de Roc. Mais ce chat avait insulté le narcissisme prépondérant du Rouquin. Il montra les crocs :

-Tu insinues que je ne chasse pas pour mon clan ?!

Flamme Rousse ne voulait pas entendre la réponse du chartreux, savant d'avance que sa réponse serait négative. Il finit par se trahir lui-même en feulant :

-Maintenant laisse-moi ! Je dois retrouver Petit Cygne !

Oups.

HRP:

Le rouquin gonfla son cou, sûrement Cœur de Roc avait frappé en plein cœur de son petit égo. Il montra les crocs et répondit hargneusement :

-Tu insinues que je ne chasse pas pour mon clan ?!

Cœur de Roc le dévisagea… Bien sûr ! Ce n’était pas une légende que moins Flamme Rousse pouvait en faire, moins il en faisait. Alors Cœur de Roc comme n’importe qui dans le clan aurait été étonné de le voir seul hors du camp, une proie dans la gueule. Mais le pelage de Cœur de Roc se dégonfla légèrement et ses oreilles se redressèrent. Par noblesse il accorda à Flamme Rousse le bénéfice du doute. Après tout, il n’était jamais trop tard pour bien faire. Si le rouquin s’était réveillé ce matin avec l’envie inexplicable d’aller chasser de son propre chef pour le bien du clan, alors il ne fallait pas l’arrêter dans cet effort inouï.

Cœur de Roc allait quitter le guerrier, un dernier regard lourd en son sens, quand soudain Flamme Rousse cracha, plein de mépris :

-Maintenant laisse-moi ! Je dois retrouver Petit Cygne !

Je ne compte pas rester plus longtemps… Et puis je m’en fous de ce que tu as à faire… Que tu doives retrouver Petit Cy… Quoi ?! Alors que le matou avait presque fait volte-face, il s’arrêta, une patte en l’air, aux aguets. Ses oreilles se baissèrent et son échine se gonfla. Il se retourna doucement vers Flamme Rousse, montrant férocement ses crocs. Il s’approcha, menaçant vers le guerrier, une lueur de rage dans les yeux. Quand il se retrouva à un souffle du rouquin, son regard de braise plongé dans le sien, il demanda :

- Pardon, Flamme Rousse ? Je n’ai pas très bien compris…

Son ton voulait tout dire, sa prestance voulait tout dire. Ils voulaient dire ‘ne t’amuse pas à me raconter n’importe quoi’. Ses griffes sortirent furieusement et s’enfoncèrent dans le sol faute de pouvoir s’enfoncer autre part. Mais son ton resta calme et sinistre.

- Qu’est-ce qui est arrivé à mon fils et pourquoi c’est TOI qui le recherches ?!

HRP:

- Pardon, Flamme Rousse ? Je n’ai pas très bien compris…

Le rouquin se rendit rapidement compte de ce qu'il venait dire. Je ne veux pas perdre mon temps à lui expliquer la situation ! Je suis censé le protéger. Flamme Rousse soupira et regarda méchamment le matou. Le rouquin l'avait mit dans une colère noir. Si je m'avance de quelques pas, je suis mort... Génial. Il regarda partout. Il n'y avait aucune issue. La seule issue était d'attaquer Cœur de Roc. Certes, ce chat m'énerve à un point, mais c'est un chat de mon clan. Le Code du Guerrier me l'interdit. N'est-ce pas ? Il gronda pour exprimer autrement sa colère qu'avec des griffes ou des mots. Soudain, le vétéran planta ses griffes dans le sol. Sa rage faisait peur à voir. S'imaginer être le sol à ce moment même... Brr... Le rouquin tenta de rester calme malgré la situation. Le matou sombre miaula :

- Qu’est-ce qui est arrivé à mon fils et pourquoi c’est TOI qui le recherches ?!

Flamme Rousse n'avait pas envie d'argumenter devant Cœur de Roc. Soudain, il eut une idée diabolique. Il m'a blessé...Pourquoi je ne le blesserais pas ? Après tout... J'ai le droit, non ? Le rouquin bomba le torse et répondit sèchement :

- Je lui ai juste montrer comment chasser. Il a voulut essayer et est partit courir après une proie. Point ! Je n'ai pas envie d'argumenter. Et pourquoi est-ce moi qui le cherche ? Eh bien parce que son père est assez stupide pour continuer de parler avec un chat au lieu d'aller chercher son fils dans la forêt. Alors, je fais le travail qu'il n'a pas réussi à faire. C'est simple !

Le rouquin s'apprêtait à recevoir un coup de griffe ou un feulement provenant du matou. Flamme Rousse bomba le torse et gronda pour au moins impressionner Cœur de Roc. Il entendit soudainement un cri provenant de la forêt. Le rouquin tendit l'oreille. Je reconnais ce cri de chaton ! PETIT CYGNE ! Il regarda Le matou noir et gronda :

-Tu veux être le héros de ton fils ? Alors suis-moi.

Sans attendre de réponse en retour, il partit vers le sous-bois, en suivant le cri. Etrange, ça n'a nullement l'air d'un cri apeuré ...

Petit Cygne se rassurait en se disant qu'après tout, si la bête n'attaquait pas, c'était forcément parce qu'elle était une proie. Mais quand même, elle était grosse, et elle sentait vraiment mauvais. Ça ne donnait pas du tout envie de la toucher. Il eut soudain une meilleure idée, qui le mettait beaucoup plus à l'aise. Courant pour se mettre devant l'animal et le regarder bien dans les yeux, il se leva sur ses pattes aussi haut qu'il le pouvait pour avoir l'air grand.

" Kshskrhsrhksrhskhrskrhsrkhrsk ! Kshrkshrkshrskrhskrh ! " faisait-il. Ça se voulait être un feulement terrible, un cri de guerre qui ferait déguerpir tout ennemi imprudent. Mais même si Petit Cygne était doucement persuadé du contraire, cela ne sonnait pas si fort que ça.

Un instant, il crut que la bête avait réagi, mais non, le hérisson se contenta de cligner bizarrement des yeux et de poursuivre sa route, en contournant le chaton, toujours avec son même pas bizarre.

" QUOI ?! Non mais tu te moques de moi ! " s'énerva le chaton, imitant le genre de phrases que sa mère pouvait sortir lorsqu'elle le trouvait insupportable. A nouveau il courut pour se mettre devant le hérisson, et il essaya de "feuler". Sa deuxième tentative résonna bien d'avantage que la première dans les bois, mais ressemblait davantage à un miaulement, à un cri. Petit Cygne fut tout étonné de voir la bête se recroqueviller sur elle-même pour n'exposer à l'air libre que son dos couvert de ces longs poils bizarres qui semblaient tous durs et qui sentaient une infection.

" Mais... Mais pourquoi tu fuis pas ? J'te fais pas peur ? " demanda le chaton, un peu déçu. Mais comme l'animal ne répondit pas, il s'agaça : " Arrête de faire semblant j'ai bien vu que tu étais là ! Allez quoi, bouge, fais quelque chose ! "

Aucune réaction. Un peu dépité, le chaton regarda ce qu'il y avait derrière l'animal qui, de toute évidence, avait décidé de s'endormir. Et ce fut un drôle d'arbre tout maigre et tout petit qui lui tapa dans l’œil, avec quelque chose de jaune à son pied. Oubliant le hérisson, il se précipita vers l'arbre pour voir ça de plus près.

Et ce fut environ à ce moment-là que Flamme Rousse arriva avec son papa.

" EH regardez y'a de la MOUSSE comme là où on fait dodo ! " s'exclama-t-il, certain d'avoir fait une immeeeeense découverte. Puis il réalisa vraiment que son papa était là et accourut, toujours avec son sourire niais : " Papaaaaaaa ! T'as vu Flamme Rousse comme il est trop génial il a eu un écureuil gros comme... comme... comme QUARANTE-ET-ONZE MULOTS ! Et je l'ai vu hein ! Du premier coup ! "

Malgré sa taille nettement inférieure à celle du grand matou, Flamme Rousse ne se démonta pas. Il bomba le torse et répondit :

- Je lui ai juste montré comment chasser. Il a voulut essayer et est partit courir après une proie. Point ! Je n'ai pas envie d'argumenter. Et pourquoi est-ce moi qui le cherche ? Eh bien parce que son père est assez stupide pour continuer de parler avec un chat au lieu d'aller chercher son fils dans la forêt. Alors, je fais le travail qu'il n'a pas réussi à faire. C'est simple !

Le rouquin se vengeait. Cœur de Roc se renfrogna, baissa les oreilles et montra les crocs une dernière fois avant de reculer d’un pas. Son pelage ne se dégonfla pas pour autant. Il continuait à regarder Flamme Rousse d’un œil noir. Soudain un cri lui fit tourner, les oreilles aux aguets. Il jeta un regard au rouquin, il avait aussi entendu.

- Tu veux être le héros de ton fils ? Alors suis-moi.

Le chat se jeta vers la forêt en direction du cri. Cœur de Roc resta encore planté là quelques instants, vexé et humilié. Il n’avait pas besoin d’un chat de son espèce pour faire de lui le héros de son fils. De toute façon il était bien plus glorieux que Flamme Rousse. Finalement il se jeta à sa suite au grand galop, rattrapa rapidement et assez facilement le rouquin. Il remonta à son niveau et lui lança une œillade provocatrice puis accéléra encore pour le distancer. Un nouveau cri, assez joyeux bizarrement, retentit et Cœur de Roc s’arrêta. Il leva le museau et flaira assez aisément le petit qui ne devait surement pas faire attention à camoufler son odeur. Il suivit l’effluve jusqu’à trouver la petite boule de poil en train de s’extasier face à un bloc de mousse collé à un arbre. Il sautait de droite à gauche, tout euphorique de sa découverte. Il sembla soudain s’apercevoir de la présence des deux chats. Il s’écria alors, comme s’il avait trouvé la plus rare des denrées :

- EH regardez y'a de la MOUSSE comme là où on fait dodo !

Puis il accourut vers son père et lui sauta dessus.

- Papaaaaaaa ! T'as vu Flamme Rousse comme il est trop génial il a eu un écureuil gros comme... comme... comme QUARANTE-ET-ONZE MULOTS ! Et je l'ai vu hein ! Du premier coup !

Cœur de Roc se tourna vers le rouquin qui l’avait rejoint.

- Oui… Génial, c’est ça… Grommela-t-il entre ses dents. Puis il se retourna vers son fils et lança. Bon Petit Cygne, il est temps de rentrer, tu ne devrais même pas être ici…

Il se tourna vers Flamme Rousse avec un regard lourd de sous-entendus et attrapa son fils par la peau du cou sans trop laisser le choix au chaton. Mais ses yeux, plein de reproches, étaient toujours plantés dans ceux du rouquin. Il fit quelque pas, ramena son regard devant lui et s’arrêta soudain. Droit devant lui se trouvait un serpent...

- Papaaaaaaa ! T'as vu Flamme Rousse comme il est trop génial il a eu un écureuil gros comme... comme... comme QUARANTE-ET-ONZE MULOTS ! Et je l'ai vu hein ! Du premier coup !

Le rouquin sourit gentiment. Visiblement, la joie prépondérante de Petit Cygne le fera toujours sourire ou même rire. Le rouquin se retourna et vit l'expression mécontente de Cœur de Roc. Il avait presque de la peine pour lui à ce moment là. Désolé... Il fit un sourire forcé au père du chaton. Il allait répondre au compliment du chaton, quand son père décida de prendre la relève, toujours aussi heureux. Le rouquin songea. Ne lui casses pas sa bonne humeur ! Je t'en prie ... En fait non, c'est un ordre ! Le Chartreux Marmonna, les dents serrées :

- Oui… Génial, c’est ça…Bon Petit Cygne, il est temps de rentrer, tu ne devrais même pas être ici…

Grr... Trop Tard. Il voulut cracher sur Cœur de Roc, lui cracher tout son venin, mais se ravisa, au dernier moment. Le rouquin sentit sa queue fouetter le sol. Il serra les dents et vit que visiblement, le chaton n'avait pas non plus l'air très heureux de cette nouvelle. C'était Prévisible... Je suppose. Le Chartreux prit son fils par la peau du cou et jeta un regard noir au Rouquin, un regard emplit de reproches. Le Rouquin voulut lui donner une bonne leçon, ou bien même, une griffe sur le museau. Mais il se dit qu'en combat rapproché avec le matou, il n'allait pas survivre. Surtout après avoir mit son fils en danger ! Le rouquin essaya d'ignorer son regard et se dit qu'il serait temps de rentrer au camp. Que vas-je dire à la mère de Petit Cygne ? Je me suis mis dans un beau pétrin, c'est sûr. Le guerrier soupira et se retourna pour partir dans la direction opposé. Je n'ai pas envie de les revoir. Soudain, un sifflement strident parvint aux oreilles du rouquin. Il se retourna, le ventre noué par l'inquiétude. Il vit là, devant les deux chats, un serpent menaçant. Le Rouquin feula pour donner l'alerte et courra vers les deux chats. Même si je le déteste, Cœur de Roc est un chat de mon Clan... Je ne peux l'ignorer, même si je le voulais ! Le rouquin sortit les griffes et se positionna près du Maine Coon et du chaton. Il gronda à la vue du reptile. Que dois-je faire ? Je n'ai jamais vraiment fait face à un serpent... Sœurette, où es-tu ? Le rouquin sentit son espoir s'effacer peu à peu. Il tenta de tenir au moins tête au serpent et gronda à Coeur de Roc :

-Il faut mettre le Petit en sécurité, Cœur de Roc ! Je vais faire diversion en attendant... Enfin, je vais essayer.

Le rouquin s'approcha plus près du serpent. Il vit ses deux crocs pointus et menaçants de le mordre. Aveuglé par la peur, il contourna le serpent, qui le suivait de tête. Il sauta et lança un premier coup de patte à la bête. Elle saignait ! T'es une dure à cuire, toi ! Grr... Tu n'aurais jamais du traverser nos terres ! Il balança un deuxième coup de patte et s'assura que Petit Cygne était protégé. Ne t'inquiète pas, Cœur de Roc. Je maîtrise la situation...Pour l'instant ! En réalité, le rouquin était rongé par la peur. Il n'avait jamais vu une bête pareille de sa vie. Pour lui, tout cela était nouveau !

Le père de Petit Cygne avait l'air à peu près aussi enthousiaste que le jour où il lui avait annoncé fièrement qu'il avait attrapé la queue de Patte Perlée. Un peu énervé, le chaton se demanda pourquoi il avait tellement l'air d'être une petite souris à côté de son père. C'était pas juste, ça !

" Bon Petit Cygne, il est temps de rentrer, tu ne devrais même pas être ici…
- Quoi ? Mais si ! Mais si ! " protesta-t-il " Après sinon maman elle va encore se plaindre que je dors pas ! "

Il n'avait même pas pu inventer d'autres puérils arguments que son père le prenait déjà par la peau du cou. Petit Cygne essaya de se débattre et de piailler que c'était un scan-dale, mais ça ne marchait jamais. Se recroquevillant sur lui-même, un peu désespéré, le morveux ne comprit pas du tout ce qui se passait autour de lui. Il n'était pas en position pour voir, et encore moins pour entendre et pour agir.

Spoiler:

Cœur de Roc recula de quelques pas maladroitement, le chaton dans la gueule, il ne voyait pas où il allait. Flamme Rousse feula férocement et passa devant le guerrier.

-Il faut mettre le Petit en sécurité, Cœur de Roc ! Je vais faire diversion en attendant... Enfin, je vais essayer.

Le matou fit encore un pas en arrière, les yeux ronds de surprise. Il n’était pas tant habitué à s’entendre recevoir des ordres même si ceux-ci tenait plus de l’ordre du conseil, de la part d’un jeunot. Cependant il avait raison, il fallait amener Petit Cygne en sécurité. Cœur de Roc serra d’autant plus fort la mâchoire, par reflexe, pour que le chaton ne tomba pas. Certes il devait avoir mal, mais le matou n’y faisait pas attention. Il marcha rapidement à reculons jusqu’à être suffisamment loin pour se retourner. Il jeta un dernier regard au rouquin qui envoyait des coups de pattes peu convaincant au serpent. Le reptile s’était levé et crachait méchamment. Flamme Rousse émanait une odeur de peur qui aurait fait fuir toutes proies jusqu’au Clan des Bois. Il n’y arrivera jamais. Cœur de Roc jeta un regard à son fils qui il se débattait tant bien que mal. Que faire ? Il faut ramener Petit Cygne au camp mais je ne peux pas laisser Flamme Rousse seul face à ce serpent. Instinctivement, le souvenir de la mort de la fratrie de Cœur de Roc lui remonta en tête et le guerrier fit son choix. Je ne peux pas le laisser se battre seul. Il est trop jeune, pas assez expérimenté. Cœur de Roc lâcha le chaton sur un tronc d’arbre couché et lui ordonna, d’une voix ferme qui résumait l’importance de ce qu’il allait dire :

- Ne bouge sous aucun prétexte Petit Cygne. Si tu bouges d’une moustache je m’arrange que tu ne vois pas la tanière des apprentis avant tes vingt lunes !

Il fit demi-tour, espérant intimement que le surexcité de chaton ne bouge pas. Mais son cœur tambourinait dans sa poitrine, il savait que Petit Cygne était le roi des bêtises. Le matou s’ébroua et s’approcha du guerrier roux, cracha méchamment et sauta derrière la tête du reptile pour l’immobiliser.

HRP:

Flamme Rousse se crispa soudainement, tétanisé par la peur. Le serpent le regarda de son œil vide et froid. Par le Clan des Etoiles, cette chose est horrible ! Il n'avait jamais vu une proie être aussi agile et forte. Le rouquin montra les crocs avant de se tourner pour voir si tout allait bien. Il vit Coeur de Roc déposer le chaton en sécurité. Le Rouquin soupira, soulagé. Il planta ses crocs dans la terre avant de décocher un coup de patte maladroit qui cachait très mal sa peur. Le Serpent aurait pu l'achever en 1 coup de croc seulement. Flamme Rousse sentit la fatigue qui arrivait dangereusement. Je... Ne dois pas... Baisser ma garde ! Il garda sa férocité sans faille, mais sentais son corps se vider de son énergie, à chaque coup qu'il donnait. Il commença à souffler. Le Serpent avait quelques égratignures mais rien de très catastrophique. Il est malin... Il attend que je me vide de mon énergie pour m'achever... Le rouquin perdit soudainement l'équilibre. Dans un élan de peur, il ne put rien faire.

Soudain, il vit un éclair noir frappant le serpent de plein fouet. Cœur de Roc ! Il est...Venu m'aider ? Le rouquin ne voulait pas réfléchir maintenant. Il se releva péniblement en soufflant. Il sentit le sang frais couler de son épaule. Le serpent m'a attaqué... Le fourbe ! Il vit flou quelques instants avant de voir le matou noir griffer le serpent avec précision. Il crachait furieusement avant de se jeter sur sa tête et de l'immobiliser. Le serpent sifflait furieusement en essayant d'étrangler le vétéran avec son corps. Mais celui-ci tenait tête. A deux, on peut y arriver ! Le rouquin s'approcha du serpent qui semblait être pris au piège. Il s'avança en grondant et sortit les griffes. Il visa le cou (ou ce qui faisait penser au cou) du serpent. Celui-ci poussa un râle estompé rapidement. Le rouquin jeta un regard emplit de haine au serpent avant de miauler :

-Il est mort, n'est-ce pas ?

Le rouquin n'osa pas s'approcher de la bête. Au fond de lui, il espérait réellement que c'était la fin de cette bête. Elle aura été coriace. Il sentit soudainement une douleur horrible à son épaule. Il vit qu'elle saignait toujours. En marmonnant presque, Flamme Rousse se lécha la plaie avec dédain.

Petit Cygne adressa un coup d’œil un peu furieux à son père dès que ses pattes touchaient le sol, sans rien comprendre à la menace qui l'avait forcé à le prendre de cette façon. Mais rapidement, il lui en fut reconnaissant de le laisser libre de marcher. Il allait demander des explications lorsque le guerrier lui lança, aussi haut qu'il pouvait le lancer :

" Ne bouge sous aucun prétexte Petit Cygne. Si tu bouges d’une moustache je m’arrange que tu ne vois pas la tanière des apprentis avant tes vingt lunes ! "

Sa mère lui avait déjà fait la même menace un certain nombre de fois, mais quand cela sortait de la bouche de son père, c'était autre chose. Le gamin avait l'impression qu'il allait se faire punir, et ça lui faisait froid dans le dos.

" Mais j'ai rien faaaaaaaaaait ! " pleurnicha-t-il. Cœur de Roc ne lui adressa pas même un regard et fit demi-tour en courant. Il entendait du bruit mais ne voyait rien. On s'amusait sans lui, c'était pas drôle. Il croyait que les deux guerriers jouaient à la bagarre.

Comme le petit s'ennuyait rapidement lorsqu'il ne faisait rien, il décida de se faire les griffes contre l'arbre, à défaut de pouvoir y monter. Ça le fit repenser à Nuage Sylvestre, et à la façon incroyable qu'elle avait de grimper aux arbres. Il alla derrière l'arbre, pour voir si un rocher ne lui permettrait pas de gagner un peu de hauteur pour monter plus facilement. Mais non.

Derrière l'arbre, le chaton sentit assez brusquement comme il était fatigué. Journée riche en émotions et en galopades. Quand il s'en rendait compte, ça signifiait en général qu'il n'en avait plus que pour quelques minutes avant de s'écrouler comme une masse. Petit Cygne s'allongea donc, au pied de cet arbre, dans quelque chose que son instinct de chaton lui montrait comme une cachette, un lieu sûr et confortable où on n'irait pas l'embêter.

Et sans rien dire, il se roula tout simplement en boule. Sans la reine blanche à proximité, il n'y avait guère que la dynamite pour le sortir de son sommeil de plomb. Sans doute rêverait-il de chats énormes et tous roux qui chassaient des hérissons.

Spoiler:

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