Rencontre avec la belle famille [Pv Venin]

Je l'espérais au fond de moi.. Je ne lui avais jamais avoué ni à personne d'autres. J'avais été en conflit avec mon père une majeure partie de ma vie et une entente cordiale s'était vu entre le reste de ses enfants et lui. On voulait tous que cette gueguerre cesse. Devoir se battre commençait à devenir lassant et routinier. Je voulais aspirer à autre chose. Nous avons donc tous décidé de lui parler qu'en cas de nécessiter.

Après mon récit, sans comprendre vraiment pourquoi, il comparait nos pelisses. Mes yeux devenaient des fentes, suspicieuse, je le regardais sans rien dire. Je me détendais de nouveau quand il parlait à nouveau. Il m'expliquait qu'il avait eu une expérience similaire. Son père n'était pas son père et ce mensonge avait l'air d'avoir détruit son enfance. Je déposais sur lui un regard compatissant avant qu'il me demande si mon père était Coeur de Goéland. Surprise qu'il connaisse le nom de mon paternel, je me figeais sans un mot. Je restais bien une bonne minute avant de réaliser que je n'avais pas réagi. Je déglutissais, hochant la tête avant de le dire à haute voix quelques peu honteuse de mon propre lien de sang avec le mâle dom juan :

"-En effet. Il s'agit de mon père."

Je faisais une pause avant de lui demander ce qui me taraudait, à savoir comment avait-il pu faire le lien entre mon récit et ce nom qu'il n'avait sans doute entendu qu'une fois :

"-Mais comment le savez-vous ? Vous l'avez rencontré ?"

Comme Venin s’en doutait, Etoile Arctique resta muette un moment à ses mots, trouvant surement le comportement du solitaire de plus en plus étrange et peut-être même effrayant. Pourtant, reprenant une diplomatie purement clanique, elle confirma l’identité de son père et par la même occasion, leur lien de parenté. Venin releva la tête vers la féline et plongea ses yeux verts dans les iris vairons d’Etoile Arctique. L’idée que cette guerrière puisse être sa sœur le dérangeait autant qu’elle le fascinait. Il n’avait jamais réellement pensé croiser sa famille à l’angle d’une rivière à part Loup Arctique ou Fleur de Givre. Pourtant il était bien au courant d’avoir une belle famille très garnie, il s’était seulement convaincu qu’il ne les croiserait jamais, ne leur parlerait jamais et les détesterait tout autant qu’il détestait sa fratrie.

La meneuse des Flammes reprit, visiblement dérangée de cette façon avec laquelle Venin s’immisçait dans sa vie et lui rappelant au passage qu’Etoile Arctique n’avait pas la moindre idée du lien qu’ils partageaient.

– Mais comment le savez-vous ? Vous l'avez rencontré ?

Venin réfléchit rapidement, que fallait-il mieux faire, dire ? Il n’avait pas vraiment idée de ce que l’annonce de toute une troupe de demi-frères et sœurs dans la forêt pourrait avoir comme effet sur la chef mais il savait celui qu’elle avait eu sur lui. Il savait que si le caractère de blaireau passif de Loup Arctique et Fleur de Givre les avait protégé de ce choc, lui, Venin, n’avait jamais pu avaler la traîtrise de sa mère et par-dessus tout son illégitimité. Mais bon Etoile Arctique elle, n’était pas illégitime et puis si la meneuse d’un clan de la forêt pouvait perdre les pédales, ce ne pouvait être que bénéfique pour la Confrérie. Il songea un instant, comme une brise à lui épargner cette souffrance mais l’image de la grande chef des Flammes apprenant que son père avait des petits un peu partout était bien trop satisfaisante. Un sourire malsain se glissa sur sa face et il annonça :

– A mon plus grand regret, je n’ai jamais eu le loisir de le rencontrer, autrement je lui aurais sans doute planté mes griffes dans la gorge. Mais il est mort avant que je puisse poser mon regard sur lui, emportant ma mère avec lui dans un chagrin qu’encore aujourd’hui je peine à comprendre. Il m’a volé ma mère, ma légitimité et mon futur de clanique alors oui, j’ai ouïe dire de Cœur de Goéland.