[Mini-Event] Reconstruction

Reconstruction.

Les iris de la femelle au pelage immaculé s'étaient écarquillés, laissant ses pupilles se rétracter en petites fentes étroites quand elle apprit la décision qu'avait prise sa soeur aînée, Étoile Arctique. La meneuse avait décidé d'aider le Clan des Bois et donc Étoile Fauve à la reconstruction de leur Clan. D'après eux, une catastrophe a détruit une bonne partie de leur camp, il y a des blessés et la faim se fait sentir, ils ont besoin d'aide. Nuage Sylvestre est très loyale à son Clan, mais elle n'est pas sans coeur. Elle comprend les plaintes de certains apprentis ou guerriers, mais elle comprend aussi l'urgence de la situation et ce que cela impliquait si le Clan des Flammes refusait d'aider celui des Bois. La belle minette n'était évidement pas très heureuse à l'idée de fouler les terres d'un Clan adverse et surtout d'aller droit dans son campement. C'est strictement interdit et bien qu'Étoile Fauve ai donné son autorisation devant le Clan entier, la jeune est septique. Qu'est-ce-qui empêcherait un guerrier du Clan des Bois de se battre contre un matou du Clan des Flammes ? Et évidement, ça ne plairait à aucun des deux Clans, ça pourrait vite dégénérer. Bien que l'apprentie ai une totale confiance en Étoile Arctique, elle appréhende un peu cette petite escapade. Bien que la meneuse blanche comme neige sache ce qu'elle fait, ça reste très délicat. Et c'est pour cette raison que Nuage Sylvestre s'est promis de ne rien faire, ne pas défier du regard les autres guerriers, ne pas trop parler, elle suivra le courant et aidera de son mieux.

Une fois dans le campement du Clan des Bois, ce fut un réel choque, tout était effectivement détruis. Certains se sentaient mal à l'aise, d'autres en confiance, d'autres énervés. La novice, elle, se contentait de rester la tête haute, analysant les dégâts. Elle n'écoutait que d'une oreille les paroles qui s'échangeaient un peu partout. Elle ne voyait que les regards que tous lançaient aux Flammeux. Son museau se fronça, elle n'aimait pas ça. La belle lança un regard lent vers sa soeur, elle semblait à l'aise, le regard plein de gentillesse et de compassion. Mais, cette tension qui s'élevait dans le camp et ce silence qui avait fini par s'imposer étaient tout deux très durs à supporter. Elle fixa un instant Étoile Fauve, il menait son Clan à la perfection, ça se voyait que sa parole faisait lois, il avait de l'autorité. Pour la première fois de sa vie, elle comprit les plaintes de Nuage du Lion, elle pouvait comprendre cet énervement, mais elle ne dit rien, laissant ses grognements et ses soupirs se faufiler dans les oreilles des chats adverses qui ne semblaient pas très enjoués, eux non plus.

« Malgré les regards insistants.. Je vous demande de rester calme et de faire votre travail.. Rien de plus. Nous partirons une fois la tanière remise en place. Je veux aucun débordement. »

La voix de la meneuse remit Nuage Sylvestre sur patte. Sa soeur a été très clair, aucun débordement. Mais, la tête brûlée qu'était Nuage du Lion ne semblait pas très d'accord avec ça. La blanche se contenta d'hocher positivement la tête avant de se lever et de s'étirer, prête à faire ce qu'on lui demande. La jeune n'écouta pas les commentaires de ses camarades, préférant rester à l'écart des débats, ça ne servait à rien de créer des conflits ou de les défier. Elle souffla silencieusement et écouta ce qu'avait à dire Étoile Fauve :

« - Venez. Nous partons chasser, il va falloir nourrir tout le monde. »

Un ordre. Il avait clairement donné un ordre. Sous le coup, elle avait froncé le museau, de quel droit osait-il donner un ordre ? Mais, au final, elle n'y fit pas plus attention, c'était un chef, lui aussi. Elle lui devait le respect bien qu'il n'était pas son chef. Une nouvelle fois, elle hocha la tête, sans rien dire de plus. La grande meneuse immaculée s'approche du rouquin et s'adresse à lui, répondant à sa requête, un gentil sourire innocent aux babines :

« - Je me joins à toi pour cette chasse, j'espère que cela ne te dérange pas. »

Et il lui répondit normalement :

« - Je te remercie pour ta compagnie Etoile Arctique, c'est un plaisir de chasser à tes côtés. Qui se joint à nous ? »

Elle ne faisait que suivre la conversation, elle n'avait même pas écouté Flamme Rousse. La jeune s'approcha du grand mâle et finit par prendre la parole pour la première fois depuis qu'elle est entrée dans le camp :

« Moi. Enchantée, je suis Nuage Sylvestre, la petite soeur et apprentie d'Étoile Arctique. Ça serait un plaisir de vous aider à chasser, il faut s'entraider. »

Ce n'était que de la politesse. Bien qu'elle soit d'accord avec ce qu'elle disait, elle ne l'aurait pas dit en temps normal. Elle fit une petite courbette avant de se mettre un peu derrière les deux meneurs, finissant par demander, une lueur taquine dans les yeux :

« Qu'est-ce-qu'on ne ferait pas pour aider quelqu'un ! »

Un faux sourire s'était incrusté sur son visage d'ange. Elle resta ensuite silencieuse, attendant de voir si d'autres personnes allaient venir ou non. Si elle voulait chasser c'était non seulement pour s'entraîner encore un peu mais aussi pour protéger sa soeur au nom de Serre d'Aigle, si Étoile Fauve venait à tenter quelque chose, ça serait désastreux...

ft. CDB & CDF.

Alors que le brouhaha gagnait à nouveau la combe, la voix d’Etoile Fauve s’éleva encore une fois.

- Venez. Nous partons chasser, il va falloir nourrir tout le monde.

Les poils de Cœur de Roc se dressèrent sur son échine et il ravala un feulement. Pour qui se prend-il ? Le matou, et ainsi pour tous les chats des Flammes, n’acceptait que les ordres d’Etoile Arctique et de Flamme Rousse. Cependant la meneuse blanche se leva et fit comprendre à ses guerriers que leur hostilité n’était pas la bienvenue. A la grande surprise de Cœur de Roc, elle décida de suivre Etoile Fauve. Le guerrier gris n’était pas convaincu que laisser les guerriers des Bois et des Flammes ensemble sans la surveillance de leur meneurs étaient une bonne idée mais il ne chercha pas à discuter l’affirmation d’Etoile Arctique. Flamme Rousse sembla penser comme lui car il décida de rester au camp. Cœur de Roc l’approuva intimement, au moins une figure d’autorité resterait au camp. Et puis, Etoile Fauve avait bien fait venir les chats du Clan des Flammes pour qu’ils reconstruisent la tanière par pour aller gambader dehors.
Le meneur roux se tourna vers Nuage de Lion et lui.

- Je te remercie pour ta compagnie Etoile Arctique, c'est un plaisir de chasser à tes côtés. Qui se joint à nous ?

Ce fut Nuage Sylvestre qui répondit avec enthousiasme, Cœur de Roc ne l’avait pas aperçut parmi tous les chats réunis dans le camp.

- Moi. Enchantée, je suis Nuage Sylvestre, la petite sœur et apprentie d'Étoile Arctique. Ça serait un plaisir de vous aider à chasser, il faut s'entraider.

Le matou gris détourna les yeux, deux chefs plus une novice bien entraînée, ce serait suffisant pour nourrir le groupe. D’autant plus que Cœur de Roc ne doutait pas que Nuage de Lion allait se jeter sur l’occasion de prolonger son entraînement de chasseur sur les terres des Bois. Il répondit donc négligemment :

- Je vais rester au camp avec Flamme Rousse, quelques guerriers doivent bien rester ici…

Il lança un regard provocateur à Etoile Fauve.

- …cette tanière ne va pas se remettre sur pied toute seule !

Il fit demi-tour d’un pas lourd et jouant de sa carrure pour rejoindre le lieutenant. Il leva les yeux vers lui et posant sa patte sur un branche, souffla :

- Eh bien, allons-y…

Je regarde mon équipe de chasse, perplexe du résultat. Je ne dis pas que les guerriers du Clan des Flammes sont de mauvais chasseurs mais ils ne sont pas habitués à chasser dans de tels territoires. Je soupire et commence à sortir du camp pour les guider vers un lieu pratique pour la chasse quand un guerrier tigré – qui était à côté du groupe de chasse – arrête la meneuse pour exprimer son avis. Il lui explique qu'il reste ici afin d'éviter un quelconque débordement du Clan des Bois. Un feulement m'échappe et des regards fusent, je toussote pour me rattraper et sort de mon camp sans attendre une quelconque réactions.

Je ne fais même pas attention si les guerriers adverses me suivent. Rapidement nous arrivons dans la dense forêt et je leur annonce :

« Maintenant il nous faut nous séparer. Ne jouez pas au plus con avec moi. Chassez, rapportez les proies et vous aurez votre part. Tout se passera pour le mieux. Cependant, si vous provoquez à manger les proies sur notre territoire, vous assumerez les conséquences. »

Je me tourne vers Etoile Arctique et la fusille du regard, tâchant de lui faire comprendre que je n'accepterai aucun débordement de ses guerriers malgré qu'ils soient venus nous aider. Le Code du Guerrier a été créer pour être respecté et ce n'est pas sous mon règne qu'il sera transgressé.

Le rouquin observa attentivement les membres de son Clan. Ceux-ci se répartissaient déjà pour savoir qui chassait et qui travaillait. Pour Flamme Rousse, le choix était vite fait. Il s'avança vers la tanière en ruine. Elle était vraiment en piteux état. Il se demanda comment avait-elle fait pour s'effondrer ? En tout cas, elle avait laissé des traces. Il regarda du coin de l’œil les pauvres chats qui se terraient dans l'Antre du Guérisseur. Il avait de la chance d'être en pleine forme, lui. Il se demanda seulement, si Etoile Arctique aurait demandé de l'aide au Clan des Bois si la tanière des guerriers du Clan des Flammes s'était effondrée. Question à réfléchir !

Il sentit une présence et vit que, Coeur de Roc l'avait rejoint. Il lui miaula qu'il resterait avec lui. Cela rassurait le rouquin de ne pas rester seul avec les guerriers du Clan des Bois. Il soupira quand le vétéran lui dit qu'il fallait commencer à travailler. Il s'approcha avec prudence de la tanière en ruine. Il espérait que rien n'était instable. Il renifla la tanière et se mit à enlever les "déchets" se trouvant sur la tanière. Avant de reconstruire, il fallait enlever ce qui n'était pas bien. Il grogna férocement quand une aiguille de pin se coinça dans sa patte. Il l'enleva d'un coup de dent et continua à travailler. Il sentit les regards médusés des Guerriers du Clan Ennemi. Le rouquin frémit quand un guerrier ennemi l'effleura. Il observa son ami, Coeur de Roc et murmura.

-Je commence à me demander pourquoi je ne suis pas resté au Camp...

J’appuyais mon regard vers Etoile Fauve. Il ne pouvait pas vraiment refuser mon aide si généreusement proposée.. Surtout s'il ne voulait pas de débordement, tout comme moi. J'avoue que voir le leader des verts ravalait sa fierté était assez jouissif.. Je m'en lassais pas et cela n'était pas près de changer. Flamme Rousse arrivait à mes côtés, m'informant qu'il préférait rester ici plutôt que partir chasser avec nous. Je n'avais pas le temps de répondre à Flamme Rousse que le meneur des Bois reprenait aussitôt :

"-Je te remercie pour ta compagnie Etoile Arctique, c'est un plaisir de chasser à tes côtés. Qui se joint à nous ?"

Il se tournait ensuite vers Nuage de Lion. J'en profitais pour répondre à Flamme Rousse en hochent la tête, le laissant faire à sa guise. Je n'allais pas le forcer à subir Etoile Fauve et ses guerriers en patrouille de chasse. Je lui faisais ensuite un petit sourire rassurant pendant qu'Etoile Fauve avait le dos tourné.

Par la suite, Nuage Sylvestre s'approchait de nous. Elle s'adressait au meneur rival, elle qui avait été discrète durant tout ce temps :

"-Moi. Enchantée, je suis Nuage Sylvestre, la petite soeur et apprentie d'Étoile Arctique. Ça serait un plaisir de vous aider à chasser, il faut s'entraider."

Ma jeune sœur faisait ensuite un petite courbette avant de se mettre un peu en retrait tout en lançant une phrase de manière taquine. Je ne la relevais pas, préférant rester concentré sur les réactions du meneur des verts. Coeur de Roc arrivait par la suite, déclinant à son tour l'offre d'Etoile Fauve et se rangeait avec Flamme Rousse.

Notre patrouille partait ensuite, mené par Etoile Fauve. Je le suivais de près flanqué par le reste de la patrouille derrière nous. Une fois arrivée en pleine forêt, le meneur des Bois annonçait :

"-Maintenant il nous faut nous séparer. Ne jouez pas au plus con avec moi. Chassez, rapportez les proies et vous aurez votre part. Tout se passera pour le mieux. Cependant, si vous provoquez à manger les proies sur notre territoire, vous assumerez les conséquences."

Le meneur roux me fixait ensuite du regard, me toisant. Je sentais plusieurs grondements derrière moi, des quelques membres de mon clan. Je les faisais taire d'un mouvement de queue. Je lançais ensuite à Etoile Fauve avant de le rejoindre :

"-Eh bien.. Je vais aller dans ta direction, histoire que tu es un œil sur moi. Aller y, Flammeux, séparons nous."
HRP Coeur de Roc et Flammeux:

Cœur de Roc suivit avec désinvolture le rouquin jusqu’à la fameuse tanière effondrée. Le matou dut bien de se l’avouer, le refuge faisait peine à voir. Tout ce qu’il en restait était un tas désordonné de branches éparpillées partout. Malgré lui, le guerrier gris eut un pincement au cœur en s’imaginant que des chats auraient pu être en dessous au moment de l’incident. Il ne savait pas vraiment si cela avait été le cas. Bien sûr il avait vu toutes les allées venues vers la tanière de la guérisseuse et en avait déduit qu’il devait y avoir des blessés, mais les guerriers du clan ennemi étaient tant déterminés à cacher leurs faiblesses aux Flammeux qu’il ne pouvait en être sûr. Si cette réaction l’exaspérait un peu, il se raisonna rapidement en se disant que si les rôles s’inversaient, il serait le premier à lever la tête bien haut de fierté pour masquer les misères du camp. Finalement Flamme Rousse le sortit de ses pensées.

- Je commence à me demander pourquoi je ne suis pas resté au Camp...

Cœur de Roc leva les yeux et avisa à son tour tous les regards pleins de mépris et d’animosité. Le matou jeta un œil autour de lui et ne put que constater le faible effectif des membres de son clan face à celui des Boiseux. Il leva avec provocation les babines pour laisser entrevoir ses crocs et fit rouler ses muscles sous son pelage épais puis se leva, la queue bien en l’air pour se rapprocher de la ruine. Il fit exprès de laisser dégager son odeur. Après tout le Clan des Flammes était venu en âme charitable pour les aider à rebâtir leur tanière. Ils devraient avoir des regards gratifiants et non haineux. Une fois assez proche de son compagnon, il lui siffla suffisamment fort pour que tout le monde l’entende :

- Ne fais pas attention à eux. Ce n’est qu’une bande de sacs à puces impertinents.

HRP:

Reconstruction.

Le camp tout entier était couvert d'une épaisse couche de tension, c'était pénible et ça agaçait particulièrement Nuage Sylvestre qui, pour tenter de dissimuler sa nervosité, était en train de gratter le sol de ses griffes acérées. Elle lançait autour d'elle des regards méfiants, ça allait être rudement compliqué pour les guerriers du Clan des Flammes de rester parfaitement stoïque face aux provocations que peuvent lancer les Boiseux, enfin, surtout Étoile Fauve qui n'hésitera pas à faire entendre son avis. Quand un feulement vint s'échapper de la gueule du meneur adverse, la novice se leva d'un coup, le visage sérieux, les muscles bandés, prête à toutes éventualités. Mais, heureusement, le matou massif se rattrapa en s'éclaircissant la voix avant de sortir du campement chaotique. Quand enfin la femelle franchit un rideau de lichen et quelques ronces, elle poussa un soupire de soulagement. La tension qui règne dans le camp est tellement forte qu'elle avait l'impression de s'asphyxier. L'apprentie avait l'estomac noué, elle ne pourrait pas se détendre avant de discuter avec Étoile Arctique. Malheureusement, la meneuse préféra partir avec Étoile Fauve dans une direction opposée. Méfiante, la jeune s'aventura non loin du chemin qu'avaient arpentés les deux meneurs, histoire de pouvoir au moins entendre si une bagarre s'enclenche...

Les terres du Clan des Bois sont vraiment différentes de celles du Clan des Flammes, même si il y a quelques ressemblances, c'est vraiment dur de s'y retrouver, ça fait cependant un bon entraînement pour la blanche. Cette dernière suivit la piste d'un petit campagnol qui, par chance, venait à peine de sortir de sa tanière. La belle plaqua son ventre sur le sol, laissant ses poils immaculés se teindre d'un brun boueux répugnant. Elle se cache dans les hautes herbes, inodore, incolore, personne ne l'entend. Elle s'approche lentement de sa proie, ses yeux verts pétris sur l'animal, elle avance une patte devant l'autre et bondit sur la proie d'un geste gracieux et parfaitement contrôlé. Elle arrive pile dessus et s'écrase sur elle, elle lui assène un coup de crocs dans la gorge avant que la pauvre bête n'ai eu le temps d'alerter ses congénères. Elle remercie gracieusement ses ancêtres et enterre sa proie sous un grand chêne en priant pour qu'aucun malin ne vienne lui piquer. Elle repart, victorieuse, et continue de chercher, avant de tomber nez à nez avec Étoile Fauve. Respectueusement, mais un brin de méfiance dans la voix, elle l'informe :

« J'ai enterré non loin de là un campagnol, je reviendrai le chercher à la fin de la chasse. » Elle fit une légère pause, puis continua. « Étoile Fauve, est-ce-que tu pourrais me montrer une technique de chasse adaptée à l'environnement, s'il te plaît ? Histoire que je sois plus performante et plus rapide. »

Elle fixe le meneur d'un regard sincère. La gueule entrouverte, la blanche entrevoit le pelage immaculé de la soeur non loin de là, entre deux branches d'arbres. Nuage Sylvestre s'assois, attendant la réponse du chef. Si celui-ci venait à refuser, elle repartirait sans un mot, ça ne sert pas à grand chose d'insister, mais elle espère quand même qu'il accepte.

ft. CDB & CDF.

**Messages** : 44 **Date d'Inscription** : 01/06/2018

Horizon Brumeux ne comprenait pas. Il plissait légèrement les yeux. Il n'arrivait pas à comprendre la tension qui émanait dans le campement et il ne comprenait pas non plus l'enjeu de cet instant. Pour éviter de comprendre, en tout cas, il essayait surtout de s'occuper. Il ne faiblissait pas sous l'ordre, faisant sans même soupirer de fatigue. Il préférait s'occuper, s'acharner à remonter le camps le plus rapidement possible afin de ne plus être en compagnie des membres des autres Clans. Non pas qu'il ne les aimait pas, puisque le guerrier avait une courtoisie envers eux solennelle, mais il voyait bien que son Clan n'adhérait pas à cette soudaine compagnie.

Non. Lui aussi, finalement détestait travailler avec les autres. Il restait certes de marbre et aucun geste particulier n'affirmait sa colère qui s'était éprise de ses entrailles, de façon violente et inattendue. Il était vrai que le brun aimait que tout soit dans le bon ordre et il fallait déjà qu'il supporte son Clan.. il fallait aussi que ses cervelles de souris cramés du ciboulot viennent : quel choix idiot de la part de son meneur..! Et ils étaient là, les feignants qu'ils étaient ces maudits incrusteurs.. Ils empêchaient tous le matou de travailler et à chaque fois, il réprimait un grognement, un coup de patte et un regard dédaigneux.. Avec leurs pattes crasseuses ils ne méritaient même pas de fouler le territoire ancestral du Clan des Bois. Serrant alors les crocs, le matou restait enfermé dans son coin, s'apprêtant -si jamais quelqu'un lui proposait- de refuser gentiment les demandes. Oh, bien sûr qu'on allait lui proposer : ils sont tellement idiots ! Mais en même temps, Horizon Brumeux paraissait si calme et serein qu'il serait très difficile d'affirmer qu'il pouvait être chagriné, ou encore moins, en colère.

En entendant les paroles de son meneur lui proposant de sortit chasser, le félin faillit s'étouffer avec sa propre salive et refusa d'un mouvement de tête, fermant les yeux pour essayer de montrer une impassibilité face à tout ceci, alors qu'il explosait intérieurement. Le guerrier avait surtout refusé vis à vis des autres infâmes guerriers qui allaient chasser sur ses Terres. Le brun avait déjà du mal à les voir dans son propre camps et cette décision l'empêchait de voir cette vision d'horreur. Méprisant pour la première fois son meneur, alors qu'il avait un immense respect pour celui-ci, il décide alors de se diriger vers ce qui était autrefois une tanière propre, trouvant que c'était le plus efficace et simple à remonter : les chatons ne pourraient plus traîner dans ses pattes et ainsi, Horizon allait éviter de commettre un meurtre. La queue frémissante, il dépose son regard vers l'amas de roches, de végétaux et de branches qui formaient autrefois un logis habitable pour les félins. Peu peiné par cette vision, il commence par attraper quelques branches dans ses crocs afin de les éloigner et de pouvoir construire habilement le lieu.

Il émit alors un sourire, qu'il espérait le plus sincère possible, afin de faire croire aux autres qu'il se plaisait à la tâche : après tout il était connu pour être le guerrier fidèle et dévoué à son Clan, quoiqu'un peu solitaire et réservé.

Les réactions ne se font pas attendre. Il est évident que les matous du Clan des Flammes ne toléreront pas mon autorité. Un guerrier roux aux prunelles vertes – relativement jeune – est le premier à réagir et à marmonner :

« - Je commence à me demander pourquoi je ne suis pas resté au Camp... »

Je lève les yeux au ciel, dépité par cette remarque inutile. La meneuse blanche prend alors la parole d'un air sarcastique pour se moquer de mon inquiétude et de la non-confiance que j'ai pour ses guerriers.

« - Eh bien ... Je vais aller dans ta direction, histoire que tu es un œil sur moi. Aller y, Flammeux, séparons nous. »

On finit par se séparer, Étoile Arctique chasserai en ma compagnie tandis que les autres formeront un second groupe. Le soleil est désormais haut dans le ciel et la météo est propice à une bonne partie de chasse, dommage qu'elle se passe en compagnie de membre du Clan des Flammes. Rapidement, j'entends un mulot gratter dans les graviers. Je me mets en position, bondis et l'attrape. Fier, je l'enterre en faisant en sorte que la meneuse ennemie me voit très bien faire.

Derrière moi, j'entends craquer les herbes et méfiant je me tourne vers le buisson, attendant que la proie se montre. C'est étonné que je vois la petite apprentie du Clan des Flammes apparaître me demandant avec culot :

« J'ai enterré non loin de là un campagnol, je reviendrai le chercher à la fin de la chasse. Étoile Fauve, est-ce-que tu pourrais me montrer une technique de chasse adaptée à l'environnement, s'il te plaît ? Histoire que je sois plus performante et plus rapide. »

J'ai un mouvement de recul, surpris par cette demande. Nos techniques de chasse sont guère différentes des leurs. Je réfléchis et miaule sans agressivité à l'audacieuse apprentie :

« Vos techniques conviennent très bien à notre territoire. »

Je repars tête haute sans prêter attention à la réaction de l'apprentie et de sa leader. Je soupire en me disant que mon Clan serait a jamais souillé. Il faudra qu'on se montre fort dans les lunes à venir pour éviter que les autres Clans nous prennent pour le Clan faible.

Cœur de Roc s’affairait avec tout le dégoût du monde à la tâche. Il était profondément écœuré d’avoir à user ses forces pour le compte dans autre clan qui de plus est un ennemi. Mais sa fidélité et son respect pour Etoile Arctique l’obligeait à continuer à empiler les branches sans rien dire. Depuis sa dernière réplique qui avait été accueillie avec une sacrée animosité par les Boiseux il avait préféré se taire pour éviter de dire la goutte qui ferait exploser les guerriers ennemis, considérant avec inquiétude l’infériorité numérique des guerriers de Flammes.

Alors que Cœur de Roc faisait des allers-retours vers le centre du camp pour dégager les branches et y voir un peu plus clair, un félin vint se mettre à ses côtés. S’attendant d’abord à reconnaître un membre de son clan, il fut surpris d’aviser une robe tigrée. Cœur de Roc s’arrêta pour enfin identifier celui qui, d’après ses souvenirs, devait être le lieutenant des Bois.

Un peu surpris de le voir, le matou accéléra le pas pour se remettre à sa hauteur. Ils arrivèrent vers un petit tas dans lequel les guerriers et apprentis jetaient des brindilles irrécupérables. Cœur de Roc lâcha son fardeau avant de se tourner vers le Boiseux.

- Tu es le lieutenant c’est ça ?

Le guerrier sombre ne dit rien de plus. Que dire ? La tension était suffisamment déconcertante entre les deux clans pour dire un mot de plus qui pourrait être mal interprété. D’un coup d’œil Cœur de Roc balaya la combe des yeux, il devait rester qu’une demi-douzaine de guerriers des Flammes. Non, c’était sûr, il fallait mieux tenir sa langue.

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